Kikagaku Moyo (ou "Geometric Patterns" pour la traduction anglaise) vient tout juste de sortir son troisième album, Forest of Lost Children, via le label Beyond Beyond Is Beyond. Un nouvel opus qui confirme tout l’intérêt à porter à ce jeune groupe psychédélique japonais qui évolue à grande vitesse.

Alors que Mammatus Clouds, sorti en avril dernier chez le nouveau et intriguant label Sky Lantern était dominé par des morceaux longs (dont un de 27 minutes enregistré live), contemplatifs voir carrément mystiques, où le sitar de Ryu Kurosawa prenait des accents dronesques, cette nouvelle sortie à tout juste un mois d’intervalle se veut nettement plus mature.

Les sensibilités indiennes, africaines voir sud-américaines sont toujours présentes mais on se retrouve ici autour de 6 morceaux ressérés, un format et un contenu parfois plus classiques (encore qu’il faille le dire vite) en comparaison de Mammatus Clouds. Je dois admettre qu’à la première écoute, surtout sur les morceaux que l’on peut davantage qualifier de traditionnels à la sauce rock psychédélique des années 70, j’ai quelque peu regretté l’aspect expérimental de ce dernier. Cependant au fil des écoutes Forest of Lost Children prend une tout autre dimension. Ce que l’on perd en expérimentation on le gagne ici en précision, dans la composition comme dans la réalisation, ce qui donne un album d’une grande richesse, d’une grande diversité. Trente minutes qui passent extrêmement vite, où les émotions s’enchaînent aux rythmes des guitares et du sitar, avec comme point commun tout du long un sentiment d’universalité.

Une maturité et une cohérence malgré les nombreuses influences qui s’expliquent notamment par les longues soirées de jam sessions dans les rues de Tokyo où Kikagaku Moyo trouve son origine.

La cassette de Mammatus Clouds ayant été sold out avant même sa sortie (une réédition en vinyle est prévue dans les prochains mois), je ne saurais que vous conseiller de ne pas trop tarder à vous procurer la version CD ou vynile de ce Forest of Lost Children.