L’Overd00’s : 2009
L’overd00’s du Forum Indie Rock ici retranscrite par la rédaction est le fruit de deux mois passés par nos membres à dresser le bilan de la décennie qui vient de s’achever. Tout au long des semaines à venir, nous allons vous faire replonger dans le meilleur des années 2000’s, 11 articles qui viendront fleurir la Une du Mag, résultat d’une élection passionnante, éprouvante et agrémentée des choix tout à fait personnels de la rédaction. Souvenirs et découvertes garanties.
Ce premier article de notre série sera différent, puisqu’il laisse place à l’habituel bilan de l’année 2009, même si chacun en essayant de prendre du recul sur la décennie a parfois osé inclure des albums sortis dans l’année. Pari sur l’avenir, sur la capacité de certains disques à durer dans le temps, seuls trois d’entre eux semblent avoir ce potentiel selon les votants du FIR et vous seront dévoilés dans le bilan final. En attendant, voici les 20 albums qui ont marqué notre année.
1. Pains Of Being Pure At Heart - The Pains Of Being Pure At Heart
Voilà un disque qui donne envie de se déhancher, de sortir et tomber amoureux à chaque seconde. Les mélodies noisy pop de ce groupe de Brooklyn semblent peut-être faciles et déjà entendues mais elles sont tellement irrésistibles et jouissives, que l’on ne peut s’en passer au point même de nous rendre nostalgiques des années 1990 et du mythique label Sarah Records. On peut remercier cet album de nous rappeler que l’on a tous été A Teenager In Love. (Darko)
En livrant The Pains Of Being Pure At Heart, le groupe américain vient de faire son devoir de mémoire indie. Et il a rendu une copie avec mention spéciale du jury pour rappeler la qualité des enregistrement Sarah Records. Cet album rend les vieux plus jeunes et les jeunes viennent de prendre un peu plus d’expérience et de maturité. (JohnSteed)
Pas moderne pour un sou, mais nous rappelant joyeusement les années où on restait ému devant un beau vinyl de chez Sarah, cet album n’en est pas moins une belle réussite, complétée et confirmée par la sortie d’un joli EP en fin d’année. On s’y attendait, soit dit au passage : la musique n’étant qu’un recyclage cyclique, après les abominations des synthés eighties viendront bien les abus de pédales d’effet du début des nineties... d’ici 2012 ce sera le revival grunge, moi je vous le dis. (Lloyd_cf)
Un album parfait de 10 tubes qui ravivent la flamme du shoegaze et de la noisy pop des années 90. Un album de spleen adolescent qui sonne aussi sincère est assez rare et réveillera sûrement beaucoup d’émois parmi les indie rockers nostalgiques de cette période (ou pas). (John Trent)
2. Loney Dear - Dear John
La pop c’est chouette, mais souvent simple et éphémère. Souvent, mais pas toujours, car il existe ce groupe nommé Loney Dear qui envoie de la mélodie aguichante avec une simplicité et une virtuosité désarmantes en évitant de verser dans la surenchère émotionnelle et la musique de masse. (Franzzz)
Pas de doute, Loney Dear livre ici son meilleur album : tantôt lentes et bercées par sa magnifique voix, tantôt accélérées par des montées électroniques ou orchestrales, les atmosphères qui se dégagent de ce disque rendent l’auditeur totalement accroc, découvrant au fil des écoutes toute la profondeur et l’intensité de ce disque, un chef-d’œuvre en devenir. (Can)
Un album d’une opulence rare, qui en fait des tonnes, superposant tout ce que la pop a de merveilleux. (Caribou)
3. The Fitzcarraldo Sessions - We Hear Voices
Un casting 5 étoiles où chaque artiste donne le meilleur de son talent. Résultat, 11 plages abouties et un album aux allures de compilation parfaite, s’il n’était le fruit du seul talent des musiciens de Jack The Ripper. Addictif. (Can)
Amputés de leur chanteur, les musiciens de Jack The Ripper appellent des renforts qui ne sont autres que Stuart Staples, Dominique A, Syd Matters, Moriarty, Paul Carter etc... et dont les voix se posent majestueusement sur des compositions qui nous rassurent sur ce que peut être du rock à la française. L’univers sombre et torturé de Jack The Ripper s’émancipe vers de nouveaux horizons tout en gardant sa magnifique aura au contact de ces nouvelles voix. (John Trent)
Avec une affiche pareille, il aurait été indécent de faire un mauvais album. Heureusement, le résultat est à la hauteur des attentes, même si on peut regretter de ne trouver que la patte des invités et peu de personnalité derrière tous ces morceaux. (Lloyd_cf)
Refusant l’étalage d’influences diverses et de nombreuses performances, les musiciens de Jack The Ripper et leurs nombreux invités ont réussi à donner une âme à cet ensemble. Les Moriarty, Joey Burns et autre Paul Carter laissent leur patte mais dans un ensemble enjoué, cohérent, maîtrisé et d’une finesse aussi élégante que subtile. (Indé.pdt)
4. The XX - XX
The XX ou comment devenir sans contestation LA révélation mainstream de l’année. Un album parfaitement ficelé, une alchimie vocale et musicale presque novatrice et une atmosphère complètement envoûtante font de cet album éponyme aux accents post-punk l’un des must have de l’année. Superbe ! (Flozik)
A priori rien pour me plaire chez ce groupe, un buzz énorme, des jeunes de 19 ans avec des têtes de branleurs, lu et approuvé par les Inrocks : encore du gloubiboulga dégueu eighties.
