Tomin - Flores para Verene / Cantos para Caramina

1. Father and Son (for Cal Massey)
2. Come Sunday, Bass (for Ellington and Dolphy)
3. The Inflated Tear, v1 (for Rahsaan Roland Kirk)
4. Fire Waltz (for Waldron, Dolphy and Little)
5. Desert Fairy Princess (for Sharps, Sebastian and P.A.P.A.)
6. Fables of Faubus (for Mingus and Richmond)
7. Aquarius (for J.J. Johnson)
8. Warm Canto (for Waldron and Dolphy)
9. The Inflated Tear, v2 (for Rahsaan Roland Kirk)
10. Come Sunday, Soprano (for Ellington and Dolphy)
11. Assunta (for Cal Massey)
12. Father and Son (for Cal Massey) [Alt. Take]
13. Spirits Rejoice (for Albert Ayler)
14. Ogún Bára
15. Angela’s Angel
16. Naima
17. The Prayer
18. Rahsaan Is Beautiful
19. A Walk With Thee
20. Humility In The Light Of The Creator
21. Love
22. Life
23. Love (Alternate Take)
24. Life Revisited

2024 - International Anthem

Sortie le : 2 août 2024

Tomin dans le plus simple appareil

Plus encore que A Willed and Conscious Balance, véritable premier album sorti en novembre chez les mêmes International Anthem et objectivement plus abouti avec l’apport aux arrangements d’un petit ensemble de musiciens (aux claviers, cordes, cuivres et percus), une dynamique aux contrepieds bien sentis et une construction atypique entre crescendos, méditations et courts interludes minimalistes, c’est ce Flores para Verene / Cantos para Caramina qui nous motive à vous parler de Tomin Perea-Chamblee, multi-instrumentiste new-yorkais notamment adepte de la clarinette et de la trompette.

Compilant en deux parties, la première en hommage à sa grand-mère disparue en 2019 et la seconde dédiée à sa soeur, 24 courtes vignettes publiées indépendamment par le musicien ces 4 ou 5 dernières années (7 des titres de Cantos para Caramina étaient sortis par exemple sous le titre Tominejo, El Chupaflor en 2021, tandis que 12 des 13 reprises de Flores para Verene constituaient déjà la mini-compil My Great Predecessors, Vol 1 l’année précédente), le disque s’avère particulièrement singulier dans son approche polyphonique mais décharnée d’un jazz ultra-minimal centré sur les instruments de prédilection susmentionnés de l’Américain, quelque part entre un Moondog des débuts qu’on aurait dépouillé de ses percussions hypnotiques (mais pas de sa dynamique, cf. Father and Son ou The Inflated Tear, v1) et un Colin Stetson sous lexomil (The Prayer).

Exercice de la reprise oblige, les hommages aux jazzmen de chevet du bonhomme son nombreux sur Flores para Verene, de Duke Ellington et Eric Dolphy (via un Come Sunday, Bass tout en vibrations graves, puis le plus aérien Come Sunday, Soprano) à Albert Ayler (l’inédit Spirits Rejoice aux allures d’hymne triste) en passant par Mingus (Fables of Faubus) ou plus étonnamment J.J. Johnson, compositeur notamment de la géniale BO d’"Across 110th Street" (avec un Aquarius justement très cinématographique), mais aucun n’est véritablement révérencieux, partageant une certaine cohérence esthétique avec les compositions originales qui s’ensuivent (dont un Naima citant ouvertement Coltrane, et une vibe mélodique à la Ornette Coleman sur A Walk With Thee), à l’exception des quatre miniatures au clavier qui viennent clore le disque, tirées pour trois d’entre elles de l’EP Love Of My Life et joliment rêveuses bien que plus cheap et anecdotiques.

Pas vraiment expérimental (ou moins finalement que A Willed and Conscious Balance), somme toute plutôt accessible, un disque néanmoins assez unique en son genre qui parlera en particulier aux amateurs de "less is more".


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 20.12.2024 par RabbitInYourHeadlights