2017 - les 20 (+5) artistes incontournables d’IRM

Classements généraux ou par genres, individuels ou communs, labels à suivre, claques live, meilleurs albums, EPs, beat tapes, best of Islande ou encore les choix du Forum Indie Rock où IRM a vu le jour il y a 12 ans déjà, nos bilans annuels ont pris des formes aussi diverses que variées au fil du temps. Mais étrangement, nous n’avions encore jamais mis en avant nos artistes de l’année toutes sorties confondues, une approche qui se justifie d’autant plus à l’heure où les infinies possibilités des home studios permettent aux plus déterminés et inspirés d’entre eux d’enregistrer une palanquée d’albums en 12 mois, joignant le talent et l’excellence au stakhanovisme galopant.

Et en 2017, cerise sur le gâteau, en réfléchissant aux artistes qui nous ont marqués par la multiplicité de leurs sorties de qualité, nous nous sommes rendus compte que la plupart d’entre eux nous avaient en prime fait l’honneur d’offrir un titre à notre compil’ hommage à Twin Peaks... logique quelque part, l’occasion d’un projet à ce point rassembleur pour enregistrer un morceau de plus étant souvent la bienvenue quand on a la motivation de publier trois ou quatre albums en un an.

Voici donc classés par ordre alphabétique nos 20 (+5) artistes de l’année, ceux qui nous ont fait vibrer à de multiples reprises et ont fait preuve en supplément d’une générosité et d’une bienveillance à notre égard dont on ne les remerciera jamais assez.


Nos 20 artistes de l’année (avec IRMxTP)



10th Letter



En 2017, la science du beat et des textures soniques de Jeremi Johnson lui aura permis dans la foulée du déjà bien métissé The Revenge (2016) de dilater les frontières de l’électro hip-hop et du psychédélisme abstract pour s’attaquer à l’IDM, au glitch-hop, au dubstep et autres dérivés dystopiques de la drum’n’bass sur l’impressionnant Reloaded flirtant avec le génie épileptique d’un Thavius Beck, puis au jazz cosmique de Sun Ra sur l’ultra-dense et fabuleux Prism Scale, sans oublier la BO du court-métrage Gomi Maku et sa drôle de house claire-obscure, hédoniste et cinématographique à la fois. Dans le même ordre d’idée, la contribution du producteur d’Atlanta à notre compil IRMxTP ne dénote pas en allant fureter ailleurs encore, du côté cette fois d’une ambient à synthés organique, tour à tour rampante et incandescente. Fire walk with me !




(Rabbit)

Giulio Aldinucci



On doit au sculpteur de textures italien cette année les élégies crépitantes et liturgiques d’une civilisation sur le déclin du puissant Borders and Ruins chez Karlrecords, et les marées mystiques de l’allégorique Reframing chez les Français d’Eilean Rec. en compagnie de son compatriote Francesco Giannico, qui via ce dernier et l’excellent Deepness aurait lui-même très bien pu figurer dans cette sélection s’il n’avait été dans une période un peu trop surchargée au moment où se préparait notre compilation. Giulio Aldinucci quant à lui n’a pas raté le coche en nous offrant l’hypnotique et radiant In a Demagnetized VHS qui figure sur notre tout premier volume.




(Rabbit)

Aidan Baker



Au contraire du musicien qui lui fait suite alphabétiquement dans ce classement, Aidan Baker aura connu des années plus fastes, et s’est "contenté" en 2017 d’une petite dizaine de sorties dont la moitié chroniquées dans nos pages, du post-shoegaze onirique de Delirious Things avec Claire Brentnall au micro, jusqu’aux auto-reprises méditatives et débranchées de Nadja sur Stripped, en passant par les crescendos d’abstractions hallucinogènes en trio du génial Noplace avec Thor Harris et Simon Goff, ou les vapeurs contemplatives de The Silent World et du dernier opus de Whisper Room. Rajoutons à cela les jams feutrés, vénéneux et déstructurés du petit dernier Aberration, les rêveries baroques finement arrangées du quatuor Orchard sur le beau Serendipity publié par Ici D’Ailleurs et bien sûr The Dream Man’s Shuffle, contribution bien-nommée au projet IRMxTP, et mine de rien on arrive au bout d’un très bon cru du Torontois basé à Berlin.




