;background-color:#">Ana da Silva & Phew - Island

1. Islands
2. Strong winds
3. Conversation
4. Bom tempo
5. Stay away
6. Here to there
7. Konnichiwa !
8. The fear song
9. Dark but bright

2018 - Shouting Out Loud !

Sortie le : 4 octobre 2018

C’est dans les vieux punks qu’on fait les meilleures loops

Aussi ovniesques aient pu être les Raincoats, chaînon manquant les Kinks, le Velvet Underground et le punk le temps d’un premier album devenu culte en 1979 avant de mettre les voiles vers des horizons musicaux encore inexplorés deux ans plus tard sur Odyshape, peut-être bien l’odyssée mélangeuse la plus secrètement moderne des années 80 entre no-wave, pop de chambre, folk anglaise, dub et tropicalisme avec Robert Wyatt en guest, retrouver Ana da Silva en prêtresse électro-ambient versant post-indus sur cet album à quatre mains n’en reste pas moins surprenant.

De la part de Phew, on est un peu voire nettement moins dépaysé, car s’il est difficile de savoir qui fait quoi sur cette première collaboration entre les deux figures mythiques d’un punk atypique au féminin dont les débuts discographiques remontent à cette même année 79 (au sein du combo Aunt Sally pour Hiromi Moritani), Island s’inscrit clairement dans la lignée des récents sommets de la Japonaise, à la croisée de la tension hypnotique et droguée de Light Sleep, marqué par son background krautrock au côté de Can notamment (ou de Dieter Moebius de Cluster via leur défunt Project Undark) et du plus ambient et spectral Voice Hardcore de janvier dernier.

Les pulsations froides et boucles glitchées de mantras scandés en japonais du morceau-titre donnent le ton, et des lacérations digitalo-tribales de Strong Winds au magnétisme drone grouillant de The Fear Song en passant par le chamanisme aquatique et noisy de Conversation et Konnichiwa !, la dub-techno hantée de Bom Tempo subtilement déstructurée à coups de collages baroques et autres percussions manipulées ou la kosmische musik oppressante de Stay Away, l’humeur de ces dames est à l’abstraction la plus malaisante et désincarnée, que seul l’ambivalent final Dark But Bright viendra déjouer sous ses couches de crépitements opaques par l’affleurement de quelques chants d’oiseaux et mélodies de synthés plus chaleureuses.

La bande-son de l’hiver pour les cocons technologiques isolationnistes de tous les névrosés qui nous lisent !


( RabbitInYourHeadlights )


- 29.10.2018 par RabbitInYourHeadlights
 


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