Comité d’écoute IRM - session #20 spéciale hip-hop de mai/juin 2025 : Aesop Rock, Lord OLO & Televangel, Lukah & Statik Selektah, Andrew Nolan, Outstraight x Verb T, Public Enemy

L’actu hip-hop ne ralentit jamais, et faute d’avoir le temps et la motivation de la suivre en juillet, entre chaleur et congés d’été, on la remonte tranquillement de quelques semaines pour se pencher sur une fin de printemps passionnante en la matière, où se tiraient la bourre valeurs sûres et réussites inattendues.






Aesop Rock - Black Hole Superette




Namor : Après le très bon Integrated Tech Solutions sorti en 2023, le MC new-yorkais enchaîne avec ce Black Hole Superette, confirmant un certain renouveau de son art, lui qui avait parfois commis des projets un peu poussifs au cours des années. Ici, et comme sur son prédécesseur, Aesop produit tous les beats et limite les invités. Seuls Armand Hammer, Open Mike Eagle, Homeboy Sandman et Lupe Fiasco sont autorisés à croiser le fer avec le maître des lieux, montrant ainsi qu’il n’a pas vraiment besoin d’aide pour remplir son univers foisonnant. Les beats reflètent d’ailleurs une certaine gourmandise, bien aidés en cela par ce flow parmi les plus reconnaissables et versatiles du genre, Aesop ne s’interdisant rien, jusqu’à adopter par-ci par-là des ambiances un peu légères (Black Plums), tout en restant dans une veine très « Def Jux » (Checkers), gage à la fois de cohérence et de qualité. Le MC semble vraiment s’amuser, notamment sur le travail rythmique (So Be It), chaque morceau pris individuellement étant de fort belle facture, pour un ensemble toujours un brin épuisant mais vers lequel on revient avec plaisir. Aesop Rock désormais redevenu excitant, ce nouvel opus, l’un des plus abordables du rappeur, devrait se retrouver en bonne place dans les tops de fin d’année des b-boys les plus conséquents.

Rabbit : J’aurais aimé ressentir le même goût de revenez-y à l’écoute de ce 11e long-format certes solide et auréolé d’un savoir-faire indéniable, mais bien forcé d’admettre que je ne reviens vraiment chez Aesop Rock qu’aux albums co-produits par Blockhead, en particulier Float et Labor Days, deux chefs-d’oeuvre absolument increvables où le rap volubile et lettré du MC est transcendé par les atmosphères cinématographiques et les constructions à tiroirs du transfuge de Ninja Tune. Seul aux manettes comme ici, l’Américain se fait effectivement plaisir, et on ne pourra pas lui reprocher un quelconque manque de générosité, Black Hole Superette comme ses deux prédécesseurs dépassant encore une fois allégrement l’heure d’écoute (on est même ici sur son plus long disque depuis Bazooka Tooth avec plus de 68 minutes au compteur). Le problème, c’est qu’à ce train-là, et sans la captivante versatilité d’un Blockhead, on finit par tourner en rond : de par ces sonorités futuristes qui manquent un peu de texture et d’atmosphère, ces accents funky discrets mais omniprésents, ces beats sourds et minimalistes aux rythmiques bien troussées mais avec peu d’éclat... Aesop Rock en somme reste dans sa comfort zone, une zone de confort certes classieuse et habitée par un flow toujours aussi virtuose et incarné mais tout de même limitée par un gros manque d’audace à l’échelle du bonhomme. L’assurance d’un bon moment - quoiqu’un peu longuet donc - mais pas un candidat au bilan de fin d’année me concernant.



