múm + Benni Hemm Hemm + Landscape - La Maroquinerie (Paris)

le 8/09/2009

Diaporama © Pol pour indierockmag.com

múm - La Maroquinerie (Paris)

La soirée débute par la prestation des français de Landscape, probablement bien heureux de se retrouver là et de bénéficier d’un tel tremplin. Dans un esprit proche de l’univers de A Silver Mt Zion, on se replonge avec eux dans nos souvenirs du dernier passage des canadiens dans cette même salle en avril 2008. Loin de souffrir de la comparaison, notre quatuor national présente un set de belle facture, alternant les rôles au chant comme à la guitare, et nous gratifie de quelques uns de leurs meilleurs morceaux. Clavier, guitare sèche, guitare électrique et violoncelle sont les choix d’une configuration permanente sous laquelle évolue ce groupe qui se passe aisément de percussions. Mention particulière aux extraits issus de leur deuxième album With a Little Help From my Friends dont Slow Down et surtout Someday sont les plus illustres représentants. Ce dernier, fortement marqué par l’empreinte de Syd Matters qui collabora sur la version studio, sonne avec maestria la fin de cette première partie.

Changement de registre avec l’apparition sur scène de Benni Hemm Hemm. Cette fois-ci nous mettons un pied en terre islandaise, accueilli par un artiste au sympathique univers pop folk. Chantant avec les rondeurs de sa langue natale, l’homme se fait accompagner de deux musiciens issus de mùm lui offrant leurs notes électriques et cuivrées. L’apport de la trompette notamment est un atout certain pour les compositions de cet artiste solitaire qui y trouvent quelques couleurs supplémentaires. Inutile d’essayer de mémoriser les noms imprononçables des morceaux, on peut toutefois retenir de tout ça un set homogène effectuant une bonne entrée en matière au thème principal de la soirée et se clôturant sur un titre fort rythmé évoquant notamment les villes de Toulouse et de Monaco sur fond d’anecdote très personnelle.

Vient le moment tant attendu de l’arrivée de notre troupe de joyeux drilles en moufles dans l’étouffante chaleur régnant à la Maroquinerie. Des rythmiques virevoltantes, des chanteuses survoltées et un public absolument pas désinvolte, voilà en quelques mots le programme de ce qui nous attendait ce soir-là. Le set principal intégralement constitué de morceaux de Go Go Smear the Poison Ivy et du récent Sing Along to Songs You Don’t Know est un véritable condensé de tubes euphorisants. Mélodicas, claviers, guitares, violoncelles, batterie participent parmi tant d’autres ingrédients aux très belles restitutions scéniques des compositions alambiquées dont eux seuls ont le secret. Marmalade Fires et Hullaballabalú en début de prestation nous plongent immédiatement dans le bain. Quelques moments de douceur avec Show Me, Blow Your Nose ou If I Were a Fish, viennent s’intercaler entre les plus énergiques Smell of Today Is Sweet Like Breastmilk in the Wind, They Made Frogs Smoke ’Til They Exploded, ou l’extraordinaire Dancing Behind My Eyelids. Alors oui, les sœurs jumelles Valtýsdóttir ne sont plus là, au plus grand regret de certains, mais à voir évoluer Hildur Guðnadóttir et Sigurlaug Gísladóttir on peut vous dire que l’on ne perd pas réellement au change tant l’énergie déployée et la beauté de leurs voix apportent au nouveau répertoire du groupe et au rendu visuel de leurs concerts. Comme chaque fois ici, le son de la salle est très bon, permettant de s’atteler au difficile exercice qui consiste à décortiquer l’ensemble des riches sonorités utilisées, et nous faisant profiter au maximum des petites retouches effectuées par rapport aux enregistrements studios. Aucun titre ou presque n’y échappe, les intros et clôtures de morceaux étant particulièrement remaniées sans jamais altérer leur charme initial. Le groupe nous quitte finalement une première fois après Sing Along, véritable nouvel hymne de la troupe et nous reviendra pour un retour à une époque qui nous paraît déjà éloignée en interprétant Green Grass of Tunnel qui avait fait le succès du groupe, c’était en 2002 déjà. On se rend compte alors que les choses ont bien changé, et si on apprécie de retrouver cette merveille, celle-ci souffre légèrement de la nouvelle configuration sous laquelle évoluent les islandais, retirant une part de délicatesse là où ils amènent un peu de puissance à un morceau qui n’en avait nullement besoin. Cette légère déception ne change rien au résultat final, la soirée fût indéniablement grandiose, la sensation d’immersion dans un univers très éloigné de notre quotidien français est forte et suscite émotion et émerveillement. Takk !

