Le streaming du jour #1800 : x.y.r. - ’Labyrinth’, ’Reflections’ & ’Tourists’

Difficile de savoir quelle posture adopter avec x.y.r. D’un côté, que peut-on ajouter de plus concernant les productions du Russe, étant entendu qu’il est l’un des meilleurs clients de cette rubrique ? Par ailleurs, les constructions soniques qu’il partage à un rythme effréné sont si passionnantes que les passer sous silence serait profondément injuste.

Risquons-nous donc à la redondance en relayant trois des dernières sorties d’un Vladimir Karpov qui nous avait fait l’honneur d’enregistrer le morceau Dennis In Wonderland dans le cadre du premier volet de la compilation IRMxTP. Avec Labyrinth, le membre de 2muchachos prolonge le versant onirique de El Dorado, tout en y intégrant des éléments plus sombres. Ainsi, au détour de nappes brumeuses saturées (Febribus) et de la voix hantée de Tosya Chaikina (False Angel Lullaby), il nuance un propos qui débutait pourtant de manière résolument optimiste avec un Arcana à rapprocher des productions d’un Tycho, avec malgré tout un brin d’emphase en moins.


Jamais x.y.r. ne se perd dans ce labyrinthe, et sa boussole fonctionne aussi bien sur un Reflections pensé comme le complément de l’opus précédent. Constitué à partir de synthétiseurs soviétiques - l’attrait du Russe pour les sonorités vintages ne se dément pas -, ce disque composé de six titres se veut plus spectral que Labyrinth. Plus pesant également, mais non moins majestueux à l’image d’un Deep Diver aussi cheap et minimaliste que plombé, dont on ne s’explique que difficilement la réussite.


Cette capacité à prendre l’auditeur par surprise constitue probablement la plus grande qualité de Vladimir Karpov. Il n’y a pas de recette dans ses compositions. Il sonde les tréfonds de son âme pour y puiser une inspiration qui paraît infinie. Avec peu d’éléments, il parvient à créer quelque chose d’incroyablement profond. Cette tendance se confirme sur le dernier-né Tourist. Se positionnant à mi-chemin entre ambient et chill (Bathyscaphe Journey ou Bon Voyage), x.y.r. prend le contre-pied des productions précédentes pour évoluer dans un registre épicurien, peut-être plus proche que jamais de son Robinson Crusoe (Lost Soundtrack) initial. Une telle productivité, tout en y associant cette qualité, est en tout cas épatante.


Streaming du jour - 04.02.2018 par Elnorton
... et plus si affinités ...
x.y.r. sur IRM