Le 18 septembre, I Had An Accident Records lâchera une nouvelle salve de cassettes limitées, parmi lesquelles le très attendu Howl Bender du rappeur Babelfishh, transfuge de l’écurie anglaise Decorative Stamp sur lequel on reviendra. L’occasion en attendant de nous pencher sur ce split EP transatlantique entre Son Of A Bricklayer et Andrew Felix, que l’on vous propose d’écouter en avant-première dans son intégralité jusqu’à sa sortie officielle en cassette limitée.

Habitué des splits sur les labels abstract hip-hop Vulgar et Ground Floor notamment, le Danois Son Of A Bricklayer avait déjà sorti l’an dernier un EP conséquent chez IHAA, confirmant en beauté au gré des multiples tiroirs de ce Moose Without Antlers son goût pour un beatmaking cinématique veiné d’interférences noisy ou de sonorités jazz droguées. Quant au Californien Andrew Felix, c’est un habitué du label d’Annapolis mais si la série des Intermediate State (ici et là) l’a vu œuvrer ces deux dernières années aux confins d’un drone cosmique et d’une noise mystique, sous-tendant tout au plus ses instrumentaux de quelques martèlements psychédéliques lorgnant sur le hip-hop ou l’indus, l’album Clean paru en 2010 explique déjà un peu mieux cette association croisée, avec ses beats concassés à la FRKSE.

De fait, chacun fait ici un petit pas vers l’autre, un pas vers le drone stellaire pour Son Of A Bricklayer en intro d’Aquatic mais pour mieux saisir l’auditeur à la gorge lorsque se mettent en branle ses drums syncopés sur fond de clavier anxiogène et de vibrations saturées, avant que ce premier morceau fleuve ne se mue en BO gothique pour jazz band apocalyptique et nous laisse le souffle coupé ; un pas vers l’abstract pour Andrew Felix dont le Forsaken Worship apparaît beaucoup moins sinueux, avec ses subtiles variations sidérales de synthés vintage et de pulsations assourdies promptes à nous faire décoller en direction des cieux étoilés et au-delà :