Et pourtant comment un groupe avec des chansons aussi froides et mélancoliques, un minimalisme très éloigné des poncifs revival 80’s peut-il créer un buzz pareil ? Un croisement entre les Cure première époque et Young Marble Giants agrémenté d’une touche sensuelle, quasiment R’n’B qui contrecarre la froideur de l’ensemble, permettant ainsi à ces quatre têtes boutonneuses de sortir l’un des albums de l’année. (John Trent)
Rarement l’esthétique d’un groupe ne s’est accordée aussi bien avec son époque. La jeunesse croule sous les divertissements et pourtant elle n’a pas eu aussi peur pour son avenir depuis longtemps. Cela se retrouve dans cet album éponyme où la légèreté du R’n’B et la pesanteur de la plus sombre cold wave se plongent dans la plus grande modernité. On doit ce petit miracle au talent de producteur de Jamie Smith, leur programmateur rythmique sur scène, qui a su imposer sa vision malgré les tentatives de Diplo pour produire ce disque. (Ikara Boy)
Comme un impression de déjà vu, mais ce sont bien quatre jeunots, la vingtaine toute juste atteinte, qui s’érigent en grande révélation de l’année en composant une musique intemporelle, en quelques accords, une ligne de basse angoissante, des voix mixtes au charme désinvolte, la magie glaciale opère, tout simplement. (Can)
C’est l’album classé XX de l’année que tout le monde peut et doit écouter pour ne pas avoir l’air d’avoir loupé le coche musical de 2009. (JohnSteed)
Un album agréable malgré une lenteur un tantinet gênante par moments, bref pas une grande révolution et sûrement pas le chef-d’œuvre qu’on a, une fois de plus, voulu nous faire croire, mais un album néanmoins très très réussi. (Lloyd_cf)
5. Sébastien Schuller - Evenfall
Après Happiness, Sébastien Schuller était forcément attendu au tournant. En effet, était-il de ces artistes dont l’excellent premier album resterait sans suite, ou au contraire était-il un artiste à l’état pur, capable d’enchaîner les merveilles ? Au final, Sébastien Schuller passe l’étape du deuxième album haut la main, réalisant quelque chose d’encore plus captivant et émouvant, sa voix si singulière prenant une place plus importante, ce qui nous ravira forcément... (Elnorton)
Rapidement parcouru au moment de sa sortie, je l’avais trouvé gentillet, doux, intéressant mais pas renversant. Plusieurs réécoutes m’ont finalement démontré que cet album est grand et qu’il procure du rêve sans ostentation via de fortes envolées au piano ou par des sentiers plus électroniques, rappelant parfois Radiohead dans ses sonorités tout en conservant un univers très singulier. Un idéal d’évasion indispensable pour échapper aux désillusions de la vie quotidienne. (Franzzz)
Ce second album ne doit s’écouter qu’avec modération, il ne faut pas l’abîmer et l’user. Tant d’émotions et de beauté ne doivent se savourer qu’à petites doses, de peur que la magie puisse s’estomper. Et autant dire que pour l’instant, elle est toujours présente et il était pourtant difficile d’imaginer que cet artiste pourrait faire mieux que son premier album, une réussite déjà à l’époque. (Darko)
D’une beauté à couper le souffle, un album qui ne se livre pas tout de suite mais demande le temps de s’y attarder pour en découvrir toutes les subtilités. Une réelle bonne surprise. (Lloyd_cf)
6. Kasabian – West Ryder Pauper Lunatic Asylum
Le troisième album des Kasabian se conjugue au presque-parfait. Jamais les Anglais n’étaient allés aussi loin dans la maîtrise de leur art et dans l’association de ballades brit-pop et de tubes dansants. 2009, année Kasabian. (Flozik)
Rien que pour Vlad The Impaler, cet album vaudrait toutes les louanges du monde. Après un semi-raté sur le précédent opus, Kasabian rattrape vraiment bien le coup avec un album varié, sérieusement bien bâti et solide comme un roc. (Lloyd_cf)
Entre pop, rock, électro, hip-hop et Morricone. Toujours surprenant, avec 1000 idées par chanson et une créativité débridée, le groupe signe l’un des chef-d’œuvres de la pop anglaise des années 2000. Après la fin d’Oasis (enfin !) et Blur, la relève Kasabian va s’éloigner de ces groupes tutélaires, botter le cul à tous ses contemporains, qui ont eu bien trop d’honneur pendant ces mornes années, pour devenir ce qu’il mérite, un grand ! (John Trent)
