De poèmes baroques en évocations nostalgiques, les souvenirs et les rêves se télescopent en douceur sur ce Bocalland aux allures de recherche du temps perdu, deuxième opus d’Arno M. qui tient déjà toutes les promesses atmosphériques de Musiques Pour Le Vide et impressionne par la maturité de ses compositions pastel aux émotions impressionnistes.

En écoute et librement téléchargeables via Bandcamp, ces 15 vignettes à la croisée d’une ambient acoustique et d’une musique de chambre moderne teintée de réverb et de claviers analogiques s’offrent séparément mais se méritent en tant qu’ensemble construit, voyage mélancolique au gré des récurrences et des récollections de leur auteur dont l’apparente sérénité cache une lutte constante pour retenir la vie et résister à l’appel de l’abîme (à l’image des errances minimalistes du récent EP Louisette ).

Un refuge ambigu dans l’imaginaire qui se nourrit de références plus mémorielles que musicales, du cinéma de Wenders au mythe de Jim Morrison en passant par d’anciennes gloires du football et autre figures populaires de l’enfance, que viennent expliciter dessins, collages et montages originaux signés par le Français lui-même et visibles sur les pages Bandcamp correspondant à chacun des titres du disque :

Ajoutez à cela la troublante vidéo du titre Boddah Loves Kurt, récit elliptique d’une vie poursuivie par les angoisses du passé, et l’album devient un véritable objet digital multimédia, à commander à prix (quasi) choisi pour en explorer en toute liberté les multiples facettes.