Le streaming du jour #1156 : The Underachievers - ’Cellar Door : Terminus Ut Exordium’
Après deux mixtapes allant de la grosse claque à l’anecdote et une sortie solo chacun, les deux New-Yorkais des Underachievers nous livrent enfin l’album studio tant attendu et prouvent par là même qu’on peut balancer un nombre de rimes à la minute se rapprochant dangereusement de l’asphyxie sans délaisser la qualité d’un rap plus intelligent que les productions actuelles des grosses tètes de gondoles du hip-hop ricain.
Avec Indigoism sortie en début d’année dernière, AK et Issa Gold avaient jeté un premier pavé dans la mare au canard du rap américain, une mixtape qu’IRM n’avait pas manqué de saluer et qui balançait aussi bien du côté d’un psychédélisme new-school teinté de trips sprituo-drogués que d’un vrai travail sur la technique pure du maniement du micro.
Un pavé dans la mare ou un coup d’épée dans l’eau ? La suite allait plutôt faire valider la seconde hypothèse. Lords of Flatbush fut une vaste blague permettant aux deux Beast Coasters de rester dans le rap game, rien de plus. Personnellement, je n’y voyais pas beau pour la suite de leur carrière, mais une signature au sein de l’écurie Brainfeeder avec un FlyLo qui a toujours le nez fin, puis coup sur coup deux mixtapes solo, d’abord Conversations With A Butterfly d’Issa Gold puis Blessings In The Gray d’AK, tout ça allait changer la donne ! Les Underachievers étaient maintenant attendus au tournant et la sortie de leur premier album studio allait être fatidique.
La pression, ils l’avaient et ce qu’on ressent en premier à l’écoute de Cellar Door : Terminus Ut Exordium, c’est que les deux emcees de Brooklyn sont là pour en découdre. Ils ne trichent pas et donnent tout. Pas de refrains, pas de featurings chose rare dans le hip-hop actuel (mis à part l’excellent Portugal. The Man sur l’Amorphous final qui sonne d’ailleurs plus comme un bonus) et puis il y a cette intensité sur chaque titre, un truc à la "Regardez ce qu’on sait faire !". Là dessus, ils mettent tout le monde d’accord, les flows sont athlétiques, techniques, le débit est extraordinaire et ça sur l’ensemble des 12 pistes de l’album. Niveau production, on reste dans la lignée d’Indigoism mais un cran au dessus, un truc chill à la Flatbush, des instrus psyché-planantes qui tranchent avec les deux mécaniques de précision que sont AK et Issa Gold. Mais tout est en discrétion, ce qui rehausse encore un peu la sensation que les deux emcees sont vraiment là pour nous montrer ce dont ils sont capables. Niveau tracks maintenant, l’ensemble est homogène et cohérent dans l’excellence, mais quelques tueries se dégagent quand même. D’abord Caprice avec son intru malade alors que Chrysalis nous fait visiter un ciel gavé de fumée illégale, et puis et surtout Sonorous, la pièce centrale qui si elle ne vous fait pas bouger la tête vous fera bouger autre chose !
Vous l’avez compris, Cellar Door : Terminus Ut Exordium est un immense album et certainement dorénavant le mètre-étalon de toute la scène Beast Coast, Joey Bada$$ peut se remettre au boulot !
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