7. Benjamin Biolay – La Superbe
La Superbe est un double album parfaitement accompli, aux arrangements souvent impressionnants. La pop française a besoin de Biolay, de ses chansons et de son regard. L’album, qui peut paraître trop chargé, s’écoute sans aucune lassitude et porte finalement très bien son nom. (Flozik)
Trop. Trop long, trop ampoulé, trop maniéré, trop ambitieux peut-être... mais chaque morceau mérite le coup d’oreille, chaque titre a sa patte, chaque son est calibré, pesé, calculé. Un peu lourdingue et artificiel, certes, mais une fois de plus, la plus grande tête à claques de la chanson française a réussi son coup : on ne s’en lasse pas. Attention cependant aux oreilles et aux estomacs fragiles, l’indigestion n’est pas loin... (Lloyd_cf)
Superbement orchestré, superbement écrit, superbement mélodieux, superbement classique, superbement osé. Tel est le chef-d’œuvre en langue française de l’année. L’artiste a accompli un disque incroyablement riche sans jamais être étouffant, justement personnel et introspectif sans jamais être égoïste, et d’une qualité instrumentale presque inédite. Pour la première fois, j’ai aimé du début à la fin un album de Biolay. Et il dure 1h39. (Indé.pdt)
Très attendu pour ma part en tant que fan inconditionnelle de Benjamin depuis Négatif, un album qui passe plus que bien, que j’écoute avec beaucoup de plaisir, même si à choisir je préfère à ce bilan du passé le coté "je suis comme je suis et je vous emmerde" de l’album A l’Origine. (Atom)
Quasiment 10 ans après la sortie de Rose Kennedy, le talent de BB explose enfin au yeux de la presse et du public. Bien sûr on pourra rétorquer que Trash Yéyé paru il y a 2 ans était son véritable chef-d’œuvre, que l’album est parfois un peu inégal. Mais il émane de ces 22 titres une telle force, un tel talent qu’on ne peut que saluer l’artiste et le travail effectué jusque là pour imposer son style dans nos tristes contrées et notre morne paysage francophone. La secte qui croit que Biolay est un génie a vu grandir le nombre de ses fidèles et c’est pas trop tôt ! (John Trent)
Un album qui tient plus de la compilation de chansons, personnelles certes mais ni plus ni moins que d’habitude et sans la progression narrative de Négatif ni même cette belle cohérence thématique et sonique qui faisait tout le prix des deux opus précédents. Particulièrement singulier et abouti ? On est pourtant loin des arrangements subtilement déchirants de Trash Yéyé ou de la radicalité morbide d’ A l’Origine ... A se demander si le public rock du haut de ses préjugés n’a pas découvert Biolay qu’avec cet album, passionnant certes mais pas dénué de défauts (trop long, trop ouvertement taillé pour le succès avec son lot de morceaux plus artificiels et directs qu’à l’accoutumée sur le deuxième CD notamment) ni de passages à vide (le single Padam et sa lourdeur FM, 15 août et ses maladresses bobophiles), une première pour Biolay. Alors, déception ? Forcément, mais décevoir après Trash Yéyé laissait une belle marge de manœuvre, et le Villefranchois s’en tire avec les honneurs, et même quelques sommets (La Superbe, Miss Catastrophe, Ton Héritage, Night Shop ou surtout le bouleversant Brandt Rhapsodie, condensé d’une vie commune échouée sur l’écueil du quotidien qui clôt le premier CD dans un torrent presque métaphysique d’amertume et de regrets). (Rabbit)
8. Horrors – Primary Colors
On ne se lassera jamais des groupes revival post-punk. Si la musique des Horrors peut paraître facile car trop proche des maîtres cold wave passés, Primary Colours n’en demeure pas moins une fabuleuse et étonnante réussite de la part d’un groupe excitant et qui devient majeur à tous égards... (Flozik)
Facile de leur cracher dessus, mais il suffit d’écouter une fois Sea Within The Sea pour ravaler son venin. Avec cet album, s’ils ne se détachent pas encore tout à fait de leurs références un peu trop encombrantes, The Horrors prouvent qu’ils sont autre chose qu’un effet de hype. (John Trent)
Intro vaporeuse, où l’on distingue presque des cloches, avant de laisser place aux guitares stridentes, voilà comment débute Primary Colors. Puis s’ensuit un chant glacial. Oui, il y a le fantôme de Ian Curtis qui plane sur cet album, mais il interprèterait les chansons de The Cure, période Pornography. Cet album ne trouvera jamais de place dans ma discothèque. Non, il sera toujours sorti pour pouvoir l’écouter jusqu’à l’usure. (JohnSteed)
Je ne vais pas tourner autour du pot, si j’aime autant ce disque c’est qu’il sonne comme un disque d’Electrelane produit de manière rococo. On sent que ces deux groupes sont autant passionnés par les boucles de l’électro que par l’écriture de grandes mélodies. En réécoutant aujourd’hui The Power Out on s’imagine très facilement The Horrors reprendre ces chansons sans que cela ne choque au regard du reste de leur nouvel et fascinant répertoire. Pour ma part j’ai tellement foi en eux que comme le chantait Francky, « The best is yet to come ». (Ikara Boy)
Comme je le disais plus haut avec The Pains Of Being Pure At Heart, on recycle beaucoup dans la musique. Ainsi, logiquement, en même temps qu’un revival Sarah, devait s’amorcer un retour du son de chez Creation des années 1990. Ben, c’est fait. De la manière la plus inattendue possible, par un groupe de garage un peu obscur et pas franchement excitant qui réussit le miracle de sortir un album parfait et devenir ainsi une référence incontournable de la noisy pop, en y ajoutant une urgence cold-wave non négligeable. Un peu comme si My Bloody Valentine étaient rentrés en collision avec les Psychedelic Furs. Dégâts garantis. (Lloyd_cf)
9. The Antlers - Hospice
Une voix larmoyante à la Antony, ainsi que le prétexte morbide de l’album, autant dire que Hospice partait avec pas mal de handicaps. Oui, mais à la différence de Shearwater, The Antlers font dans la finesse, les ambiances sont soignées et flottantes, la voix est finalement en retrait pour ne former qu’un tout avec le reste de la bande-son. Et puis il y a des évidences comme Bear, Sylvia ou Two. (Spoutnik)
Tant d’émotions sur un disque pourraient être pesantes, mais le groupe a trouvé le parfait équilibre entre des chansons élégamment orchestrées et des paroles poignantes qui savent garder une certaine retenue. C’est simplement beau et touchant. (Darko)
Ce troisième album du trio de Brooklyn est un condensé de tristesse. Il raconte la mort d’un être cher au leader Peter Silberman, vécue pendant sa jeunesse. Chaque chanson raconte une étape de ce malheur. Mais sans tomber dans le pathos, The Antlers réussit là un chef-d’œuvre où les plus beaux textes de Eels côtoient les belles interprétations de Jeff Buckley. Hospice est le plus tristement bel album de 2009. (JohnSteed)
10. Danger Mouse & Sparklehorse – Dark Night Of The Soul
Le projet le plus enthousiasmant de l’année, un demi-dieu indie, une pointure à la production, une flopée de seconds rôles pour un disque qui ne sortira pas, ça pourrait être trop mais ici, on se rapproche du sublime. Le chef-d’œuvre maudit... (Spoutnik)
L’annonce de cet album semblait trop belle pour être vraie, surtout un 1er avril. Et pourtant, le résultat dépasse les attentes les plus folles même si EMI a décidé que cette collaboration ne serait qu’un simple poisson d’avril, en ne voulant pas éditer cet album. Mal lui en a pris, la pléiade d’artistes qui a travaillé sur ce projet a su se mettre au diapason des génies que sont Mark Linkous et Danger Mouse. Loin d’être une simple compilation, on a affaire à un album grandiose qui se révèle finalement très cohérent si l’on excepte la participation quelque peu déroutante de Frank Black, mais on ne va pas se plaindre d’avoir pu entendre un tel projet. (Darko)
Le seul fait que le disque soit orchestré par David Lynch, Danger Mouse et Sparklehorse, qui convoquent rien d’autre que Jason Lytle, Iggy Pop, Frank Black, Julian Casablancas, James Mercer, Wayne Cox et d’autres encore pour chanter leurs complaintes sur un album qui n’a pas eu droit à une sortie commerciale et donc distribué sur le net devrait suffire à vous y faire jeter une oreille.