Lord OLO & Televangel - Demon Slayer 2




Rabbit : On ne sait jamais trop quoi attendre d’un projet de Televangel, l’ex moitié des magiciens Blue Sky Black Death ayant ces dernières années multiplié les grands écarts entre psychédélisme aérien d’une classe folle (les collaborations avec Milc au micro, ou le superbe EP Incorruptible Saints avec Sleep Sinatra, pour moi sa plus belle production sans son compère Ryan Maguire, cf. #6 ici) et downtempo plus mainstream voire générique (les sorties avec Nacho Picasso, bien qu’elles aient leurs bons moments), grands écarts parfois au sein d’un même disque (l’étrange Demon Slayer premier du nom, entre néo-cloud rap aux beats pas toujours très finauds, mélodies inspirées une fois sur quatre et délires pop/mumble rap autotunés assez repoussants). Heureusement, pour ce deuxième opus plus introspectif, la paire fait le choix d’un hip-hop stellaire et enivrant aux irrésistibles synthés ascensionnels (Londra’s Fantasy, Hysteria) et autres incursions jazzy du plus bel effet (IS Am, AGGRESSIVE), et en dépit de quelques chorus borderline (The Side), Demon Slayer 2 intègre avec bien plus de cohérence ses tentations régressives (le baroque BEAT EM !, ou même Get It Shawty qu’on devrait détester et qui pourtant passe crème), réussissant même là où échouait son prédécesseur côté lyrisme "urban pop" grâce au genre d’arrangements impressionnistes (piano, samples et synthés) dont le Portlandien adepte des distorsions oniriques a le secret (Soul Speak).

Namor : Cette nouvelle livraison du duo Lord OLO x Televangel propose un son qu’on pourrait qualifier de psychédélique tant les ambiances sont ici variées et parfois improbables. Le producteur propose des beats foisonnants, alliant son goût pour les ambiances oniriques (déjà à l’œuvre chez Blue Sky Black Death) à un son qui n’aurait pas dépareillé chez Stones Throw, avec tout de même une versatilité un peu plus cadrée qui le rapproche aussi d’un gars comme Quelle Chris. Quant au flow de Lord OLO, qui jusque-là m’avait laissé plutôt de marbre, il délaisse un peu son côté monolithique (et souvent ennuyeux soyons francs) pour adopter des atours plus joueurs. En somme, même si cet album ne transcende pas grand chose, le travail que les deux compères nous proposent ici se savoure sur la longueur et réussit l’exploit de proposer un son plutôt pointu où même les passages chantonnés et les beats saccadés "modernes" se laissent écouter sans déplaisir, bravo à eux !



Lukah & Statik Selektah - A Lost Language Found




Namor : Septième sortie long format pour ce rappeur de Memphis sur laquelle, après avoir fait appel à Real Bad Man sur l’album précédent, il s’associe avec Statik Selektah pour un disque qui alterne les ambiances sans effort, passant de titres introspectifs (Mirror Discussions) à d’autres où le plaisir de la rime est le seul guide (Native Tongues). Les deux hommes semblent avoir fait un pas l’un vers l’autre en réalisant un vrai travail d’équipe et le résultat s’en ressent. Lukah, qui est parfois tombé dans un rap un peu trop monolithique au cours de sa carrière, a bien affûté son flow pour répondre aux instrus d’un Statik Selektah qui, lui, a abandonné (presque complètement) son gimmick un brin horripilant de chaque début de morceau (remplacé par des monologues/skits en fins de titres, bien plus pénibles selon moi) et qui a gommé ici un défaut qu’on lui prête souvent, celui de produire beaucoup mais de ne pas marquer les esprits à cause d’instrus certes de qualité mais souvent passe-partout et sans grand relief, faisant de sa discographie pléthorique un ensemble assez inégal. L’autre avantage d’avoir un tel beatmaker à ses côtés c’est que son carnet d’adresses est plutôt épais, ainsi, des pointures du Sud telles que Killer Mike, Bun B ou 8ball (excellent, sur un beat très boom bap), sont conviées à la fête (les autres invités déjà bien identifiés étant Termanology, pour l’un des meilleurs titres du disque, et Jay Worthy) et apportent une variété bienvenue à l’ensemble. Cet album est sans conteste le plus abouti du MC et constitue une jolie surprise pour ceux qui restent souvent dubitatifs face au travail de Statik Selektah.

