Le streaming du jour #1737 : Aidan Baker / Simon Goff / Thor Harris - ’Noplace’

Ce n’est même plus drôle Monsieur Baker. A force d’enchaîner les sorties les plus merveilleuses, vous avez réussi à ôter la fébrilité qui accompagne la découverte d’un nouveau disque d’un artiste de chevet.
En effet, qui n’a jamais ressenti ce frisson propre à la première écoute du dernier LP d’un musicien adulé ? L’excitation se mêle alors à la crainte d’être déçu. Avec Aidan Baker, si l’excitation demeure, une hypothétique déception ne peut même plus être considérée.
Là où certains prennent leur temps pour produire un disque tous les quatre ans - et l’on ne peut les en blâmer lorsque la qualité est au rendez-vous - le Canadien en produit un toutes les quatre semaines - on exagère à peine - sans rien partager de dispensable.
Aux côtés de Simon Goff et Thor Harris, ce Noplace fait clairement partie des sorties les plus époustouflantes de la moitié de Nadja. Les sept pistes instrumentales s’étendent sur des durées allant de cinq à dix minutes, et le trio s’appuie sur une formule simple qui permet aux constructions d’assumer aussi bien leur mue permanente que leur grand pouvoir sensoriel.
Une guitare, un violon et une batterie. Rien de plus. Et encore, cette dernière accompagne le plus souvent le maelstrom organisé par les instruments à cordes, ne s’émancipant qu’à l’occasion de Red Robin et Tin Chapel. Pour le reste, la guitare d’Aidan Baker est comme à son habitude - mais justement non, il n’y a aucune recette, aucune répétition de tics épuisés, aucune routine - aussi à l’aise lorsqu’il s’agit d’accompagner une ambiance vaporeuse et dépouillée que pour mener ses compères vers la conquête de paysages plus sombres et complexes nécessitant un grand dynamisme.
Reste le violon d’un Simon Goff qui n’aurait presque rien à envier à Sophie Trudeau, si bien que cet instrument constitue la colonne vertébrale des compositions de Noplace, autant que leur élément digressif, rappelant en ce sens la place qu’occupe le violon chez Godspeed You ! Black Emperor.
Monsieur Baker, nous hésitons toujours. Faut-il vous remercier pour la production, avec vos compères, d’un nouvel album léché, charmant et désarmant, ou doit-on fustiger la qualité que vous parvenez à maintenir, et qui tue dans l’œuf toute crainte au moment où l’on découvre vos travaux inédits ? A dans un mois (ou deux, tout au plus) pour une nouvelle aventure hypnotique.
Aidan Baker sur IRM - Myspace - Bandcamp - Site Officiel - Bandcamp
Simon Goff sur IRM
Thor Harris sur IRM


- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Innocent But Guilty - Open Bars
36 - Symmetry Systems EP
Jon Porras - Arroyo
Blut Aus Nord - Disharmonium - Undreamable Abysses
Wilco - Falling Apart (Right Now)
Matmos - Regards/Ukłony dla Bogusław Schaeffer
Anne Chris Bakker - A Sketch in Leaving
Glåsbird - Himalaya
Heather Woods Broderick - Domes
Cloudwarmer - Let's Get Coffee and Cry Into the River
![]() |
![]() |
![]() |
- Top albums - février/mars 2022
- Innocent But Guilty - Open Bars
- Wilco - Cruel Country
- L’Effondras vs. Stellar Frequencies Sessions
- Jean-Pierre Marsal - Distance
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |