Mice Parade + Laetitia Sadier+ Silje Nes - Le Café de la Danse (Paris)

le 31/10/2010

Mice Parade + Laetitia Sadier+ Silje Nes - Le Café de la Danse (Paris)

Le Café de la Danse accueillait une affiche haute en couleur et magie en ce dimanche d’Halloween. On aurait voulu voir une salle comble, loin de toutes ces festivités inintéressantes, mais ce n’était pas le cas lors de cette ultime date de la tournée européenne, qui s’est déroulée dans une ambiance véritablement enjouée et détendue.

La salle était tout de même remplie pour accueillir la grâce de la Norvégienne Silje Nes, car il faut bien parler de charme quand l’on entend la voix de la sirène blonde et intimidée. Entre folk et dream pop à la manière de Mazzy Star, la jeune femme, bien plus troublante et accessible qu’une certaine Hope Sandoval, est sur scène entourée d’un batteur et d’un violoniste pour présenter son univers fragile d’arpèges éthérés et de percussions cristallines pouvant laisser libre cours à de salvateurs déchaînements d’expérimentations et de distorsions. La talentueuse et surprenante multi-instrumentiste réussit ainsi à passionner son auditoire, qui ne pouvait qu’ensuite prêter une oreille un peu plus attentive à son dernier album Opticks qui pourrait passer inaperçu.

A peine quelques minutes après, sans même le temps de faire une pause entre deux, ce qui est agréable, Laetitia Sadier se présente seule. Avec une guitare électrique, elle dévoile les titres de son album solo. Quelques accords de base, une rythmique simple et entêtante, un timbre et un chant surréalistes, la Française ne surprend pas, elle est juste telle qu’on pouvait l’attendre, c’est à dire captivante. La chanteuse du groupe Stereolab qui a été mis en en suspens pour un temps indéterminé (un remarquable album de chutes de studio sortant néanmoins dans quelques jours) est à son aise et maîtrise son sujet. Elle est accompagnée le temps d’un morceau par Adam Pierce à la batterie, on peut regretter que ce n’ait pas été tout le long de cette prestation qui aura vu la demoiselle dédicacer Wash and Dance, une reprise énervée de Monade, son autre projet actuel, un titre en l’honneur de Brigitte Fontaine qui aurait des problèmes pour la sortie de son futur opus avec la présidence actuelle.

Pour clôturer de la plus belle des façons cette soirée, Mice Parade se présente sur scène, l’ambiance est déjà bon enfant. On retrouve le guitariste qui avait ouvert en première partie, un bassiste, un batteur et bien entendu Adam Pierce, tout sourire. Assis sur un cajon, il démarre la partie avec une rythmique frénétique. Sur sa gauche, une ravissante brune à la voix fluette se retrouve au chant. Par ailleurs, il sera toujours bien accompagné par la gente féminine, car après ce sera au tour de Laetitia Sadier de venir prêter sa voix pour l’attendue Tales Of Las Negras qui a tenu toutes ses promesses. A la suite de cela, une blonde viendra apporter un peu plus de folie retenant l’attention en s’époumonant et tapant des mains comme si elle était en transe. C’est justement ce que l’on peut retenir au final de la musique de Mice Parade, une musique envoûtante et chaleureuse à la rythmique frénétique et accélérée pour l’occasion scénique. Les cordes et les percussions s’entremêlent et redéfinissent la structure musicale des morceaux qui surprennent et gagnent en amplitude. La puissance sonore semble même par moment effacer la voix des différents interprètes mais la communion évidente et réjouissante entre tous, évite d’y prêter trop attention. Le moment le plus intense de la soirée arrive quand Adam Pierce se retrouve à la batterie en complément de l’autre batteur, les deux hommes s’amusant à mener une rythmique infernale et effrénée tandis que le devant de la scène devient une piste de danse à sa demande, piste sur laquelle on peut croiser et voir la chanteuse de Stereolab danser et prendre du plaisir comme une simple spectatrice anonyme. Il n’y aura pas de rappel pour cette prestation qui fera la part belle à l’album éponyme du combo New-Yorkais, et bien entendu What It Means To Be Left-Handed , belle réussite récemment sortie et parfaitement intégrée au reste du répertoire. Les spectateurs peuvent ressortir de la salle avec cette bonne humeur fortement communicative.


( darko )

 


On recommande également :


News // 31 juillet 2010
Mice Parade en septembre

C’est avec une surprenante reprise des Lemonheads que Adam Pierce aka Mice Parade dévoile un huitième album intitulé What It Means To Be Left-Handed et prévu pour le 13 septembre prochain en sortie mondiale. Ce morceau, Mallo Cup (en écoute sur Myspace), permet au New-Yorkais de rendre hommage à toute l’indie des 90’s qu’il affectionne tout (...)



Chroniques // 26 août 2007
Mice Parade

Toujours aussi torturé et mélancolique, Mice Parade parvient à s’envoler avec ce septième album éponyme vers des hauteurs vertigineuses sans vouloir ne jamais redescendre sur la terre ferme.