Rabbit : Concernant Statik Selektah, repéré dans nos pages dès 2013, je faisais partie des dubitatifs. Quant à Lukah, je ne connaissais du MC que son chouette Temple Needs Water. Village Needs Peace. produit l’an passé par Real Bad Man, lequel avait fait tellement mieux l’année d’avant avec Kool Keith que l’album, un peu trop smooth et manquant de relief, s’en était rapidement trouvé mis de côté. Autant dire que A Lost Language Found fut pour moi une double bonne surprise, le boom bap ténébreux aux nappes, claviers et autres choeurs cinématographiques troussés par le beatmaker du Massachusetts dévoilant avec modestie des trésors d’atmosphère et servant idéalement le flow sans chichi du rappeur de Memphis, le tout sur plus d’une heure et sans jamais lasser (excepté donc pour les skits évoqués par Namor qui en coupent effectivement quelque peu l’élan) grâce à la belle diversité dans la science de l’arrangement samplé dont fait preuve ici un Statik Selektah à son meilleur.



Andrew Nolan - Monochrome Vol. 1 : House Of Flying Daggers




Namor : L’une des claques de 2025 pour moi ! Ce producteur d’origine écossaise m’était jusque-là inconnu et mérite de prendre plus de lumière tellement cet album est une réussite. Le beatmaker se met ici au service d’invités qui démontrent la vitalité de l’underground, seuls Grims Moses et New Villain étant connus de mes services, dans un projet aux morceaux certes de qualité supérieure mais assez courts. Il ne pouvait probablement pas en être autrement tant les beats, appartenant au sous-genre du « Doom Bap » (semble-t-il inventé par l’ami Andrew), sont pesants (The Hand). L’appellation qualifie d’ailleurs très bien ce que l’auditeur retrouvera ici : des rythmiques très présentes (The Nuthouse) avec quelques scratches épars (Empire Boulevard), des ambiances sombres construites autour de voix triturées, de guitares stridentes (Fed To Pigs) et de basses poisseuses, tirant parfois vers le dub (avec une pointe de ragga dans les quelques titres instrumentaux parcourant le disque), des arrangements qui vont à l’essentiel tout en privilégiant les ambiances aux mélodies, le tout soutenant des MC’s aux flows bien acérés, avec un très léger feeling old school du plus bel effet. La qualité de la production est ici assez frappante et bien que ce disque ne soit pas à mettre entre toutes les oreilles, les plus aventureux de nos lecteurs y trouveront à n’en pas douter leur compte.

Rabbit : Pas pour autant un inconnu dans nos pages Andrew Nolan, puisque l’Écossais basé à Toronto traîne ses guêtres depuis bientôt 30 ans dans tout ce que les musiques extrêmes (indus, noise, metal de toutes obédiences, hardcore punk, power electronics, etc) ont de plus expérimental, lo-fi et malaisant - mais aussi adepte du dub (cf. les deux derniers morceaux de l’album qui nous occupe ici), ou encore du hip-hop instru sous l’alias Wolfagram. On parlait ainsi l’année dernière de sa collaboration insidieuse et brutale avec Full of Hell (#14 ici), et plus récemment encore de celle de son duo Intensive Care avec la machine de guerre the body, l’un de nos albums du premier trimestre 2025. Full of Hell/Dylan Walker (également membre de Collapsed Skull dont le passage du grindcore au boom bap ténébreux avait été remarqué ici même l’an passé), the body/Lee Buford et leur side project commun Sightless Pit en particulier sur Lockstep Bloodwar  : Nolan était donc en bonne compagnie en matière de transfuges metal tentés par un hip-hop crépusculaire et radical, et c’est un plaisir de le voir à son tour investir un projet aux multiples MCs, parmi lesquels l’excellent Crownovhornz découvert justement chez Sightless Pit et désormais bien identifié dans nos colonnes, et le non moins fameux Luke Sick (sur The Nuthouse, sommet d’intensité du disque), pensionnaire émérite du label I Had An Accident pour lequel Nolan avait déjà produit plusieurs albums en tant que Wolfagram, dont le funèbre et tendu Garshas en 2023 (cf. #127 ). Sans surprise et comme le dit très bien Namor, on est dans un hip-hop funeste (le bien-nommé Darkside Of The Force) à la fois squelettique et aux atmosphères paradoxalement très prenantes (The Wheel, Mandrake), qui sample allégrement Vincent Price dans "Le masque de la mort rouge" de Corman pour donner le ton (Revenge), ose quelques incursions de guitares abrasives (Fed To Pigs) voire carrément metal (sur fond de flow pitché et d’infrabasses bien lourdes avec Duck Season) ou même un peu de ragga des enfers à la The Bug (Penny Mobs), et n’hésite pas à déglinguer salement ses productions à coups de distos et de saturations bien senties (Empire Boulevard). Du pur Andrew Nolan, en somme !