(Pol)


Heureuse élue du concours organisé par notre mag, Laurie a pu également être invitée à la soirée et nous livre son ressenti :

"A part la deuxième première partie où je n’ai pas vraiment accroché, j’ai trouvé cette soirée enthousiasmante ! Electrisante même, en ce qui concerne la prestation de mùm !!! De ces derniers, comme de Landscape d’ailleurs, je ne connaissais que ce qu’on peut entendre sur le net et ça m’avait déjà bien motivée pour voir ces deux groupes en live. J’ai donc bien aimé la prestation du groupe français, même si je les ai trouvés un peu desservis côté son (c’est moi ou les sifflantes étaient insupportables ?) et espère avoir l’occasion de les réentendre bientôt sur un set complet. Une musique sensible, profonde, c’était bien quoi, pas dingue mais bien.
Pour mùm, là c’était magique : d’abord je trouve qu’ils ont trouvé un équilibre quasi parfait entre bidouillages électroniques, instruments et voix. Tous à l’aise sur scène, entre morceaux de bravoure et second degré, on voit qu’ils aiment jouer leur musique en live et qu’ils ont quelques tours au compteur. La salle me paraissait très réceptive, de plus en plus emballée au fur et à mesure du set. Je reste sceptique sur la nécessité que le son soit poussé aussi fort... encore quelques sifflantes qui m’ont vrillé les oreilles. Enfin, il en aurait fallu plus pour gâcher le plaisir communiqué par cette joyeuse bande islandaise, douée, généreuse et givrée juste comme il faut."

(Laurie)


Eléonore était notre deuxième gagnante et nous fait part de ses impressions :

"Je n’ai vu que la fin du concert du premier groupe (je ne connais pas leur nom), mais ça avait l’air pas mal du tout. Je me suis un peu ennuyée pour le second... et ai apprécié mùm, même si pas séduite sur toute la ligne. Les voix des 2 chanteuses ne m’ont pas envoûtée, et elles tiennent pourtant une place importante dans le groupe et sur scène. Elles sont comme à l’écart par rapport au reste du groupe, et je ne suis pas fan de ce qu’elles dégagent, des gesticulations qui sonnent presque faux. Je préférais de loin les jumelles Kristín et Gyða.
Leur musique est tout de même chouette, et ils sont fort sympathiques.
Merci encore."

(Eléonore)



( Pol )

 


On recommande également :


Interviews // 7 février 2011
Landscape en toute simplicité (Part 2)

Toujours en compagnie de Guillaume de Chirac, on continue de discuter de Landscape et de ses à-côtés : ce troisième et superbe album éponyme sorti aujourd’hui, les prochains concerts, les autres projets à venir, le label Square Dogs... Les sujets intéressants n’ont pas manqué durant cette (...)



Tape m'en cinq #11 : Crowdfunding

Cela faisait deux ans que nous n’avions pas alimenté cette rubrique dont le but est de présenter cinq artistes confidentiels. Petite entorse à la règle ici, puisque trois de ceux que nous mettons en lumière aujourd’hui ont déjà été à l’honneur dans nos colonnes. Leur dénominateur commun ? Ils ont recours, en ce moment même, à la technique du crowdfunding, (...)