Det90 - 452090

Pourquoi se mentir ? Au sein de Chez.Kito.Kat, la sortie du premier album de Det90 ne semblait pas être l’événement de l’année. Un petit EP paru sur Digital Kito Kat, petit frère numérique du label aux oreilles – également – pointues, et deux participations aux désormais célèbres Kito Sounds, voici tout ce qui pouvait lier l’artiste et l’un des (le ?) labels les plus passionnants de l’Hexagone.

1. 12 15 19 20 3 9 20 25
2. 1 21 4 18 5 25 19 4 1 14 3 5
3. 11 1 12 9 13
4. 9 20 2 5 7 9 14 19
5. 3 12 5 1 18
6. 20 5 12 12 13 5
7. 7 5 20 20 9 14
8. 7 0 7 12 15 22 5

date de sortie : 24-10-2015 Label : Chez.Kito.Kat Records

Pour autant, Michaël Galetto, l’homme qui se cache derrière l’énigmatique pseudonyme Det90, n’est pas né de la dernière pluie. D’ailleurs, il a déjà participé à un projet au sein du label. C’était en 2013 et, aux côtés de Deborah Lehnen, il publiait un EP intitulé Human sous l’alias Synthesis. Entre trip-hop, ambient, shoegaze et abstract hip-hop, le projet était assurément efficace, mais il lui manquait une plus-value indescriptible pour qu’il s’inscrive réellement dans notre mémoire.

Et comme, malgré un évident savoir-faire, les sorties en tant que Det90 - qu’il s’agisse de l’EP The Definition ou de nombreuses autoproductions à l’instar de la dernière livraison intitulée Deep Emotional Tracks - nous laissaient ce même goût d’inachevé, il était acté que ce premier LP de Det90 ne serait pas la sortie la plus enthousiasmante de l’année pour l’écurie Chez.Kito.Kat.

Au regard de la direction prise par cette chronique, inutile de faire durer plus longtemps le suspense. 452090 est une excellente surprise. S’agit-il pour autant de la sortie la plus fameuse de l’année pour le label ? Il est trop tôt pour le dire, mais le fait même que l’on se pose cette question alors même que les cimes atteintes par le Isolated de Shizuka auraient dû la régler d’emblée tend à prouver la qualité de ce premier LP.

La clé de cette réussite ? Et s’il s’agissait de congruence ? Le Luxembourgeois effectue un pas de côté dans la démarche de « fusion » entreprise notamment dans le cadre du projet Synthesis, où il tenait compagnie à une artiste ayant fait ses premières classes dans un registre soul. Ici, Michaël Galetto renoue avec ses penchants originels, si bien que boîtes à rythmes et synthétiseurs occupent l’essentiel de l’espace.


Une part non négligeable des courants électroniques est ainsi représentée sur ce 452090, qui navigue brillamment entre acid house, techno, IDM, abstract hip-hop et parfois même big beat. Forcément avec un tel melting-pot, les influences sont diverses, et l’on pourra croiser les spectres de Plaid sur le sommet 11 1 12 9 13 ou même celui du Moby période Everything Is Wrong sur 7 5 20 20 9 14.

Les rythmiques agissent sur notre système cérébral au prix de nuances dans les répétitions de thèmes oscillant entre onirisme et oppression. La multitude d’horizons exploités contribue ainsi à bonifier le disque, alors même que, dans un autre cadre, elle aurait pu en altérer la cohérence. En se recentrant sur son registre de prédilection (l’électronique), avant d’en élargir le champ des possibles, Michaël Galetto a trouvé sur ce premier LP le supplément d’âme qui lui faisait défaut jusqu’alors. Encore une bonne pioche pour le label aux oreilles pointues.

Chroniques - 28.10.2015 par Elnorton
 


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