2017, l’Islande en 50 albums et 10 EPs - Pt. 1/3 (50 à 30)
50 albums et 10 EPs, il n’en fallait pas moins pour résumer l’année musicale islandaise (à une exception et demie près). Nous sommes d’ailleurs toujours étonnés de constater le nombre d’albums (tant en variété qu’en qualité) que produit cette île de 330 000 habitants (soit l’équivalent du département de la Charente ou de la ville de Nice) ! Si certains disques sont déjà passés dans nos colonnes, ce top va permettre, on l’espère, de dresser un panorama plus large, quoique non exhaustif, de ce qui est sorti dans cette contrée du nord en 2017.
50. Ágúst Gústafsson - New Beginning
Place au rock old school avec sa pointe de blues pour commencer. Rien de révolutionnaire donc, mais ce New Beginning se révèle diablement efficace en reprenant à la lettre les principes du rock U.S sans complexe et on ne peut constater le brio avec lequel les musiciens s’en sortent. Définitivement un disque pour les amateurs de solos de guitare !
49. Snorri Helgason - Margt Býr í Þokunni
On reste de l’autre côté de l’Atlantique, même si ici, nous allons davantage du côté de la folk et de l’americana. Auteur de cinq albums en huit ans, Snorri Helgason est une figure importante de la scène islandaise et démontre une fois de plus ses qualités de songwriter. Il fait également appel à une compatriote non moins célèbre, Lay Low, pour un duo qui est sans doute le point d’orgue de l’album.
48. Nýdönsk - Á Plánetunni Jörð
Formé en 1987, Nýdönsk compte 16 albums à son actif, et internet nous permet aujourd’hui de nous plonger dans leur discographie. Avec Á Plánetunni Jörð, le groupe nous offre une chamber pop sobre, parsemée de mélodies joliment troussées, alternant entre ballades et morceaux plus rythmés.
47. Þórir Georg - Pantophobic
D’abord épurée, la folk de Þórir Georg s’étoffe rapidement au fil de l’album, pour dévoiler une certaine forme d’urgence dès le troisième titre, Years And Year And Years. Pantophobic, derrière une façade d’apparence classique, s’apprécie davantage écoute après écoute, devenant ainsi indispensable dans cette sélection.
46. Endalok - Úr Draumheimi Viðurstyggðar
Grand écart des genres, avec le premier album black metal de cet article. On sait les pays scandinaves particulièrement actifs sur cette scène et Endalok vient ici le confirmer en créant une ambiance immersive et quasi-contemplative. Si ce premier acte est en fait la combinaison d’un EP et d’une démo, il n’en a pas moins sa place ici.
45. Dauðyflin - Ofbeldi
La pochette faite de têtes de mort illustre finalement plutôt bien le punk au vitriol du quatuor. Place aux larsens des guitares ultra-saturées, avec onze titres dépassant rarement les deux minutes, Ofbeldi ne laisse pas une seconde de répit et comblera tous les mélomanes énervés, s’ils ne sont toutefois pas allergiques au chant (hurlements) possédé d’Alexandra.
44. Shades Of Reykjavík - Rós
Depuis quelques années, la scène musicale islandaise voit émerger des artistes hip-hop. Le collectif Shades Of Reykjavík est de ceux-là. Les flows en islandais sont, il est vrai, assez inhabituels mais se révèlent plutôt agréables.
43. Godchilla - Hypnopolis
Le trio nous plonge dans un univers doom et sludge sans pour autant tomber dans la monotonie, intégrant des pistes instrumentales qui pourraient intéresser ceux qui n’apprécieraient pas le style de chant parfois guttural.
42. Konsulat - Vitaminkur
Autant le dire tout de suite, cet album est... déroutant ! Vitaminkur est une sorte de condensé de surf music et d’électronica qui attise forcément la curiosité. Flegmatique et lumineux, ce serait l’album idéal pour commencer le week-end en faisant oublier toutes les déconvenues de la semaine.
