Après un Morning World déroutant publié en 2015, Teen Daze était attendu au tournant. C’est le moins que l’on puisse dire s’agissant de ce productif créateur de sonorités oniriques qui avait alors effectué un radical virage dans son travail artistique.

En effet, écrit durant une période de troubles personnels, Trouble World rompait avec les structures chillout de ses prédécesseurs, parmi lesquels l’EP Paradiso dont nous parlions ici, pour leur préférer une pop ambient avenante toute aussi planante mais moins subtile et inspirée.

Il reste bien quelques réminiscences de ce virage sur Themes For Dying Earth, mais les structurations pop sont digérées plus habilement par l’artiste basé à Vancouver. A ce titre, on évoquera l’introductif Cycle ou surtout le sommet First Rain dont la répétition des échantillons de synthé possède un pouvoir addictif décuplé par le chant du délicat Sean Carey aussi connu pour ses travaux en solo que pour ses apparitions en tant que batteur de Bon Iver.

Néanmoins, malgré ces pop songs éthérées, le septième long format de Jamison Isaak constitue un retour aux sources et le Canadien revient clairement vers une chillwave onirique sur des titres tels que Rising ou ce Water In Heaven dont le chant féminin et les synthétiseurs analogiques planants ont tôt fait de rappeler le Moby de 18.

Themes For Dying Earth peut donc s’entendre comme une métaphore du calme après la tempête. Teen Daze met à profit la crise qu’il a vécue et ne rompt ni avec le virage permis par celle-ci voilà deux ans, ni avec son univers originel. S’en dégage un alliage lumineux , jamais totalement apaisé mais toujours fascinant au demeurant.