(Rabbit)

Matt Christensen



Comme l’an passé en pire, l’âme de Zelienople a sorti tellement d’albums et EPs dans l’année (28 jusqu’ici, rien que ça !) qu’on n’en a pas encore écouté la moitié mais on vous conseillera déjà le fabuleux October II avec Brian Harding et ses 3 pistes-fleuves à la croisée d’une kosmische musik dronesque et d’un dark ambient abstrait, la synth-folk bucolique de Through The Thorns, To The Stars, l’ambient stellaire de l’EP Dylan, le récent double album psyché - voire un brin lynchien aux entournures - Nah​-​Trayn... sans oublier bien sûr les 4 variations autour du thème d’Audrey offertes par son quatuor The Chevrons à notre compilation et disséminées sur autant de volets.




(Rabbit)

Crookram



Dire que le Néerlandais nous a réjouis en 2017 serait un euphémisme, puisque après 7 années à espérer une suite à l’irrésistible Through Windows que nous sommes plusieurs dans l’équipe à considérer comme l’un des albums les plus enthousiasmants de la décennie, Crookram nous en a livré non pas une mais deux suites en l’espace de 7 mois, ambitieuse et mélangeuse avec le kaléidoscopique et nostalgique Butterflies, ou plus légère et récréative dans le cas du récent et tout aussi gracieux mini-album Clouds Are Free. Bonus non négligeable, il fut l’un des premiers à répondre présent à l’appel de notre projet lynchien, dévoilant pour l’occasion un morceau inhabituellement sombre et tourmenté pour lui, dont le psychédélisme abstract halluciné rend brillamment hommage aux souffrances de Laura Palmer.




(Rabbit)

Cyrod



Si cette année, Cyrille Poumerie s’est fait discret sous l’alias Cyrod Iceberg, projet individuel au sein duquel il fait la part belle à l’électrique dans un registre allant de la noise à la pop psychédélique, il s’est particulièrement investi dans ses différentes collaborations. Red Space Cyrod, duo qu’il forme avec le Californien Jay Echeverria aka Red Space Cadet, s’est fendu des deux longs-formats The Sleeper et un Folks & Falls inhabituellement boisé et apaisé mais particulièrement inspiré. Par ailleurs, la discographie de Tadash, autre duo au sein duquel il cohabite avec Clément Malherbe, a doublé de volume puisque deux EPs ont été partagés par les Français, le névrotique Rivals précédant un Jachère sans concession et plus libertaire que jamais. Enfin, le duo a collaboré avec la chanteuse Sasha Andrès dans le cadre du septième volet de notre compilation IRMxTP avec un Black Mountain onirique, hanté, envoûtant et profondément Lynchien.




(Elnorton)

Damien



Le nouveau patron d’I Had An Accident a fait une année remarquable à la tête du label ricain entre rééditions underground rap et missives abstract bien lo-fi et noisy. C’est dans cette deuxième catégorie que l’on rangera les travaux du beatmaker lui-même avec leur drumming sombre et saturé mais toujours superbement atmosphérique qui nous a valu l’implosif et grouillant Dysthymia sur IRMxTP Vol. 11 et surtout une triplette de split EPs crépusculaires et crépitants avec Bethaniens Dust, Namo et Tenshun. La palme au premier, Conveil, avec côté Damien 10 minutes de martelages fantasmagoriques en flux tendu où l’on entend même quelques réminiscences de Boards of Canada.




(Rabbit)

Robin Foster



En plus d’un Empyrean maintenant le niveau de créativité de ses trois prédécesseurs, fulgurances de guitares électriques enivrantes façon post-rock autour de sonorités plus synthétiques, Robin Foster a composé la bande originale de Ghost. Il prolonge là une discographie cinématographique alternative, plus sereine, débutée en 2013 avec Metro Manilla et poursuivie avec Good Luck Algeria et Anthropoid par la suite. Le Finistérien d’adoption a également délivré Electronic Postcards From The Dark Side, recueil de faces-B à la mélancolie ouverte aux quatre vents, tout en nous offrant la version instrumentale de The Hardest Party, morceau figurant sur Empyrean et composé en forme d’hommage à l’œuvre de David Lynch. Une année faste et aboutie pour le Britannique.