Outstraight x Verb T - Dual Odyssey




Namor : Sorte de carte de visite pour ce tout jeune collectif irlandais, Dual Odyssey se permet une collaboration prestigieuse, en l’occurrence avec Verb T, MC chez High Focus Records (au sein des Four Owls notamment), montrant ainsi que le label commence à être reconnu dans l’underground UK. Bien qu’on aurait pu s’attendre au contraire, l’expérimenté rappeur londonien ne domine pourtant pas ses petits camarades au micro, eux qui ont presque tous déjà sorti des projets solo souffrent la comparaison avec aisance. Beano, Don Kobz, Conkan, Panda Drey, Graham et No Venom (qui s’occupe quasi exclusivement de la production) ne révolutionnent en rien le paysage rapologique « britannique » mais provoquent un plaisir d’écoute immédiat grâce à des flows bien assurés et des prods boom bap reprenant des gimmicks très 90’s (Visions) et plus généralement proposant un rap assez classique et carré (une des caractéristiques, selon moi, de la scène irlandaise, à la différence de certains de ses collègues anglais), avec un goût assez prononcé pour les basses profondes (Spliffin, le seul titre produit par un autre beatmaker, en l’occurrence un certain Hikii) et les ambiances jazzy (Creative Freedom). L’alchimie entre chaque rappeur est ici évidente, de même que la qualité de ces prods sans fioritures révélant une certaine chaleur au fil des écoutes ainsi qu’un peu de variété vers la fin du disque (le beat « moderne », presque West Coast, de Say My Name). Avis aux amateurs de rap sans trop de prise de tête, parfait pour les soirées estivales entre amis, ce disque est fait pour vous !

Rabbit : Pas grand chose à dire de plus sur ce LP déjà bien décortiqué par mon compère, si ce n’est que j’ai pris mon pied du début à la fin au rythme de ce groove dressant un pont entre grisaille britannique et décontraction presque californienne, joliment agrémenté ici et là du genre d’enluminures électroniques dont je suis friand (l’irrésistible Who ?), texturé juste ce qu’il faut dans ses samples de piano et autres beats lo-fi aux entournures (Topsy Turvy) et lorgnant même par moments sur le genre de productions plus insidieuses et hachées chères au versant futuriste du label High Focus (Contrast). Parfois classique effectivement lorsqu’il opte pour une dynamique typiquement UK (Say My Name, ou le très Lee Scott Kursed) et tout autant finalement dans sa fascination pour le boom bap enlevé du début des 90s, qu’il soit sombre ou léger (Visions et Creative Freedom respectivement), c’est dans cette seconde veine que je préfère le disque, lequel ne démérite pas pour autant dans ses moments plus downtempo qui se jouent de la gravité sans avoir l’air d’y toucher (Accelerate, Spliffin). Pour résumer, encore une belle échappée loin des Four Owls pour Verb T, dont The Tower Where The Phantom Lives m’avait déjà bien emballé il y deux ans [cf. #156 ici), et surtout, me concernant, la découverte de ce collectif irlandais, Outstraight, dont les sorties se multiplient depuis une paire d’années sur leur label du même nom.