41. Auðn - Farvegir Fyrndar
Auðn n’est plus à présenter pour les amateurs de black metal atmosphérique. Leur univers se veut finalement poétique et les mélodies de guitare ont un certain lyrisme qui apporte nécessairement une dimension supplémentaire aux ambiances construites par le quintet.
40. Sóley - Endless Summer
Enfin ! Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! Sóley n’aura pas arrêté cette année avec un album et un EP en solo ainsi que sa collaboration avec Sin Fang et Örvar Smárason. L’omniprésence du piano, voluptueux et aérien, vaut à elle seule l’intérêt de ce disque même si, évidemment, le chant est indispensable pour prendre la pleine mesure de la richesse des compositions.
39. Fufanu - Sports
"A mi-chemin entre le post-punk de Bauhaus et le rock agressif d’Interpol, voix de Paul Banks comprise, Fufanu distille dix missives sans effectuer la moindre fausse note. Quelques sommets sont néanmoins à retenir, de ce White Pebbles à la rythmique downtempo dont le chant nonchalant lorgne parfois du côté d’un Damon Albarn dont ils avaient assuré la première partie du concert au Royal Albert Hall à Your Fool dont le motif de synthétiseur récurrent génère un sentiment de folie contenue qui s’intègre à un ensemble new-wave plus sombre."
[lire la suite du streaming d’Elnorton]
38. Sólstafir - Berdreyminn
Si ce sixième album reste dans la lignée des précédents, et loin des sonorités abrasives des débuts, Berdreyminn nous livre malgré tout des compositions soignées et percussives, et où les nappes de synthé viennent appuyer des mélodies addictives.
37. World Narcosis - Lyruljóra
Ce disque complètement habité a ce je ne sais quoi qui le rend complètement addictif. Sorte de black metal / punk / hardcore idéal pour se réveiller le matin (et réveiller ses voisins...), le deuxième album du quatuor ne laissera personne indifférent.
36. Hyldýpi - Ljósvitund
Le pensionnaire hyperactif du label Möller Records nous offre un album ambient lumineux et contemplatif à souhait. On parlait précédemment de l’album du matin, voici l’album du soir, parfait pour les adeptes de méditation. Pour les autres, il n’en reste pas moins un album immersif grâce auquel il deviendra facile de s’évader de son quotidien.
35. Sycamore Tree - Shelter
Duo de pop romantique, Sycamore Tree parle d’amour et de monde meilleur, sans pour autant nous emmener dans le monde des bisounours. Les mélodies sont travaillées, tout comme les arrangements, évitant avec brio le piège de la monotonie qui aurait pu accompagner un tel album.
34. HAM - Söngvar Um Helvíti Mannana
HAM pourrait, presque, être considéré comme un groupe de légende en Islande. Oscillant entre rock et metal, jouant entre deux voix complètement antinomiques (chant lyrique vs aboiements punk), cet album a tout de même au moins une constante : la noirceur. Que ce soit dans la lourdeur du son ou dans les thèmes abordés dans les paroles, Söngvar Um Helvíti Mannana ne respire clairement pas la joie de vivre.
33. Pink Street Boys - Smell Like Boys
Dix titres pour moins de trente minutes, guitares saturées et rythme épileptique, pas de doutes possibles, on est bien dans du bon punk pur jus ! Je vais pogoter, à plus.
32. The Go-Go Darkness - The Go-Go Darkness
Bon, OK, à la base, cet album date de 2009 mais cela avait été tellement confidentiel que le groupe lui-même a dit qu’on pouvait considérer qu’il était sorti en 2017, une sorte de ré-édition en somme. Et c’est tant mieux ! L’électro-pop dark et parfois dissonante que propose le duo est totalement jouissive !
31. Korter Í Flog - Lög Til Að Slá Við vol. 1
Post-punk foutraque auquel les cuivres apportent parfois une touche jazz, ce Lög Til Að Slá Við vol. 1 sonne comme un album de vieux briscards. Il n’en est rien, la moyenne d’âge du combo ne dépasse probablement pas les vingt ans. Ils apparaissent comme l’arbre qui cache la forêt de jeunes talents qui poussent au portillon de la scène islandaise.
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