(Elnorton)

Gimu



En plus d’avoir finalement réussi à publier chez Aurora Borealis l’imposant et tourmenté Gone Again, Haunted Again dont on vous disait déjà le plus grand bien l’an dernier et d’avoir soumis plusieurs contributions successives à notre compil’ Twin Peaks (l’une d’entre elles figurant au générique du volume 14, Red Room, à paraître en janvier), le Brésilien a multiplié en 2017 les sorties passionnantes et personnelles, de l’élégiaque et craquelant Dad was a Jovian bird ; All goes to darkness, and then​.​.​. en hommage à son père décédé jusqu’aux vignettes abstraites et vacillantes daiovit4dn et raren d3tivoi a, en passant par les 48 minutes de scintillements magnétiques et délicatement pulsés de No Longer Fire. Now Marble. Now Cold. et SURTOUT l’extraordinaire Senses dont les reflux de radiations synthétiques pullulantes et hantées devraient mettre KO les admirateurs du futurisme drone mélancolique du Tim Hecker de la grande époque.




(Rabbit)

Stefano Guzzetti



Du piano solo assez low-key (voire lo-fi) de l’intimiste Alone (night music for piano solo) - dont il réinterprétera certains morceaux entre deux inédits avec le trio de cordes qui l’accompagne sur scène à l’occasion d’un (encore) Ensemble à paraître demain - aux rêveries asiatiques plus orchestrées mais tout aussi modestes de Japanese Notebooks, l’Italien est fidèle au rythme de ses sorties de l’année précédente et si aucune cette année n’a tout à fait atteint les cimes de lyrisme et de sensibilité du faramineux Leaf entre douleur et réconfort, son cristallin Recurrent Dreams reste assurément l’une des merveilles de délicatesse et d’onirisme de notre compil hommage à Twin Peaks.




(Rabbit)

Akira Kosemura



Dire que Akira Kosemura a été prolifique en cette année 2017 serait un euphémisme. Non content d’avoir délivré trois magnifiques EPs, qu’il s’agisse de The Cycle Of Nature, mais surtout de Our Own Picture et du parfait Someday, il a proposé un petit bijou de néoclassique cinématographique avec In The Dark Woods et ses arrangements de cordes baroques sublimant les traditionnelles variations de piano qui lui sont chères. Le Japonais a même intégré, pile au milieu du disque, le morceau Dedicated To Laura Palmer qu’il a composé et offert en exclusivité pour notre compilation. Une année bien remplie pour celui qui mêle habilement grâce, beauté et mélancolie.




(Elnorton)

LPF12



Un single, deux EPs et trois longs-formats, ce n’est jamais que la dose habituelle d’expérimentations électroniques, entre IDM cosmique et ambient éthérée, que nous a livrée cette année Sascha Lemon. La désolation de Differ, les perfusions glaciales de Whiteout5 et les méditations stellaires de Missiles apparaissent comme autant de réussites, mais l’on ne peut s’empêcher d’avoir une affection toute particulière pour Ambivalence, titre rétro-futuriste crépusculaire dont les abstractions ont été composées spécialement par l’Allemand pour le douzième volet de notre compilation IRMxTP. Une année riche, mais au regard de sa productivité, nous pouvons déjà imaginer que LPF12 nous prépare une demi-douzaine de sorties stimulantes pour l’année à venir.




(Elnorton)

Monolog



En plus de nous avoir fait don d’un bijou dark ambient pour The Full Blossom of the Evening (The Most Beautiful Dream and the Most Terrible Nightmare All at Once), l’un des (ou peut-être bien LE ?) plus beaux volets dIRMxTP dont cette anecdote d’enregistrement démontre un dévouement au concept qui fait vraiment plaisir, le Danois aura multiplé les claques d’électronique belliqueuse et atmosphérique à la fois, du chef-d’œuvre Conveyor au plus cosmogonique et tout aussi crépusculaire Conviction EP avec Subheim, meilleure sortie IDM de l’année ou pas loin mâtinée de belles traces d’ambient élégiaque, et surtout la nouvelle missive de Diasiva, son duo rhythmic noise avec le Berlinois Swarm Intelligence, dont les amateurs d’électro post-industrielle implosive et fuligineuse feront peut-être bien comme moi leur EP de l’année. A côté, le pourtant très bon When the Clouds Roll By fait figure de récréation breakcore presque mineure, dont les inconditionnels du genre se seraient pourtant volontiers contentés.




