Petite séance de rattrapage pour l’un des plus beaux albums de l’été, concentré de grâce électro-acoustique qui confirme tout le bien que l’on pensait de James Murray et de son ambient flottante et poétique.

Dans la continuité des esquisses mélodiques de Floods et de ses flux et reflux lancinants, ce deuxième opus du Londonien n’en surprend pas moins par son économie de moyens, distillant ses drones impressionnistes, claviers cristallins et percussions éparses à base d’idiophones et d’objets de récupération dans un océan de silence et de mélancolie qui évoque le vide laissé par la perte d’un être cher et le pont que l’on construit peu à peu pour surmonter cette absence, puis finalement la traverser.

Tandis que Give Blood confronte l’espoir fragile d’un xylophone peu assuré à un background ambient plus inquiétant, les lointains échos d’une guitare émergent des vagues de mélodica d’un morceau-titre aux chœurs féminins descendus des cieux et nous invitent à contempler un horizon plus dégagé. Quant à Lovers Leap, sa ritournelle de chevet semble patiemment reprendre confiance et ses arrangements gagner en ferveur lorsque reparaît le monde extérieur au bout de l’édifice, retour à la vie symbolisé par le foisonnement discret des touches électroniques :