The Streets - Everything is Borrowed

1. Everything Is Borrowed
2. Heaven For The Weather
3. I Love You More (Than You Like Me)
4. The Way Of The Dodo
5. On the Flip Of A Coin
6. On The Edge Of A Cliff
7. Never Give In
8. The Sherry End
9. Alleged Legends
10. Strongest Person I Know
11. The Escapist

2008 - WEA

Sortie le : 15 septembre 2008

Heureux et libéré, Mike Skinner revient au meilleur de sa forme.

Le sort de Mike Skinner est réglé depuis la sortie de son premier album, le formidable Original Pirate Material , certainement le meilleur disque de hip-hop anglais des années 2000, dont on sait aujourd’hui qu’il ne sera jamais dépassé par son auteur. Un disque désabusé et sombre, qui décrivait sans artifices et avec pour seules armes un flow imparable et une sincérité touchante, la désespérance de la jeunesse anglaise. Les dés étaient donc pipés. The Streets avait signé, dès son premier album, son chef d’œuvre.

Déjà fondamentalement intéressant, le cas de Mike Skinner et sa trajectoire atypique deviennent carrément passionnants avec ce nouveau disque, l’excellent Everything is Borrowed . Car les déceptions successives engendrées par ses dernières productions ont fait que l’on a appris à ne plus rien attendre du petit gars de Birmingham. Puis sans prévenir, The Streets a pointé le bout de son nez, discrètement, sans faire de bruit, jusqu’à décrocher, en vieux routard aguerri, une surprenante place de disque du mois en septembre dans ces colonnes au nez et à la barbe de Mogwai, Tv on the Radio ou encore Calexico.

Ce disque signe une véritable renaissance pour l’anglais que l’on attendait pas à ce niveau et qui nous envoie là... un disque pop ! Ou presque. Car force est de constater que la mue qu’il a opérée depuis son premier disque est spectaculaire. La transformation est également saisissante dans l’ambiance générale qui teinte ce dernier opus. Loin de la grisaille anglaise, Everything is Borrowed est un disque enjoué et coloré, parfois un peu trop comme sur le pénible Heaven for the Weather, mais cette musique bubblegum est collante et rend plus heureuse qu’une après-midi dans le monde merveilleux de Walt Disney.

Petit regret malgré tout, l’excellent flow de Skinner est maintenant noyé la plupart du temps dans des chœurs pas toujours adroits, nouveauté que les fans de la première heure n’auront pas manqué de déplorer. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant. Le disque possède son lot de pépites charmeuses et généreuses, à l’instar de l’exceptionnel On the Flip of a Coin, et sa rythmique un brin bluesy qui se cale habilement en un contre-temps au rendu très ambiancé qui nous permet presque de respirer l’atmosphère enfumée des clubs anglais, parfaitement suivi par un On the Edge of a Cliff et des cuivres classieux et discrets du meilleur effet . Notons également le très joli The Escapist, l’heureux et marquant titre éponyme qui ouvre l’album avec sa cavalcade de chœurs, ou le superbe et mélancolique The Stongest Person I Know.

Au final, ce disque est certainement la plus belle surprise de cette rentrée. Un enthousiasme à peine gâché par les rumeurs qui voudraient que ce disque soit l’avant-dernier de Skinner... Ce qui est finalement peu probable étant donné la superbe énergie proche de l’euphorie que The Streets dégage à nouveau sur scène.

Attention, ce disque rend heureux. On est content pour lui.


( Casablancas )

Disques - 10.09.2008 par Casablancas
 


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