;background-color:#">10th Letter - Ultra Violence

1. Age Of Violence
2. Night Patrol
3. Wicked City
4. Bone Collector
5. Outlaw
6. Green Hills
7. Silver Oracle
8. The Prowler
9. Burner
10. Fantastic Elements
11. Midnight Eye
12. Tangerine Kush
13. Brass Knuckles
14. Primate
15. Obsidian
16. Violence Jack
17. Find Me
18. Betamax Torso
19. Apocalypse Zero
20. Straw Captain
21. Only Time Will Tell

2018 - Autoproduction

Sortie le : 9 octobre 2018

10th Letter met en musique l’ultraviolence de nos rapports sur internet au gré d’un labyrinthe glitch-hop et bass music aux influences cyberpunk.

Après un cru 2017 impressionnant qui culminait sur le post-jazz cosmique et psyché aux beats syncopés de Prism Scale et les mixtures d’electronica, de bass music et de soundtracks vintage du génial Reloaded (sans oublier - car on l’avait effectivement oublié l’an dernier, le futurisme bucolique et free de Nature in Singularity), Jeremi Johnson était attendu au tournant. Où irait donc encore s’aventurer le beatmaker d’Atlanta, et surtout, comment ne pas nous laisser sur notre faim après avoir sorti deux - voire trois donc - des plus belles anomalies musicales de l’année passée ?

Facile ! En restant fidèle à ses lubies, en l’occurrence les séries B, jeux vidéos et films d’animation du tournant des années 80/90 caractérisés par l’avènement d’une certaine violence graphique qui a forcément marqué son enfance (cf. le dubstep indus de Violence Jack émaillé d’onomatopées tirées du jeu "Mortal Kombat") et à son goût du métissage et de l’exploration, comparable à celui d’un Flying Lotus à la grande époque de Los Angeles. Pas étonnant donc si Ultra Violence, avec son allégorie de la déshumanisation virtuelle de l’ère internet par références cyberpunk interposées, évoque le génie du fondateur de Brainfeeder avec ses samples et synthés futuro-organiques, ses incursions kosmische et autres néo-jazzeries opiacées sur fond de beats au groove tribal et abstrait - Wicked City ou Brass Knuckles en étant de parfaits condensés, de même que le fabuleux Silver Oracle dans une veine plus contemplative et mystique aux vocalises féminines éthérées.

Du haut de ses 21 vignettes métamorphes et mélangeuses, Ultra Violence est évidemment impossible à résumer en quelques lignes, mais des bandes-sons dystopiques de Age Of Violence et Midnight Eye à l’électro-hip-hop azimuté façon Thavius Beck du scintillant Burner ou de Green Hills avec ses drôles d’incantations autotunées en passant par les chamaniques Bone Collector et Fantastic Elements, la drum’n’bass plus ou moins mutante ou déglinguée de Night Patrol et Only Time Will Tell, l’abstract saturé à la Techno Animal de Betamax Torso ou les jams afro-jazz sombres et enfumés d’Apocalypse Zero, c’est justement par sa structure labyrinthique que l’album fascine au-delà des écoutes répétées, pour s’imposer comme un nouveau chef-d’œuvre singulier dans une discographie qui ne compte décidément que ça. Brillant !


( RabbitInYourHeadlights )


- 19.09.2018 par RabbitInYourHeadlights
 


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