A l’inverse de ce que la pochette de cette postcard du label Hibernate pourrait laisser imaginer à ceux qui découvriront avec l’EP en question "l’autre projet" d’Alex Smalley (Pausal), nul question de contrastes saturés ou de déchaînement des éléments avec Olan Mill dont l’ambient élégiaque au lyrisme ouaté apparaît ici d’autant plus voilée qu’aucune retouche n’a été faite en post-production.

Compilant 10 ans d’enregistrements laissés à nu ou pratiquement, on ne parlera pas pour autant de basse fidélité, connaissant le souci du détail de l’Anglais dont les compositions se parent habituellement d’une profusion d’arrangements impressionnistes et délicats (cordes, chœurs, piano et vents sur Hiraeth l’an dernier par exemple). Land Cycle distille simplement une mélancolie plus diffuse, finement ciselée et d’une évidente profondeur de champ mais à l’ossature de coton résolument minimaliste, tantôt un simple voile de drones vaporeux à la Brian Eno (3, 6), un orgue doux mais pénétrant (1), un entrelacs lancinant d’harmonies solaires (7), d’étranges clapotis oniriques (2) ou un piano démultiplié soutenu par une nappe tirée à l’infini (4).

Laissé à volume relativement bas sur Bandcamp, le son nous demande d’ailleurs de venir à lui au lieu de s’imposer mais l’immersion, bien que tout sauf spectaculaire, sera bel et bien là pour qui saura tendre l’oreille à cette aurore pastel touchée par une grâce plus timide qu’à l’accoutumée :