Upupayāma - Mount Elephant
1. Moon Needs The Wolf
2. Thimpu
3. Fil Dağı
4. Moon Needs The Owl
5. Dabadaba
6. Mount Elephant
Sortie le : 13 septembre 2024
Oui, je vous vois venir : c’est quoi cette pochette ? C’est quoi ce nom ? C’est quoi ce titre d’album ? Dans l’habillage de la musique, dans le lexique convoqué, aucun doute, on fraie du côté flower power, ouverture des chakras et du troisième œil, les hippies ne sont donc pas tous morts. Et quand on lance l’écoute, tout pareil. Sitar, flûtes, guitares stellaires, groove lysergique, souffle kosmische, on sent l’encens et les effluves de patchouli. Mount Elephant, troisième album d’Upupayāma présente toutes les caractéristiques de l’exercice de style.
Ce qu’il n’est absolument pas.
Ça serait bien dommage de le réduire à ça et on commettrait l’erreur de passer à côté en se disant qu’on trouvera forcément mieux, ailleurs et surtout avant alors que Mount Elephant se révèle être un très chouette album. C’est vrai qu’il est précisément tout ce qui est écrit plus haut : lysergique, kosmische et sidéral mais aussi très addictif et souvent surprenant (à l’image du tapis de percussions qui finit par envahir la trame de Moon Needs The Wolf par exemple).
Upupayāma est à géométrie variable : sur scène, ils sont peut-être six mais sur disque, il n’y a qu’une seule personne : Alessio Ferrari qui écrit, joue et enregistre tout en totale autarcie dans sa grange plantée au beau milieu d’un petit village de montagne surplombant la ville de Parme. Au menu, des guitares, des claviers, de la flûte, un sitar, une vièle à deux cordes (l’erhu) et une palanquée de percussions qui, ensemble, sous les doigts doux de Ferrari, concourent à l’élaboration de morceaux gorgés de fuzz et de wah-wah, très tranquilles et pas mal ouverts aux vents de l’Asie.
On se balade bien sûr sur la mappemonde et dans le temps mais les errances de Mount Elephant ne se (et ne nous) perdent jamais. La plupart des morceaux sont longs (Moon Needs The Owl frôle les dix minutes) tout en ne développant rien d’inutile ou de superflu et c’est un vrai plaisir de s’emmitoufler dans leur cocon bariolé. Empruntant à tout un tas de folklores (le Bouthan, la Thaïlande, l’Asie Mineure, etc.) et de courants (psyché évidemment, kraut, disco, etc.), la musique d’Upupayāma finit par hypnotiser l’encéphale et quand résonne l’ultime souffle de l’éponyme planqué en fin de disque, le silence qui suit prend presque par surprise.
Alors oui, les éléphants et l’arbre de la vie, les chakras et tout le reste entraînent pas mal de suspicion au départ mais une fois que le disque se termine, le sourire qui barre le visage ne fait aucun doute : on a passé un super moment et on sait très bien qu’on va y revenir souvent.
Psyche not dead.
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