Top albums - mars 2012

C’est le printemps, Andrew l’Oiseau gazouille loin en tête de notre classement, ce qui n’empêche pas de drôles de volatiles de s’inviter à la fête sous l’impulsion des votants du Forum Indie Rock, dont l’éclectisme affiché vous doit à nouveau ce mois-ci pas moins de 10 albums dûment commentés par la rédaction.


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Andrew Bird - Break It Yourself disponible sur Amazon.fr

1. Andrew Bird - Break It Yourself

Andrew Bird signe avec ce sixième album le retour du printemps, du moins dans nos oreilles et c’est déjà beaucoup. Cet album à la pochette datée a déjà tout du classique instantané. Les mélodies simples et raffinées du violoniste virtuose savent allier grâce et légèreté, emportant d’une seule traite l’auditeur vers les cieux sans que l’on trouve le moyen de redescendre une seule fois. Sur chacune de ces ballades, on reconnaît bien entendu la patte de son auteur mais cette fois-ci il a trouvé une certaine sérénité et plénitude peut-être au détriment de la "folie" de ses débuts mais il sait rester ce funambule maître de son art. Moins méticuleux qu’à son habitude, il a laissé libre cours à son imagination fertile, laissant les mélodies toutes aussi variées les unes que les autres et sa présence vocale s’imposer d’elles mêmes avec une réelle prestance et facilité. De plus, Annie Clark (St. Vincent) est également de la partie et forme avec ce siffleur un couple charmant sur Lusitania. Noble Beast avait pu décevoir certains (et pourtant, il mérite une plus grande attention), Break It Yourself, (chef d’) œuvre à l’élégance pure et classique (au niveau de The Mysterious Production Of Eggs) devrait de nouveau réchauffer le cœur des amateurs de ce génie de la folk.

(darko)


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Rough Fields - Edge Of The Firelight disponible sur Amazon.fr

2. Rough Fields - Edge Of The Firelight

Quelques gouttes de rosée sur une végétation fournie... matinée lumineuse entre nature et culture : ce premier long format de l’Anglais James Birchall, véritable cuisinier sonore, atteint les sommets d’une indietronica intelligente et sensible, entre post-rock intimiste, folk et électro-acoustique lo-fi clairsemée de bruits ménagers savamment dosés. De quoi ravir les amateurs de Hood ou encore The Notwist, et bien plus encore ! La richesse de ce Edge Of The Firelight n’a d’ailleurs pas à rougir de ces comparaisons, en témoigne son arrivée directe en deuxième place de ce top printanier.


(Riton)


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The Magnetic Fields - Love At The Bottom Of The Sea disponible sur Amazon.fr

3. The Magnetic Fields - Love At The Bottom Of The Sea

On n’était même pas encore entré dans ce second millénaire, que The Magnetic Fields sortaient l’incommensurable 69 Love Songs, triple album conceptuel dont on n’a toujours pas fini de faire le tour encore aujourd’hui. Treize plus tard, Love At the Bottom Of The Sea est un retour aux premières amours de Stephin Merritt. Finis les exercices de style de la trilogie suivante, le groupe se retrouve enfin avec des amourettes d’une simplicité déconcertante et variée, des ballades aux mélodies diffuses et troublantes que l’on pourrait découvrir la tête à moitié sous l’eau.

Sur ce nouvel opus, les claviers sont de nouveau présents pour le plus grand bonheur des nostalgiques, et le baryton de l’indie n’en finit plus de triturer et torturer ces synth-pop songs avec le talent qu’on lui connaît. Si l’on voulait faire simple, on pourrait dire que cet opus est le résumé de 69 Love Songs mais on n’ira pas jusque là devant un tel monument. Ça n’en est qu’un petit aperçu même s’il s’avère tout de même remarquable.

(darko)


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Unsane - Wreck disponible sur Amazon.fr

4. Unsane - Wreck

Après avoir tiré la première salve des Coextinction Recordings il y a un peu plus d’un an, les New-Yorkais à l’iconographie psychopathologique sont enfin de retour.

Fidèles à eux mêmes et au léger virage plus lugubre initié par Blood Run et finalisé par Visqueen, les riffs assassins de Wreck vous vrillent les tympans, la rythmique vous hache menu et, enfin, l’album vous achève par une reprise incisive du Ha Ha Ha des légendaires Flipper.

Wreck vous laisse exsangue, éviscéré, désossé... autopsié.

