Seefeel + Insides - Le Petit Bain (Paris)

le 24/11/2018

Deux revenants des 90s et visionnaires shoegaze/dream-pop pour un concert unique au Petit Bain

Retour en images sur cette magnifique soirée de samedi dernier au Petit Bain qui réunissait les Britanniques de Seefeel et d’Insides 27 ans presque jour pour jour après leur premier concert ensemble, grâce aux toujours pointues et passionnées Charades Électroniques, en partenariat avec vos serviteurs.

Auteurs d’une paire d’albums en duo en 1993 et 2000, les seconds n’avaient d’ailleurs plus joué live depuis 24 ans, un come-back des plus improbables donc qui nous a valu un concert charmant.


Une dream-pop qui préfigurait à l’époque bien des groupes actuels, plus pop peut-être sur scène que sur album, avec des textures plus rudimentaires et moins de sonorités jazzy, mais le charisme et l’humour de la bassiste/chanteuse Kirsty Yates, accompagnée de Julian Tardo à la guitare, aux boîtes à rythmes et aux synthés, ont fait de ces 35 minutes un petit moment de bonheur, que l’on soit familier du groupe ou non (je ne les avais découverts qu’à l’annonce du concert).



Quant au quatuor emmené par Mark Clifford (guitare, électronique) et Sarah Peacock (chant, guitare), il était là pour nous livrer LA performance, le premier album de Seefeel joué en intégralité 25 ans après sa sortie. Plus que jamais un disque charnière pour sa mixture de guitares shoegaze lancinantes, d’onirisme électronica et de basses immersives, dont l’influence indiscutable sur plus de deux décennies d’électro-pop, dans un monde parfait, aurait dû faire d’eux, rétrospectivement, l’un des groupes phares du label Warp en leur temps.


Que l’on soit surtout fan absolu, comme moi, des albums plus IDM/ambient qui suivirent au milieu des 90s (Succour en tête) avant un hiatus de près de 15 ans puis un retour inespéré en mode "kraut-pop" le temps d’un album homonyme particulièrement aventureux et déstructuré en 2011, cette première heure consacrée à Quique sur la scène du Petit Bain fut un véritable tour de force, avec une dimension dub soulignée par des infrabasses imposantes et une batterie lourde juste ce qu’il fallait (Shigeru Ishihara est à la basse et l’ancien batteur des Boredoms, Iida Kazuhisa, aux fûts) si bien qu’on pensait par moments à l’effet d’un Massive Attack en concert, notamment sur le bien-nommé Filter Dub.



Des morceaux atmosphériques aux flots de textures hypnotiques, de vocalises éthérées et de beats magnétiques, avec pour sommet me concernant le génial Plainsong, et qui furent prolongés en rappel par une poignée de titres supplémentaires, dont le fabuleux Spangle issu de l’EP Starethrough que j’aurai eu la chance également de voir joué pendant le soundcheck, et le non moins excellent Time To Find Me (Come Inside) de l’EP More Like Space... donc vraiment que des morceaux d’époque, pour le plaisir de ceux qui découvrirent le groupe à ses débuts - il y en avait quelques-uns au premier rang visiblement !


Quelques photos supplémentaires (et encore d’autres ici) :











( RabbitInYourHeadlights )

 


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