Drôle de trajectoire que celle du Canadien Sandro Perri, passé d’une ambient sombre et organique à un post-rock vocal et plus largement acoustique avec l’abandon de son pseudo Polmo Polpo au mitan de la décennie passée, pour en arriver aujourd’hui à faire cohabiter des sonorités bien plus avenantes au sein de ses espaces en trompe-l’œil.

Si les synthés analogiques et les textures denses et grouillantes retrouvent après un Tiny Mirrors nettement plus folk et dépouillé une place prépondérante sur cet Impossible Spaces, troisième opus du bonhomme à sortir chez Constellation et second sous son véritable patronyme, le ton est en effet autrement plus serein voire enjoué qu’à ses débuts, au diapason de cette improbable fusion de pop jazzy à la Bacharach, de folk sud-américaine et de subtiles dissonances électriques.

Une démarche comparable à celle d’un Jim O’Rourke sur Eureka par exemple, capable de se jouer des formats au fil de compositions aussi labyrinthiques qu’évidentes qui remettent le songwriting au centre des préoccupations du musicien et n’en continuent pas moins d’explorer, faisant se côtoyer le plus naturellement du monde percussions ethniques, beats caoutchouteux et cuivres désuets :