(Rabbit)

Lonny Montem & Guillaume Charret



Auteure, compositrice et interprète à la voix d’or, Lonny Montem fut l’une de nos révélations de l’année et au côté de Guillaume Charret, vieil habitué des colonnes d’IRM avec Yules, l’alchimie fut complète dès leur duo Parallel Ride sur l’EP What Kind of Music Do You Play ? pour culminer quelques mois plus tard sur son successeur Tara enregistré à quatre mains (et autant de cordes vocales) puis surtout en tant qu’Helen Why ? sur notre compil IRMxTP Part VII pour un Blue Rose Case aux allures de classique instantané digne du meilleur de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, rien de moins, dans la lignée de ces ballades americana intenses et intimistes à la fois que la Française a su enrichir au gré des sorties précédentes d’influences anglaises et de reprises bien inspirées.




(Rabbit)

James Murray



Si l’on n’a malheureusement pas eu l’occasion d’en parler dans nos pages dans le courant de l’année, l’ultra-minimaliste et délicat Killing Ghosts qui vit James Murray nous emmener en trekking à la poursuite de ses fantômes dans les étendues enneigées du label Home Normal n’était finalement qu’un prélude aux sommets absolus d’abstraction éthérée dHeavenly Waters, chef-d’œuvre du Britannique où il navigue à vue entre électronica hypnotique, textures vacillantes et ambient pianistique. Un aboutissement doublé d’une réinvention le temps de la merveilleuse The White Waltz inspirée des atmosphères mélancoliques et romantiques de Badalamenti pour notre projet Twin Peaks.




(Rabbit)

Pruven



Pourquoi Pruven dans ce classement ? Parce que l’emcee ricain suit le rythme effréné d’un ou deux albums par an depuis le début des années 2010, rien que ça ! Cette année, nous avons eu droit à Reach Surroundings, puis à Blood From Ancestors (deux pépites hip-hop dont on reparlera très certainement dans nos bilans de fin d’année respectifs) et l’année prochaine me direz-vous ? Sans boule de cristal, nous pouvons déjà vous dire que 2018 s’annonce sous les même auspices puisque Tarnished Shrines est prévu pour janvier et que Clandestine Rituals devrait suivre peu après. On va donc pouvoir encore se gaver du flow glacial de Pruven et comme son Animal Instinct avec Jakprogresso est sur notre 9ème compil’, on ne va pas se gêner !




(Spoutnik)

Unsung



En 2017, Unsung a réussi l’exploit finalement assez rare d’être présent dans deux de nos tops mensuels ! Cela signifie quoi ? D’une part que le beatmaker virginien (mais peut-on encore parler de beatmaking avec lui ?) a été prolifique cette année et d’autre part qu’il a réussi à faire une belle unanimité au sein de notre rédaction. Bravo donc à Unsung pour Visual Art et Possessions (plus la version instrumentale de Young Man), mais bravo aussi pour son The Secrets of Owl Cave présent sur notre The Gifted and the Damned télescopant de multiples influences et sonorités comme il est de coutume avec l’Américain.




(Spoutnik)

Water Music



Plusieurs sorties sont à mettre au crédit de MJ Barker cette année qu’il s’agisse de l’EP Woodland (Sketches), mais surtout des longs-formats Starland et Voids. Deux disques complémentaires puisque si le premier, particulièrement sombre, manifeste une trame narrative savamment étudiée, le second est plus léger, sans pour autant se départir de la mélancolie exutoire et thérapeutique que comporte la musique de l’Australien. Cerise sur le gâteau, le Voices composé pour notre compilation IRMxTP apparaît sur Voids. Preuve que le Melbournais ne s’est pas contenté de nous proposer une face-B dont il ne saurait que faire :




(Elnorton)

Chris Weeks



Pour découvrir la contribution drone aux rêves étranges et agités de l’Anglais à notre compil lynchienne, il faudra attendre comme pour Gimu la sortie de Red Room (The Evil in These Woods) en janvier. Qu’importe, il y a déjà de quoi se régaler du côté des sorties de Chris Weeks cette année, à commencer par The Grey Ghost of Morning et son ambient solennellement brumeuse, majestueusement tempétueuse (sous un crâne) et insidieusement fantasmatique, et bien sûr avec le chef-d’œuvre en format court de son alias Kingbastard qui flirte de plus en plus dangereusement - pour nos neurones ainsi malmenés - avec les abstractions mutantes, malaisantes et déstructurées d’Autechre. Un ERROR EP dont on ne dira jamais assez de bien aux machines humaines dans l’âme que vous pourriez bien être - comme nous - si jamais vous lisez ce bilan jusqu’au bout.




