Jazz martien à New York

Kieran Hebden, c’est l’anglais de 28 ans caché derrière Four Tet, projet aux confins de l’électronica, de la folk, du free jazz et du post-rock dont les quatre albums parus à ce jour lui ont valu avec raison les éloges de la critique et des amateurs éclairés, faisant de lui l’héritier le plus crédible du Tortoise de TNT ou Standards.

Steve Reid, c’est un batteur new-yorkais mythique de 64 ans croisé aux côtés de Miles Davis, Ornette Coleman ou Archie Shepp, mais aussi de musiciens plus éloignés du jazz tels que Fela Kuti, James Brown ou même Dionne Warwick.

Le premier admire depuis longtemps le jazz cosmique, abstrait et déconstruit de Sun Ra, avec lequel le second a joué. Il était donc logique que ces deux "âmes soeurs musicales" (dixit Reid, qui appréciait déjà Four Tet avant leur rencontre à Paris en 2005 et nourrissait secrètement l’idée de se frotter aux textures électroniques) s’associent pour composer un album. Ce fut le cas avec Tongues l’an dernier, après une poignée de concerts et deux sessions d’improvisation également parues en CD chez Domino, le label de Four Tet. Un brin poussif diront les uns, ardu mais passionnant rétorqueront les autres, ce qui est certain c’est que Tongues a su s’imposer comme l’un des OVNI les plus singuliers de 2007, aussi bien aux oreilles des amateurs d’électro qu’à celles des férus de free jazz (deux extraits sont en écoute sur myspace pour ceux qui découvrent).

On attendait donc impatiemment la suite, et la voilà qui pointe déjà le bout de son nez pas plus tard que lundi : NYC (voir le tracklisting) est de source officieuse plus abordable, concis et groovy que son prédécesseur, ce qui semble logique au vu des performances scéniques du duo comme ici sur le morceau Brain :

Gageons qu’Hebden, qui avait déçu avec l’EP Ringer en avril dernier, saura raviver la flamme avec ce nouvel opus très attendu.

Site officiel : www.kieranhebdenandstevereid.com

News - 31.10.2008 par RabbitInYourHeadlights
 


News // 22 avril 2020
Nos 12 vidéos du moment (#4)

Place aux images, même si cette nouvelle rubrique IRM n’est pas exactement vouée à se passer de mots. Elle nous donnera en effet l’occasion de nous pencher régulièrement sur des albums laissés de côté faute de temps ou des singles annonciateurs ou non de sorties attendues. Pourquoi 3 minutes 20 de plans plus ou moins serrés sur Homeboy Sandman et (...)