Paradise Cinema - returning, dream
1. a morning in the near future
2. returning, dream
3. python
4. tide
5. crossing
6. nowhere, home
7. night search
8. end, setting
Sortie le : 13 septembre 2024
On doit l’une des très belles sorties de septembre au label Gondwana Records, entité mancunienne adepte d’un jazz aventureux perfusé à l’électronique mais aussi d’un modern classical métissé. En plus d’avoir révélé les mélangeurs GoGo Penguin, la structure compte ainsi dans ses rangs la pianiste Hania Rani, le prometteur duo danois Svaneborg Kardyb aux jolis faux-airs de Tortoise, ou encore, et surtout, l’un des groupes les plus tourneboulants du genre (à savoir un jazz mâtiné de kosmische musik, de post-rock et d’ambient-techno) ces dernières années, j’ai nommé Portico Quartet.
Et ça tombe bien, puisque sous le pseudonyme de Paradise Cinema se cache nul autre que le multi-instrumentiste londonien Jack Wyllie, leader des susonmmés, accompagné du batteur australien Laurence Pike de PVT... oui, les anciens Pivot de chez Warp Records) et des percussionnistes sénégalais Khadim Mbaye et Tons Sambe. Alors, encore un album de jazz métissé aux élans lyriques et sous le signe de l’Afrique cette fois ? Eh bien oui et non : oui, forcément, pour la dimension percussive de ce returning, dream dont les polyrythmies boisées, agrémentées ici de flûte (a morning in the near future, crossing), là de saxo aux effluves ethio-jazz (python, night search) évoquent forcément le continent de Tony Allen et Mulatu Astatke ; et non, parce qu’avec le second long-format en 4 ans de ce side-project toujours habillé de synthés ambient du plus bel effet, le Britannique nous emmène aussi dans d’autres contrées, celles du minimalisme répétitif et hypnotique des Steve Reich et Terry Riley.
Une influence particulièrement parlante sur l’ascensionnel tide, avec également quelque chose d’un autre héritier des compositeurs américains précédemment cités, Tortoise (encore eux) et leur fameux Ten-Day Interval sur TNT, titre "passeur’ s"il en est) voire même sur le morceau-titre returning, dream, tandis que les pulsations et autres arpeggios de nowhere, home ou encore les épaisses volutes texturées du final end, setting continuent de creuser des correspondances inédites avec la musique électronique et l’ambient. Singulier, vibrant, dépaysant comme du Vieo Abiungo et par conséquent passionnant.
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