Si l’on se fie au titres de ses deux premières sorties, Foxberry semble aimer les fruits. Sucrés de préférence. Ainsi, après Peach Nectar, l’artiste dévoilait en toute fin d’année dernière un Apricot Afterglow inspiré mais beaucoup moins avenant que ce qu’un nom trompeur pourrait laisser augurer.

Apricot Afterglow est un disque étrange. Et certains hurleront à l’idée que pareille création soit relayée dans nos colonnes. Ils évoqueront un vide et une absence de contenu. Effectivement, toute écoute distraite laissera l’auditeur sur sa faim : à première vue, il ne se passe pas grand-chose sur ce disque.

Le producteur basé à San Diego convoque pourtant quelques nappes synthétiques planantes lorgnant sur la chillwave de Tycho (Hassle et Outro), mais ses efforts se concentrent essentiellement sur la genèse de courtes séquences dans une veine ambient, sur lesquelles se greffent parfois quelques spoken words (Relay).

Les morceaux composés par l’Américain ne dépassent pas les deux minutes et, quand lo-fi et candeur se croisent, ils peuvent faire référence à quelques outros de Sparklehorse. Il émane de cet Apricot Afterglow une lumière aussi réjouissante qu’apocalyptique. Alors certes, on ne comprend pas toujours la narration de ce patchwork d’éléments sonores, mais l’on s’y sent en permanence à notre aise. Sans complaisance, Foxberry propose un disque ovniesque, concis et confortable.