Compagnon de l’album Old Fears à paraître officiellement ce même 7 avril chez Memphis Industries et qui devrait peu ou prou suivre le même chemin au regard de la sensualité synthétique d’un Between The Suburbs minimaliste à souhait (en guise d’avant-goût à découvrir ici), More Fears ajoute la corde R&B moderne et classieuse à l’arc du Britannique David Brewis, moitié de la fratrie Field Music dont le songwriting à cheval sur les 70s et les années 2000 (imaginez la rencontre entre Stevie Wonder et Hot Chip du temps où c’était bien) rejaillit sous les synthés rétro-futuristes de cet EP sans âge.

Autant dire qu’on est loin des télescopages indie prog du premier opus Sea From Shore auquel participaient quelques instrumentistes amis (notamment Barry Hyde, guitariste des Futureheads), un métissage nettement plus maximaliste à l’époque qui faisait office de prolongement de l’univers de Field Music en flirtant élégamment avec l’emphase. More Fears, en effet, préfère couper les ponts avec la dynamique fébrile et autres contrepieds alambiqués caractéristiques du groupe pour trainer son groove minimal au romantisme un peu anxieux dans la semi-obscurité d’un spleen plus synthétique, à mi-chemin du futurisme chillwave et de la pop des années 80.

Seul demeure ce sens de la rupture rythmique, poussé dans ses retranchements les plus anguleux sur trois intrus quasi robotiques et pourtant d’une touchante naïveté, tandis que les chansons qu’ils accompagnent égrènent leurs rondeurs et leurs chœurs baroques avec parcimonie sur fond de synthés aux distos désuètes, guitares discrètes et drums hachés menus.

Surprenant mais attachant.