Et vous ne le regretterez pas. (John Trent)
Splendide. Rien d’autre à ajouter. (Lloyd_cf)
11. Bill Callahan - Sometimes I Wish We Were An Eagle
Si l’on écoute ce disque d’une oreille distraite, on peut arriver à son terme sans même s’en rendre compte. Et sans même avoir savouré un seul instant de la musique de Bill Callahan... Car la force de cet album réside en cette incroyable prouesse qu’est la communion de deux données antinomiques : sa profondeur - et l’attention que nécessite ce disque pour l’apprécier à sa juste valeur -, et sa simplicité... Un formidable voyage dans le monde de Bill Callahan qu’il faudrait être bien exigeant pour bouder. (Elnorton)
Bill Callahan sait sublimer ses propres déceptions sentimentales par une musique et des mots à la fois simples et émouvants (dont Too Many Birds est la plus belle illustration). Sur son premier opus solo, l’artiste nous était apparu heureux mais sur celui-ci, la mélancolie a de nouveau repris le dessus, le laissant revenir sur les terres brumeuses de Smog, et nous laissant apercevoir une lumière des plus radieuses grâce notamment à une orchestration raffinée et discrète. (Darko)
La musique intimiste du leader de Smog semble enfin vouée à la reconnaissance, la qualité des arrangements dans un cadre aussi sombre rend ce disque lumineux malgré toute la mélancolie qui s’en dégage. (Can)
Même si on peut regretter le côté sombre et torturé de Smog, voire cette propension à se prendre pour le nouveau Lou Reed, force est de constater qu’il n’y a pas eu de virage absolu avec les albums solo de Bill Callahan. Il était, est et restera un merveilleux songwriter. (Lloyd_cf)
Depuis mai, je l’écoute quasiment tous les jours, c’est mon petit plaisir à moi, le matin seule avec mon café, peu de lumière, me réveiller doucement avec cette voix douce et forte et cette musique qui m’emporte ailleurs. (Atom)
12. Vic Chesnutt - At The Cut
Parfois, la dépression oubliait Vic Chesnutt. Il confiait alors ne pas vouloir mourir puisqu’il avait encore des choses à prouver... Et puis, une (nouvelle) tentative de suicide l’a emporté fin décembre. Cela faisait certes bien longtemps qu’il n’avait plus rien à prouver, mais après ce At The Cut tantôt épuré, tantôt appuyé par la puissance des musiciens d’A Silver Mt. Zion, Vic Chesnutt avait sans doute atteint un niveau dans la maîtrise et la transmission d’émotions qu’il lui aurait été difficile d’égaler par la suite... Un album qui se bonifie à chaque écoute, avec des sommets évidents (le Coward inaugural, Chinaberry Tree, Flirted With You All My Life ou Granny) en échappant pourtant au remplissage. Un grand disque en guise de cadeau d’adieu... (Elnorton)
Second album de Chesnutt sur le label Constellation, second album de Chesnutt accompagné de Guy Picciotto (Fugazi) et des Silver Mt Zion, et dernier album de l’artiste. Une folk électrique, aux arrangements discrets et efficace, une folk triste, enragée et sarcastique. Un enregistrement touchant, bouleversant et plein d’émotion. (Nono)
C’est trop dur de parler d’un artiste qui nous a quittés trop tôt... surtout après un album de cette trempe. Un sublime cadeau de départ. (Lloyd_cf)
13. Dan Deacon - Bromst
Plus complexe mais tout aussi candide et touchant que son prédécesseur "ligne claire" Spiderman Of The Rings qui nous avait fait découvrir il y a deux ans la synth-pop libertaire et colorée du fou génial de Baltimore, Bromst brille par la luxuriance de ses enchevêtrements mélodiques et cette urgence complètement folle que certains jugeront insupportable, quand d’autres seront emportées par un tel maelström lyrique basé sur la répétition et la superposition de phrases musicales simples à la façon d’un Philip Glass maximaliste. Merveilleux, dans les deux sens du terme. (Rabbit)
14. Dominique A – La Musique
Dans une année aussi prolifique au niveau de la scène française, celui qui se dresse désormais en digne leader ne pouvait passer au travers.
