Après l’électronica housy en demi-teinte de l’EP Elemental Frequency Totem chez Odd John Records et en attendant son Language Of Light & Shadow à paraître très prochainement sur Databloem, label auquel on devait notamment cette très belle collaboration mystique avec Nacht Plank publiée en tout début d’année, Solipsism nous gratifie d’un dernier océan de drones ésotériques scintillant de reverb, de contemplation extatique et de spleen lancinant.

Dernier car Craig Murphy, qui peine malheureusement depuis huit ans à susciter plus d’intérêt que celui d’un cercle restreint d’amateurs éclairés, a décidé de privilégier désormais le piano dans ses compositions ambient, à l’image de ce morceau superbement épuré et finalement pas si éloigné des atmosphères qu’on lui connaît.

Qu’importe donc si le Sun Sign Symmetry qui nous occupe ici, oscillant constamment de la quiétude à l’anxiété au gré d’une piste unique de près d’une heure dont les doux grésillements des marées d’électricité statique affluent et se retirent sans cesse pour laisser les nappes d’harmonies cosmiques s’échapper en denses volutes et envahir notre espace auditif, témoigne une nouvelle fois d’un talent d’immersion aussi délicat qu’accessible. Car si cet album ne devait pas être celui qui mettra l’Écossais sur la carte des producteurs ambient à suivre de très près, gageons que l’un des suivants finira bien par s’acquitter de la mission :