Jerusalem In My Heart + Good Luck In Death + Florian Abou Yehia - Petit Bain (Paris)

le 14/11/2018

Ambient, folk moyen-orientale et onirisme en bord de Seine

Cette soirée intrigante et risquée du Petit Bain, que l’on vous présentait ici, mettait en avant trois projets incluant des musiciens d’origine libanaise et a tenu toutes ses promesses, déjouant de diverses manières les clichés afférents aux musiques du Moyen-Orient.

En première partie, Florian Abou Yehia dont je ne connaissais que les rêveries orientales de l’excellent EP Musiques Folkoriques représentatives ; Vérités Védiques (Tamil Nadu - Kérala) nous a offert un set beaucoup plus cosmique que ce à quoi l’on s’attendait pour un doux warm-up onirique sur fond de projections d’odyssée spatiale, une bien belle ambient à guitare parfois sur fond de beats, qui a un peu souffert de saturation sur ses passages aux textures les plus denses.



Puis les très attendus Good Luck in Death, projet de Mondkopf - aux synthés modulaires et autres machines analogiques - et du guitariste Charbel Haber entérinant le virage très atmosphérique, expérimental et texturé du premier depuis quelques sorties, se sont un peu cherché en début de concert mais ont par la suite bien embarqué le public dans leur ambient mystico-dystopique improvisée aux saillies sombres et saturées, plus lumineuse que sur disque par moments mais finalement à la hauteur de l’excellent They Promised Us a Bright Future, We Were Content with an Obscure Past publié en mai dernier par Nahal Recordings, le label fondé par Mondkopf lui-même avec son compère au sein du quintette FOUDRE !, Frédéric D. Oberland (Oiseaux-Tempête, Le Réveil des Tropiques ou Farewell Poetry, c’est lui aussi), qui était justement venu défendre quelques jours plus tôt dans la salle flottante du Quai de la Rapée son album solo Labyrinth dont on reparlera.



Enfin, les Montréalais de Constellation Jerusalem In My Heart dont je ne suis pas véritablement client sur disque - encore moins pour ce qui est du récent et très folklo Daqa’iq Tudaiq - s’est effectivement révélé sur scène, alternant sur fond de films 16 mm aux couleurs saturées (deux gros projecteurs avaient fait le voyage, placés en milieu de salle et obligeant la partie du public située dans leur champ à s’assoir sur des tapis) folk moyen-orientale jouée au buzuk, vocalises déformées, arpeggiators semi-aléatoires de fin du monde en marche et tsunamis harsh noise, dans une atmosphère de recueillement face à l’apocalypse. Surprenant, intense et assez prenant dans l’ensemble, à l’exception d’un ou deux passages un peu plus "poseurs".



Une bien belle soirée en somme, dont on ne peut résister à vous livrer quelques images supplémentaires :








( RabbitInYourHeadlights )

 


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