Où l’on réalise, quatre ans après le prometteur Lines Breaking Circles, que le post-metal Cult-of-Lunesque des Lavallois doit désormais autant au post-rock bluesy et décharné de Slint qu’au lyrisme rageur du post-hardcore et aux beuglantes screamo.

Signée Romain Barbot (BLWBCK, Saåad), la pochette de ce deuxième opus qui commence sur une montée de sève toutes guitares dehors et finit dans les limbes parle d’elle même, cratère volcanique sur ciel d’orage dans une atmosphère de désert de cendres. Des crescendos de colère sourde aux déluges paniqués, le trio emmené par Amaury Sauvé (accessoirement ingé son) aux fûts martiaux, toms tribaux et autres martèlements épileptiques ne fait pas que prendre au pied de la lettre le nom de son label Throatruiner en s’époumonant jusqu’à en saigner des boyaux mais nous ménage de beaux moments de désespoir à nu, où les riffs belliqueux laissent place à l’introspection tourmentée d’un blues électrique sous tension, et ce dès le premier morceau The Window, formidable épopée du mal-être qui annonce et contient tout l’album.

Déliquescence doomesque et saillies hardcore brutes de pomme émaillent également les échappées fatalistes de ce Mirages qui replace le postcore sur ses rails atmosphériques sans rien sacrifier pour autant à sa puissance massive et ultra-condensée, et ne devrait donc pas laisser indifférents les amateurs du genre :