Avec La Musique, Dominique A retrouve l’inspiration de ses plus belles heures tant textuellement que musicalement, et comme sa créativité est sans limite, La Matière enfonce le clou. Le double album de l’année, sans aucun doute. (Can)
Il a voulu rentrer dans l’histoire, il est rentré dans l’histoire, ce double opus regorge de ces chansons qui nous rendent admiratifs, une fois de plus. (Caribou)
Laissant derrière lui les grands espaces de L’Horizon, le nantais revient à ses premiers amours, la new-wave et les synthés. Certains y verront un retour à La Fossette, il n’en est rien. Entièrement conçu par ses soins, il confirme l’adage comme quoi on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Perdant en profondeur ce qu’il gagne en efficacité, il arrive là où l’on ne l’attend pas avec une oeuvre qu’on pourrait voir comme un bilan mais qui n’est rien d’autre qu’un nouveau départ. (John Trent)
Après une première écoute un peu mitigée, le disque s’est d’un coup d’un seul révélé à moi : il y a tellement de titres absolument incroyables que c’en est presque trop. Mais non, en fait, ce n’est pas assez. Encore, encore, Dominique, on en veut encore des comme ça. (Lloyd_cf)
15. Grizzly Bear - Veckatimest
Elargissant leurs chansons à un format plus pop et aux rythmiques jazz, la musique des américains s’émancipe dans un univers définitivement plus accessible. Avec des titres tels que Ready, Able, Two Weeks ou Cheerleader, cet imprononçable Veckatimest s’élève déjà en grand classique de cette fin de décennie. (Can)
Vus deux fois sur scène cette année, les Grizzly Bear m’ont confirmé en live toutes les espérances que je plaçais en eux. Sans rien dire de neuf, je me permets à nouveau de souligner la richesse de cet album, d’une perfection inouïe, qui m’a suivi toute l’année. Classe, beau, complexe, poétique, Veckatimest est un pur chef-d’œuvre, toute forme de sensationnalisme mise à part. (Franzzz)
L’album et le groupe qui m’ont réconcilié avec les chœurs ! (Spoutnik)
16. A Place To Bury Strangers – Exploding Head
Se foutre de tout, incendier le monde entier et écouter Exploding Head. S’émerveiller devant cette puissance déployée par des guitares shoegazées, s’engouffrer dans tout ce noir pour en ressortir plus fort. Un défoulement brut d’une efficacité incomparable. (Franzzz)
Nouvelle décharge de shoegaze puissant pour les américains et nouveau succès avec Exploding Head. A Place To Bury Strangers est devenu en deux ans un groupe indispensable de rock noisy tenté par le bruit blanc. Miam ! (Flozik)
Une bombe atomique sur scène. Un tsunami sur disque. Rien de bien neuf, on est toujours dans le revival shoegaze, on révère toujours autant les frères Reid et Sonic Boom en secret, mais quelle claque ! (Lloyd_cf)
Avec ce deuxième album, les New-Yorkais ne changent rien à leur art, mais le peaufinent avec classe. Plus concis, plus accessible, une rythmique toujours au top, des mélodies dévastatrices, on sent qu’ils sont partis pour durer. Un album qui porte bien son nom tant il vous retourne le cerveau et s’avère dangereux pour vos murs. Une tuerie. (John Trent)
17. Balmorhea - All Is Wild, All Is Silent
Album de compositions, enrichi de quatre musiciens par rapport au précédent, All Is Wild, All Is Silent demeure un sommet de musique instrumentale où quelques voix résonnent dans une atmosphère d’horizon lointain. La prouesse de cette candeur sauvage c’est l’évolution du rêve, fait d’une folk harmonisée et bon enfant, à un point musical plus enjoué et sévère qui, au lieu d’éclater en vol dans une frénésie de guitares, reste mesuré et se radoucit dans une brillante lumière. Beau et calme. (Indé.pdt)
