Le streaming du jour #1889 : Garciaphone - ’Dreameater’
La référence au spectre d’Elliott Smith est usée jusqu’à la moelle, si bien que l’on n’ose plus l’utiliser, même lorsqu’un artiste évolue dans des sphères similaires avec une dose de créativité suffisante (c’est-à-dire bien plus que le commun des mortels) pour que la comparaison ne paraisse pas vide de sens.
Et puis il n’est pas question de ressusciter de quelconques esprits. La musique de Garciaphone ne s’adresse pas aux défunts, mais aux vivants. Souvent mélancolique, elle n’en comporte pas moins la lumière, l’optimisme et la pulsion de vie nécessaire à la genèse d’un grand album de pop-folk.
Alors soit, même à l’occasion d’un Mourning of the Day qui pourrait être appréhendé comme un hommage à Elliott Smith puisque même les tics de l’Américain sont ici digérés, nous éviterons de évoquer outre-mesure cette encombrante référence, tout comme celles de ses compatriotes Jason Lytle et Mark Linkous, dont les influences, certes plus discrètes, apparaissent néanmoins à intervalles réguliers.
Si Talitres s’était chargé de défendre Constancia il y a quatre ans, c’est désormais chez Microcultures que le Clermontois Olivier Perez a élu domicile. Aux côtés de Matt Low, Zacharie Boissau et Clément Chevrier du Delano Orchestra, il concocte des ballades où piano, percussions et harmonies vocales s’unissent majestueusement (Oh Sleepless World), des hymnes folk dont les arpèges hantent immédiatement l’esprit de l’auditeur (Our Time to Spare) et quelques titres évoluant vers un rock plus pulsionnel jugulant néanmoins rapidement ses démons (Deadstar).
Si certains le trouveront trop plombé - oubliant la part de luminosité évidente de ce Dreameater qui a finalement omis, dans la bataille, de dévorer quelques-uns de ses rêves - ou trop référencé (le seul défaut de ce disque consiste peut-être à arriver deux décennies après qui vous savez), ce nouveau LP de Garciaphone doit avant tout être apprécié sur sa valeur intrinsèque : un disque humain, avec ses failles mais surtout ses moments de grâce, à l’évidente intemporalité tant il évite tout arrangement putassier qui sera passé de mode dans une paire d’années...
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