Avant-première : découvrez "The Violence Effect", premier album de Genghis Khan réédité par Atypeek le 31 octobre

Après le chef-d’œuvre au noir Her Absence Is My AntiChrist (29/06) dont on vous re-parlait ici, et son prédécesseur l’excellent The Broken Love (30/09) aux nombreux samples acoustiques et d’humeur plus désespérée que sinistre, Atypeek Music annonce sa troisième et dernière réédition du rappeur Genghis Khan en 4 mois. Une fréquence qui montre bien à quel point le label s’est pris d’admiration pour ce producteur et MC demeuré jusqu’ici sous les radars, depuis sa découverte via notre compil’ IRM x Twin Peaks.

Lynch, une véritable obsession pour le Carolinien puisqu’on le retrouvait déjà un peu partout - des injections névrotiques de Dennis Hopper dans Blue Velvet en transition du brutal Kill Everything au sample dInland Empire à la fin de Coconut Juice Massacre en passant par les 9 minutes fantasmagoriques du bien-nommé Haunted Memoriez - sur ce premier opus que l’on est heureux de vous dévoiler en exclusivité. Un disque que l’on connaît bien, initialement paru il y a 10 ans dans la discrétion d’un unique de site de streaming américain et qui, en plus d’un nouvel artwork à la hauteur de sa glauquitude nihiliste et ludique, bénéficiera pour cette ressortie prévue le 31 octobre d’une distribution large comme ses odes mélangeuses à nos Sodome et Gomorrhe modernes.


Bourré de samples orchestraux vintage mais également de références à des accointances plus ou moins contemporaines du rappeur de Greensboro - qui travaille actuellement sur son quatrième long-format, toujours pour Atypeek - telles que PJ Harvey et son rock brut et ténébreux du mitan des 90s sur un To Bring You My Love (Snakewoman) au titre sans équivoque ou Nina Simone sur Coconut Juice Massacre, The Violence Effect aurait d’emblée dû mettre Genghis Khan sur la carte des rappeurs indé aussi radicaux que singuliers, une injustice que l’on ne félicitera jamais assez Atypeek d’avoir choisi de réparer.

On y entend, pêle-mêle, son compère Unconscious Rascall (le gothique Sunshine Acid Dark) également à l’œuvre sur l’album suivant, des vibrations très Wu-Tang versant cauchemar urbain sur le choral Totally Immutilated avec le sus-nommé et trois autres MCs invités, des violons affligés sur le final The Coming, du sexe grivois et lynchien toujours sur Lollipop Heaven, de l’électricité plus ou moins vénère (le rapcore marqué par NIN de Suck Revenge) ou feutrée (She Used to Be Love), et quelques incursions plus groovesques qui fleurent bon la passion du bonhomme pour la musique britannique des 90s, le trip-hop notamment (Icepickz, Stiffs) mais également le dub sur un Coconut Juice Massacre aux influences jamaïcaines azimutées par une production hachée menue à la Tricky - dont le génial Overcome est samplé pour sa part sur le superbe Loneliness and Time en compagnie du fameux Crepuscolo Sul Mare de Piero Umiliani, un télescopage improbable et pourtant tellement évident à l’écoute, qui symbolise à la perfection tout le génie de producteur de Genghis Khan.

Et puis en milieu de disque, il y a cette tuerie sans pitié d’horrorcore aux beats belliqueux et samples ciné insidieux (passée l’ouverture fantaisie/horreur dans ta face tirée de ce vieux Clive Barker) : un Bring On The Night qu’on pourrait comparer au meilleur de Non Phixion période Necro sans que cela ne rende vraiment justice à ce joyau noir acéré comme un vieux GZA. Rien que pour ce morceau, The Violence Effect devrait être un classique. Pour ce titre donc, et bien d’autres aussi que vous allez avoir le plaisir de découvrir juste en-dessous, gageons qu’il le deviendra bientôt.

News - 26.10.2018 par RabbitInYourHeadlights
 


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