Avec cette première échappée solo sous son véritable patronyme, Chris Walla allie la ferveur et la flamboyance du songwriting de Death Cab For Cutie à une efficacité qui avait souvent manqué au groupe de Seattle depuis The Photo Album, et prouve s’il était besoin que le retour en forme du quatuor cette année avec Narrow Stairs lui doit bien davantage que ses seuls talents de guitariste et de producteur.

Un soupçon de mélancolie, surtout en fin d’album, des guitares aux riffs acérés ou aux accords subtilement atmosphériques, une voix d’éternel adolescent, une section rythmique qui vous prend et ne vous lâche plus (avec l’aide du batteur de DCFC mais aussi de celui des Decemberists, formation dont Walla avait produit les deux derniers albums), une production élégante et limpide... tous les ingrédients sont réunis pour contribuer au même titre que le Hey Ma de James à redorer le blason d’un pop rock devenu synonyme d’easy listening FM sans relief, et de recettes faciles à l’usage de pseudo-groupes préfabriqués.