The Necks - Disquiet
Sortie le : 10 octobre 2025
Moins d’un an après l’excellent Bleed dont on parlait ici, retour des fantastiques Australiens avec probablement leur album le plus ambitieux en pas loin de 40 ans de carrière, déroulant ses compositions semi improvisées sur plus de trois heures pour à peine quatre titres. Une fois n’est pas coutume, et malgré notre goût affirmé pour les disques hors format, l’accueil déjà dithyrambique des admirateurs du trio toujours composé de Chris Abrahams (piano et claviers), Tony Buck (batterie et percus) et Lloyd Swanton (contrebasse) semble quelque peu disproportionné. Bel et bien trop long, Disquiet est en effet aussi passionnant qu’inégal, culminant sur ses morceaux d’ouverture et de clôture pour une durée déjà conséquente, tandis que les deux autres titres laissent une impression quelque peu poussive qui ne pardonne pas sur une temporalité aussi exigeante pour l’auditeur.
Ainsi, qu’importe si Rapid Eye Movement s’étire sur près d’une heure tant il condense tout le génie de The Necks, orgue magnétique et percus erratiques bientôt rejoints par des accords de basse sporadiques et par les arpèges cristallins d’un clavier épuré faisant peu à peu grimper la tension sans avoir l’air d’y toucher, avant que le piano d’Abrahams ne prenne les devants à partir de la 20e minute pour imprimer à cet irrésistible courant de conscience instrumental ses circonvolutions mélancoliques, sur fond de drones lancinants et d’un ballet feutré de polyrythmies et d’idiophones de plus en plus dense et accaparant. Un morceau auquel fera écho, sur une plus courte durée (comprendre, une grosse demi-heure), le superbe Warm Running Sunligh au piano solennel et méditatif, conclusion dont la contrebasse plus économe encore émerge à intervalles plus ou moins réguliers du même genre de background de cymbales agitées et autres percus déstructurées. Mine de rien, ce diptyque amplement généreux se serait suffi à lui-même et aurait pu constituer l’une des plus belles sorties du groupe.
Oui mais voilà, à vouloir trop en faire les Australiens nous perdent en route avec l’interminable Ghost Net (1h14, il fallait oser) dont le psychédélisme fourmille certes de détails mais s’avère rapidement répétitif et sans éclat, dommage tant il y avait là matière à flirter avec les serpentins hypnotiques d’un Oren Ambarchi (notamment du côté de ses collaborations avec Johan Berthling et Andreas Werliin), les auteurs d’Aquatic ayant dès les années 90 cultivé une appétence certaine pour l’abstraction. Toutefois, la véritable déception vient plutôt du morceau suivant, Causeway, le plus court de l’album du haut de ses 26 minutes tout de même, dont l’entame impressionniste aux reverbs immersives finit malheureusement par se diluer dans un jam chaotique un peu daté, orgue rétro et secousses de batterie monotones au premier plan.
Alors, verre à moitié vide ou à moitié plein ? Pas facile de trancher lorsque deux de ces compos suffiraient à faire de Disquiet un chef-d’oeuvre d’une heure et demie, et que le verre en question est plutôt du format d’une citerne ou d’un château d’eau. On vous laisse trancher...
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