Joli redressement de situation pour le trio de Sacramento dont on n’attendait plus grand chose après l’échec artistique du très bling-bling The Money Store.

Était-ce donc de l’ironie assumée jusqu’à l’indigestion ? Toujours est-il que si le virage synthétique saturé d’infrabasses se confirme sur ce No Love Deep Web lâché ce matin en libre écoute avant même semble-t-il que le label Third Worlds ait pu mettre la main dessus, plus question pour le rappeur Stefan Burnett et sa bande de noyer leur hip-hop crépusculaire sous une tonne d’effets clinquants et superflus. Ici la musique de Death Grips redevient méchamment minimaliste, Burnett crachant ses rimes belliqueuses sur fond de beats qui claquent et de distorsions anxiogènes, la seule trace restant du booty rap malmené sans finesse sur l’opus précédent étant cette cover au poil, logiquement censurée un peu partout et néanmoins parfaitement raccord avec l’ego-trip du MC, poussé sur cette troisième sortie dans ses retranchements les plus malsains.

Quant à Zach Hill, batteur de luxe de ce trio d’apocalypse, il retrouve ici une place prépondérante malgré un jeu plus métronomique qu’à l’accoutumée, dont les matraquages oppressants et autres roulements épars se confondent avec les percussions old-school tirées des claviers d’Andy Morin :