Idéal en cette journée de canicule pour se rafraîchir les neurones et ralentir au maximum sa consommation énergétique (voire se mettre le cerveau en hibernation diront les mauvaises langues - on les pardonne), 243006 est le dernier-né de Streams Of Consciousness, série de sorties aux intitulés numéraires incarnant la facette la plus ambient, Eno-esque, de Dirk Serries (Vidna Obmana, Continuum).

Finalement aussi éloignées du drone opaque, dense et majestueux du sommet At Future Dawn que de l’impro free jazz de son Impetus Group ou du récent The Invisible enregistré en trio dont on vous reparlera probablement, ces deux longues compositions du Belge, tout en nappes d’harmonies réverbérées sorties d’une guitare à effets à la manière des improvisations scéniques d’un Aidan Baker mais en plus minimalistes encore dans leurs infimes variations oniriques et contemplatives, nécessitent que l’on s’y abandonne pour être pleinement appréciées.

Étirées sur une vingtaine de minutes chacune, elles ne donnent pas dans le crescendo d’intensité, encore moins dans la frénésie instrumentale, mais se contentent de capter un bout d’éternité, déroulant leurs motifs aériens avec patience et apaisement. Seduction of Air, aux harmonies légèrement plus intranquilles mais à peine, prendra même le temps de retourner à l’éther dont il s’était extirpé au gré d’un fade-out progressif de près de 10 minutes, symbolisant on ne peut mieux la dimension particulièrement évanescente de ce disque de pure impression.

À noter que la série, qui avait fait les belles heures du label Tonefloat:Ikon avec une dizaine de sorties au milieu des années 2010, a été réactivée l’an dernier et compte déjà en quelques mois, peu ou proue, le même nombre d’enregistrements, désormais autodistribués par le musicien via cette page Bandcamp.