(nono)


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Breton - Other People’s Problems disponible sur Amazon.fr

4. Breton - Other People’s Problems

Premier album de ce collectif de l’Est londonien qui a fait de son bunker une véritable machine où se mêlent construction instrumentale, inspiration vocale, création visuelle et créativité graphique, en toute autonomie. La musique de Breton offre la vision contemporaine d’un électro-rock profond, violent, hybride et complexe. Une musique urbaine, intraçable où Edward the Confessor nous anime d’un rythme efficace, Interference d’une ambiance électrisante jusqu’à The Commission à l’atmosphère grave et silencieuse. Surréaliste, Breton ?


(indé.pdt)


6. Yeti Lane - The Echo Show

A deux, Yeti Lane réussissent à livrer un album plus abouti, plus mélodieux, plus osé, plus ambitieux aussi, que leur premier essai : une fine trame krautrock effleurée d’une dream-pop intelligente. Analog Wheel, en ouverture, ou Dead Tired, placent toutes les promesses d’un groupe qui arpente la montagne fort de ses influences musicales, en n’apercevant peut-être pas encore toute l’étendue de son sommet. Alors on profite, on profite en attendant.


(indé.pdt)


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Two Left Ears - divAAAtion disponible sur Amazon.fr

7. Two Left Ears - divAAAtion

Bien sûr, deux oreilles gauches étant donné que sous l’entité Two Left Ears se cache un duo français dont aucun des deux membres ne semble s’être pris pour Vincent Willem van Gogh. Quoique, à bien y regarder, leur musique n’est pas exempte d’accents naturalistes bien marqués, en témoignent les field recordings discrets qui parsèment le disque. Deuxième album de Two Left Ears après un Lazy Trace inaugural et bien moins abouti, divAAAtion est avant tout une très belle proposition musicale, à la fois déliquescente et sensible, oscillant en permanence entre électronica feutrée et bribes contemporaines pointues. Le disque exsude une atmosphère éthérée et maussade particulièrement enveloppante dont on a bien du mal à s’extirper une fois qu’il est lancé. Maîtrisant à la perfection l’équilibre entre abstraction, expérimentation et accessibilité, le voyage intérieur qu’entreprend le duo devient également le notre une demi-heure durant. Ces sculptures sonores finement amalgamées sont parmi les plus belles érigées cette année, il ne tient qu’à vous de les contempler :


(leoluce)


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Lost In The Trees - A Church That Fits Our Needs disponible sur Amazon.fr

8. Lost In The Trees - A Church That Fits Our Needs

Habitués aux places d’honneur des classements d’IRM, les nouvelles parutions des Américains de Lost In The Trees sont désormais parmi les plus attendues de notre agenda. Si la pochette de ce troisième opus, illustrée par une photo de la mère disparue du leader, peut refroidir d’emblée l’auditeur et lui faire craindre le pire, il faut bien considérer que l’hommage appuyé qui lui est rendu n’a rien de morbide, ni de désespéré. Au contraire, toujours portés par un déluge de cordes qui gagne désormais en simplicité, les orchestrations et les chœurs d’une grande luminosité font de Neither Here Nor There, Red, Golden Eyelids et Tall Ceilings les pièces majeures de cette nouvelle œuvre là où This Dead Bird Is Beautiful et Villain s’imposent comme les morceaux les plus bouleversants composés par le groupe, atteignant une profondeur et un lyrisme qui enchanteront même nos journées les plus tristes.


(can)


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Angil & The Hiddentracks - NOW disponible sur Amazon.fr

9. Angil & The Hiddentracks - NOW

Tout a été dit dans l’intelligente et passionnante chronique de notre rédacteur RabbitInYourHeadlight, à lire et à relire ici. Tout au plus pourrais-je insister sur le morceau This Time, qui trouve dans quelques arrangements le moyen de toucher droit au cœur. L’autre grand morceau pour les âmes en peine, Trish, permet également à Angil de figurer dans mon top 5 des chansons à passer à mon enterrement ... au moins on saura pourquoi on pleure. Poignant à souhait.


(indie)


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The Men - Open Your Heart disponible sur Amazon.fr

10. The Men - Open Your Heart

Depuis le premier EP sobrement nommé We Are The Men, le quatuor de Brooklyn aime cultiver l’urgence et nourrir le feu électrique. Certains avaient vu, et je n’en suis pas, l’apogée de leur art dans l’album précédent, Leave Home qui, bien que fort en intensité, manquait de nuance et brouillait les pistes dans une énergie maîtrisée mais parfois vaine.

Ce nouvel album trace une nouvelle piste : plus mélodique, plus riche en évocations, plus écrit. On y retrouve le plaisir du brouhaha à la sauce garage, l’adrénaline de l’improvisation mais là où leur rock se fait plus mature, c’est bien dans la gamme plus étendue des plaisirs.
Joliment empaqueté par Sacred Bones, le label qui s’applique, cet album sent le sédiment volcanique jusqu’au dernier morceau, Ex-Dreams, perle du genre.


(cyrod)