Public Enemy - Black Sky Over The Projects : Apartment 2025



Rabbit : Bien qu’inconditionnel du groupe jusqu’à certains disques de la période fin 00s/début 10s, je n’attendais pas forcément grand chose pour autant d’un nouveau Public Enemy en 2025... du moins jusqu’à la sortie du très chouette Radio Armageddon de Chuck D au mois de mai, projet inégal mais généreux marqué par ses scratches à l’ancienne, une belle énergie rap/rock et quelques menues expérimentations sans concession. Dans la foulée, le rappeur new-yorkais retrouve donc son compère Flavor Flav pour un 18e long format (ou quelque chose comme ça - je compte évidemment leur superbe soundtrack du brillant "He Got Game" de Spike Lee, album à part entière me concernant), 5 ans après avoir "splitté pour de faux" pour attirer l’attention de leurs followers sur la candidature de Bernie Sanders à la présidence des États-Unis... et contre toute attente, leur Black Sky Over The Projects : Apartment 2025 se révèle rapidement être le meilleur album du duo depuis How You Sell Soul To A Soulless People Who Sold Their Soul ??? en 2007. On y retrouve la vibe old school anachronique et néanmoins tout sauf pépère du LP de Chuck D, mais en mieux : tranches d’électricité heavy et psyché (Siick, What Eye Said, Evil Ways), groove aux sonorités radicales (Cmon Get Down, Public Enemy Comin Throoooo), réminiscences blaxploitation qui assument ouvertement leur anachronisme jusque dans les titres (Sexegenarian, Ageism), blues saturé (Fools Fools Fools), productions abrasives comme à la belle époque du tournant des 80s/90s (l’immense Messy Hens) et même le genre de tube que leurs compères des Beastie Boys auraient pu lâcher il y a une vingtaine d’années (The Hits Just Keep On Comin), le fait est que vous n’entendrez nulle part ailleurs ce genre de rap en 2025, non pas parce qu’il serait d’un autre temps mais bien car seul Public Enemy en avait et en conserve le secret !

Namor : N’ayant quasi rien écouté du groupe après 1994, je serai probablement moins enthousiaste que mon camarade. Et même si pour moi Public Enemy ne se conçoit que produit par le Bomb Squad (ou l’excellent Gary G-Wiz à la rigueur), il faut admettre que cette livraison d’un groupe qui a près de 40 ans de carrière derrière lui possède ses bons moments. Le flow de Chuck D n’ayant jamais été parmi les plus affutés du game, le vieillissement inévitable de sa voix et les quelques problèmes de souffle qui l’accompagnent ne gênent pas vraiment et font moins contraste avec le débit de son pote Flav (qui du coup s’impose un peu mieux selon moi). Malgré des arrangements très live (il y a très peu de samples dans ce disque dirait-on, un comble pour un groupe dont les collages parfois à la limite de l’abstraction ont construit la réputation) et des tentatives d’allier rock et rap, expérimentations qu’aucun groupe n’a vraiment réussies à mon avis, certains titres parviennent à surnager (l’excellent Messy Hens et son ambiance très Cypress Hill par exemple), souvent ceux où les arrangements sont les plus simples d’ailleurs, les instrumentations pompeuses et souvent poussives ne leur allant que très peu. Comme l’a très bien dit l’ami Rabbit, plus personne, ou presque, ne pratique un rap comme celui-ci et ne serait-ce que par respect pour une démarche artistique sans concession par un groupe qui n’a plus grand chose à prouver, l’écoute de ce disque se justifie amplement.


Articles - 18.07.2025 par Namor, RabbitInYourHeadlights
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