Le hip-hop pleure Gil Scott-Heron

Gil Scott-Heron s’est éteint hier après-midi à New-York, à 62 ans.

Poète urbain et jazzman accompli dont l’influence sur des générations de rappeurs et de producteurs hip-hop ne s’est jamais démentie au fil des années, de Kanye West qui l’a samplé à plusieurs reprises à Blackalicious qui l’invitaient sur un titre de Blazing Arrow en 2002 en passant par Flying Lotus, Saul Williams, Atmosphere ou Common qui ont tous d’une façon ou d’une autre fait référence à sa musique, ce précurseur du slam faisait il y a à peine plus d’un an un retour remarqué sur album, démontrant que son regard sur la société n’avait rien perdu de son acuité en 16 années d’inactivité marquées par une série de déboires personnels sur lesquels on ne reviendra pas.

Particulièrement métissé, I’m New Here témoignait également d’un intérêt nouveau pour l’ambient, l’électro minimale ou encore le dubstep, des influences devenues prépondérantes sur sa version remixée il y a quelques mois en compagnie du producteur Jamie Smith de The XX pour un résultat cette fois moins ténébreux qu’hédoniste mais finalement assez remarquable dans une veine plus house aux sonorités tout aussi éclectiques.

C’est donc ce We’re New Here qui demeurera paradoxalement le testament de l’Américain, dont on se remémore désormais avec nostalgie le séminal The Revolution Will Not Be Televised, manifeste cité ou repris par des admirateurs aussi divers que Public Enemy, Elvis Costello ou Michel Cloup et que l’on vous présente ici dans ses deux versions, celle plus dépouillée de l’album spoken word Small Talk At 125th And Lenox de 1970 et celle du plus jazz-funk Pieces Of A Man l’année suivante :



RIP monsieur Scott-Heron, on n’est pas près d’oublier toutes ces larmes versées sur le bouleversant Did You Hear What They Said ? extrait de Free Will (1972), l’une de plus belles chansons soul jamais écrites :

News - 28.05.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


News // 7 février 2010
Gil Scott-Heron face à ses démons

En près de 16 ans, seul un featuring sur le génial Blazing Arrow de Blackalicious nous avait apportés des nouvelles fraîches de Gil Scott-Heron, en dehors des sempiternelles anthologies et autres rééditions. A croire que cette figure tutélaire du hip-hop et de l’acid jazz, père du slam et de la nu-soul, en avait terminé pour de bon avec les (...)