(Rabbit)

Wizards Tell Lies



Pas de photo pour Wizards Tell Lies, Britannique toujours bien camouflé derrière son alias aux avatars de créatures des bois et que l’on retrouvera justement dans la forêt de Ghostwood où nous emmènera le mois prochain IRMxTP Part. 13 - The Path to the Black Lodge, un volet dont il signe l’un des titres les plus intrigants, tendus et angoissants, entre post-rock lynchien et doom électroniquement modifié. L’occasion en attendant, si vous êtes passés à côté, de vous intéresser aux dédales darkjazz noisy et autres vortex de lumière noire du génial Lost King, After You, et à la toute aussi impressionnante collection d’inédits X is Rot dans une veine post-rock tribale et saturée, auxquels on rajoutera en bonus le sépulcral Laura’s Corpse d’Isobel Ccircle, collaboration avec l’Américaine April Larson parue quant à elle sur le second volume de nos compilations Twin Peaks.




(Rabbit)


Bonus : 5 autres artistes qui ont marqué notre année (sans IRMxTP)



Andrea Belfi



Le batteur, bidouilleur et percussionniste transalpin a livré en moins d’un semestre deux chefs-d’œuvre pleins de fourmillements abstraits, de modulations cosmiques et de pulsations hypnotiques, à la croisée du krautrock, du jazz et de l’électronique. Du sommet absolu Alveare à son successeur Ore, respectivement sortis chez iikki (nouvelle écurie multimédia de Mathias Van Eecloo d’Eilean Rec.) et FLOAT (sous-label expérimental d’Erased Tapes), il y a comme une évidente continuité, et malgré sa courte durée le second tient la dragée haute au premier, en témoigne cette belle 4e place dans notre top du mois de mai.




(Rabbit)

Bonzo Speechless



Révélation de l’année d’un abstract hip-hop versant plombé/déliquescent du côté du label l I Had An Accident via les déluges lo-fi de drums cinématographiques et angoissants de ses deux collaborations avec le noiseux Tenshun (Split Mutilation et Lunatic Verses) et de son horrifique EP solo The Rotten Lust, Bonzo nous aura un temps fait espérer une contribution lynchienne mais tant pis, ce sera pour la prochaine fois... et puis trois tueries de ce calibre ça suffit bien déjà, nos tympans meurtris ne s’en étant pas encore tout à fait remis.




(Rabbit)

Ichiban Hashface



Depuis 2014 et The Swordsman (qui a malheureusement disparu de Bandcamp comme beaucoup d’autres travaux de l’emcee/beatmaker du Nebraska), la passion que nous avons ici pour Ichiban Hashface (aka aussi Swords For Hire) n’est plus un secret. Ses titres lancinants et hypnotiques, ses beats et son flow monotone, froid, presque inarrêtable sont des expériences à vivre. Cette année, deux sorties et non des moindres : Wolf vs Snake et dernièrement The Reign (je n’oublie pas ce feat avec Tha God Fahim !), deux pièces majeures et pétries de sincérité dont on va fatalement vous reparler !




(Spoutnik)

Dag Rosenqvist



Des élégies orchestrales délicates et lyriques à la fois d’un Hymn Bending célébré dans nos pages que l’on doit à sa collaboration avec Aaron Martin (bien présent quant à lui sur notre compil IRMxTP avec ce sommet de dramaturgie forestière), From the Mouth of the Sun, aux funestes reflux de saturations digitales mâtinés de néo-classique dHello Darkness avec Matthew Collings, en passant par les variations harmoniques de l’émouvante quoique plus "mineure" BO de Menashe par les mêmes FTMOTS, l’ex Jasper TX s’est avéré égal à lui même en 2017 avec deux chefs-d’œuvre et un très beau disque au compteur, que les amateurs d’ambient savante et vibrante sauront chérir comme il se doit.




(Rabbit)

thisquietarmy



Si nous n’avions pas sollicité Eric Quach pour notre projet Twin Peaks, c’était du fait de sa présence il y a 5 ans sur Ashes, conclusion sépulcrale de notre précédente série de compilations, et d’une règle que nous nous étions fixée à ce propos. Pour autant, le droneux montréalais connu sous le nom de thisquietarmy est resté bien présent sur nos radars en 2017, notamment pour les imposants crescendos mystiques et oppressants de l’album-fleuve Métamorphose, chef-d’œuvre du genre cette année, et les fusions plus dynamiques d’un Democracy of Dust brouillant les lignes entre drone, harsh-noise, kosmische musik et post-rock.




(Rabbit)