La dernière folie des Melvins

Déjà présents l’an passé au Villette Sonique pour une soirée mémorable dans la Grande Halle, les Melvins reviennent cette année au festival avec un projet épique qui ravira les fans de longue date. Ça s’appelle The Melvins Residency et, comme son nom l’indique, le principe est une occupation du Trabendo par le (désormais) quatuor californien pour deux soirées exceptionnelles les 10 et 11 mai. Et si vous pensez que cette doublette est immanquable, ce n’est pas seulement pour vous pâmer devant la palmier de plus en plus blanc qui domine le crâne de Buzz Osborne mais bien pour voir le combo rejouer en intégralité, et avec deux batteurs (!) cinq de ses plus prestigieux albums. Ça semble fou, normal, ils le sont.




Le premier soir, vous aurez droit à Eggnog (1991), Lysol (1992) et Houdini (1993). Vous aurez la nuit pour vous en remettre et le lendemain, avec la gueule de travers, vous pourrez retourner à la salle et assister à demi conscient au Bullhead de 1991 et à l’excellent Stonerwitch (1994). Pour une avant-première d’un festival qui présente par ailleurs une programmation avec encore une foultitude de moments forts entre l’ambiance festive des lives gratuits sous le soleil (on espère le même temps que l’année dernière où les guitares de Mudhoney avaient quasiment fondu sous leurs doigts) du parc de la Villette et les soirées pointues et payantes dans différentes salles parisiennes, ils savent faire l’événement !


Mais la folie des Melvins ne se résume pas à cette résidence ubuesque puisque un album de reprises est également prévu pour le 30 avril. Le groupe semble atteint d’une nostalgie amusée car après le quatre-titres sorti en octobre dernier où ils réinterprétaient avec leur puissance actuelle des morceaux écrits à leurs débuts (d’où le nom du EP : Melvins 1983 ) les voilà qui revisitent les morceaux qui ont constitué le fond commun de leurs références dont certaines n’étaient peut-être alors qu’implicites...


On évoquait ici il y a quelque temps avec ironie la ressemblance des chœurs des Melvins sur leur EP The Bulls and The Bees avec l’emphase kitsch de Queen. Et bien, on n’avait pas rêvé ! La référence est à présent explicite... Ce premier titre en écoute met le groupe de Freddie Mercury à l’honneur (qui a décidément la côte en ce moment avec les non moins cinglés Puscifer qui ont repris Bohemian Rhapsody à l’identique) dans une version cheap et déconcertante :




Les Melvins exploitent ici leurs dispositions transformistes et se prêtent à nouveau à des chœurs élégiaques. La mutation est bluffante !




Comme ils savent que Everybody Loves Sausages, ils ont concocté ce petit cocktail explosif pour assaisonner vos oreilles. Du Heavy Metal britannique de Venom au punk enflammé de The Jam en passant par le glam-rock de Roxy Music, le son garage des Melvins traverse là les styles avec facilité et dérision. La reprise homérique du Station to Station de Bowie apparaîtra sans doute comme le moment culminant de cet album un peu anecdotique.

News - 12.04.2013 par Le Crapaud
 


News // 16 mars 2012
Coup de jeune pour les Melvins

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