Burial - Untrue

On vous a dit qu’il ne fallait pas croire la hype ? C’était sans doute avec raison. D’autres disent qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ? Parfois c’est également vrai. Et Burial dans tout ça ? Eh bien un peu des deux.

1. Untitled
2. Archangel
3. Near Dark
4. Ghost Hardware
5. Endorphin
6. Etched Headplate
7. In McDonalds
8. Untrue
9. Shell Of Light
10. Dog Shelter
11. Homeless
12. UK
13. Raver

date de sortie : 05-11-2007 Label : Hyperdub

Soyons clair d’entrée de jeu, il n’y aura pas de "révolution Burial", pas plus qu’il n’y a eu de "révolution Dizzee Rascal" en 2003. Tout comme le grime, le dubstep (ambiance sombre et basses profondes sur rythmes syncopés en accéléré) n’est qu’un pseudo-genre surexposé par les médias anglais et, de fait, surexploité par des musiciens le plus souvent sans talent et en manque de succès. Un énième ersatz de drum’n’bass à la jamaïcaine dont Burial, plutôt que le chef de file, serait le fossoyeur (facile, Burial signifiant "enterrement" en anglais).

Ainsi, Untrue , deuxième album en deux ans de ce mystérieux producteur londonien dont on ne connaît toujours pas la véritable identité, parvient dans la continuité de son excellent premier album éponyme paru l’an dernier à dilater les limites de ce sous-genre terriblement codifié pour apparaître comme le Black Secret Technology qu’aurait sûrement enregistré A Guy Called Gerald s’il était né dix ans plus tard et avait dû enterrer toute sa famille en un week-end, avec à la place de la house atmosphérique et hédoniste une ambient désincarnée dont les couleurs auraient été aspirées jusqu’au dernier pigment par le baiser de quelque créature de la nuit.

Soit une dance-music pour fantômes, dont le tempo quasi invariable serait tout à la fois le trait de génie et la limite, répétitif à l’extrême mais tout aussi indispensable au salut de l’auditeur qu’un fil d’Ariane (certains penseront d’ailleurs à celui de Camille) au voyageur perdu la nuit dans le brouillard, ou pourquoi pas sous la pluie dans la grisaille londonienne. Autre paradoxe, confluence là encore de force et de faiblesse, ces voix dont le spleen abstrait fascine à peu près autant qu’agace leur accent r’n’b trop marqué, lequel parvient presque par moments à saborder l’originalité de l’ensemble... un écueil que le premier album, plus instrumental et plus varié dans ses sonorités quoique légèrement moins abouti, avait su éviter.

Nous dirons donc pour faire la part des choses que même loin, très loin du tourbillon abyssal de lumière noire des derniers albums de Massive Attack auxquels on a quelque peu hâtivement comparé Burial (mais il faut dire aussi qu’il samplait en accéléré, sur un morceau de l’éponyme joliment nommé Prayer, la rythmique du Teardrop de Mezzanine ), Untrue n’en demeure pas moins très recommandable aux amateurs de dance-music intelligente, ténébreuse et mélancolique.

Chroniques - 16.12.2007 par RabbitInYourHeadlights
 


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