Il y a un an et demi, le trio lillois GuiK sortait un premier EP adoubé dans nos colonnes avec une voix habitée se mêlant à des basses lourdes et des claviers vaporeux. Derrière ces claviers se tenait Kevin Depoorter qui s’est aujourd’hui émancipé pour composer un premier album en solitaire sous l’alias Magnetic Rust.

Finies les vapeurs quasi-psychédéliques à l’honneur dans la galaxie GuiK, c’est cette fois une électronique plus lourde et sombre qui domine sur un The Machine oscillant entre des circonvolutions astrales façon Carbon Based Lifeforms (Automation) et des constructions synthétiques anarchiques rappelant Kraftwerk ou Tangerine Dream (Industrial).

A l’honneur notamment sur Human First, la fausse-candeur du M83 des débuts - influence revendiquée par l’artiste basé à Villeneuve d’Ascq - sert finalement un propos plus lourd qui, à défaut d’être totalement politique, est au moins sociétal. Kevin Depoorter précise en effet que ce disque a pour thématique "les excès et paradoxes de notre société, l’industrialisation à outrance, la pollution, les guerres de pouvoir, de religions ou encore les inégalités sociales".

Ou quand l’injustice et la dystopie servent de trame et de source d’inspiration à une oeuvre sonore complexe mais jamais dénuée d’espoir. Faut-il voir dans ces horizons stellaires la perspective d’une fuite vers un ailleurs moins plombant ? Pas nécessairement tant il règne sur ce disque, en dépit des apparences, une forme de sérénité qui atteint son apogée sur le End Of The Battle final. Tout est alors calme. Une belle et optimiste conclusion pour ce voyage sonique parfois hallucinatoire et toujours inspiré.