Rarement le nom d’un groupe de rock aura autant collé à sa musique et rarement le nom d’un album aura autant reflété son contenu. Entre ambient et folk, la guitare, le banjo et les quelques voix légères de All Is Wild, All Is Silent nous emmènent au cœur des grands espaces du Texas. Tout est sauvage, tout est silencieux, tout est calme, relaxant... magnifique. (Nono)
18. Au Revoir Simone - Still Light, Still Night
L’album pourrait être une BO de Sofia Coppola, et puis elles sont si mignonnes avec leurs petits synthés et leurs airs angéliques. L’amour rend aveugle. Pas très constructif mais un charme qu’il est difficile d’expliquer (bizarrement j’ai aimé ce groupe après les avoir vues sur scène). Mélodies évanescentes, claviers vintage et délicats, voix qui provoque une douce neurasthénie. Enjôleur, cajoleur et séducteur. (John Trent)
En 2009 la nuit tomba sur Au Revoir Simone. Ce n’est plus le soleil mais la pleine lune qui illumine de façon si particulière la musique du trio. Même si les motifs de claviers s’apparentent à de la pop sucrée, ils contrastent maintenant avec la violence de la rythmique et des nappes de synthés parfois lugubres. Cependant les douces harmonies des trois belles donnent au final une impression de noirceur heureuse. Cette même impression se retrouve dans les textes clairs obscurs de cette belle aventure nocturne (Only You Can Make You Happy). Cet album c’est un peu comme regarder un ciel noir plein d’étoiles. (Ikara Boy)
La douce pop électro d’Au revoir Simone se laisse savourer sans modération. Léger, mélancolique et éclairé, le second album des trois charmantes New-Yorkaises au nom francophone est plus qu’une réussite. (Flozik)
19. DM Stith - Heavy Ghost
A réécouter encore et encore ce chef-d’oeuvre de folk hantée aux fascinants chœurs de purgatoire, on se dit que le génie de DM Stith a décidément plus à voir avec Ensemble ou les musiciens du label Warp qui remixaient récemment ses morceaux sur l’EP Braid Of Voices qu’avec les Patrick Watson et autre Antony auxquels les néo-hippies d’une blogosphère friande d’acoustique habitée l’ont hâtivement - et un peu bêtement - comparé. De son propre aveu, c’est en effet à l’étape de la production que le new-yorkais parvient à donner à ses chansons cette dimension spirituelle et homérique voire quasi métaphysique, accouchant dans la douleur d’un véritable déluge instrumental et vocal capable dans un même mouvement ample et fiévreux de vous faire toucher du doigt la lumière pour vous mieux vous plonger l’instant d’après dans un abîme que ne renieraient pas Matt Elliott ou Vic Chesnutt période Constellation. (Rabbit)
David Michael Stith est un génie, et Heavy Ghost est un album majeur de l’année et de la décennie. Rien de moins. Tout y est minutieusement arrangé pour offrir une folk hantée à fleur de peau et envoûtante, dont on ne ressort pas indemne. Fascinant. (Flozik)
20. Girls - Album
Romantisme et mélodies "cool", le tout joué dans le sens du poil, cet Album aurait pu être un album lambda, oui mais voilà, il y a ce petit coté Big Star mené par la classe sincère de Christopher Owens au chant. Album m’a fait revivre ce que pouvait être la tristesse amoureuse adolescente, l’impression que tout s’écroule mais qu’en même temps on a toute la vie devant soi. Déjà culte... (Spoutnik)
Meilleurs albums live
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