Le tiers des Das Racist revient pour sa seconde mixtape de l’année. Après Nehru Jackets début 2012, Heems enfonce le clou à coup de nez de clown désabusé avec Wild Water Kingdom et c’est excellent !

Avec Kool A.D. et Dapwell, Heems forme les Das Racist, le groupe qui est arrivé à insuffler un peu de fraicheur dans le monde stéréotypé du hip-hop américain des dernières années.

Résumé : en 2010, après les sorties coup sur coup de deux mixtapes ( Shut up, Dude et Sit down, Man ), la bande de Heems avait réussi la performance de diviser le monde en deux, ceux qui vénéraient les Das Racist et ceux qui criaient à l’imposture ! Entre blague foireuse et vrai projet subversif, les trois MCs du Queens étaient souvent sur le fil du rasoir. En 2011, la sortie de Relax n’avait pas résolu l’équation, mais une chose était maintenant sûre, il y a du génie dans leur hip-hop bancal. Début 2012, sortie de Nehru Jackets, première mixtape solo de Heems, résultat intéressant avec une flopée de featurings assez dingues, Action Bronson, Danny Brown, Mr. Muthafuckin Exquire ou Childish Gambino.

Puis maintenant voilà, Wild Water Kingdom, cette mixtape parait être la suite évidente de la précédente, sonorités lourdes entremêlées, flow nonchalamment malsain. Mixtape diverse gavée d’ambiances différentes, des boucles Bollywood sur Cowabunga Gnarly ou la romanesque Adina Howard, des bouffonneries jouissives avec Soup Boys et Third Thing en tête. Mais aussi des morceaux incroyables comme Tell Me (avec Childish Gambino dont je ne peux que vous encourager à écouter son Royalty ) prouvant que Heems sait faire du old-school ou Combat Jack Show Freestyle. Des titres incroyables, il y en a, mais il manque le petit truc, le bout de folie supplémentaire et surtout l’énergie (Medium Green Eyes est insupportable par exemple) pour que cette mixtape devienne une grande mixtape !
Alors si vous aimez Das Racist, sautez dessus, si vous aimez Heems, sautez dessus, si le hip-hop moderne vous emmerde, tentez le coup, sinon...