;background-color:#">Joana Guerra - OsSo

1. Calcificação
2. Natureza de pedra
3. Humidades

2018 - Armures Provisoires

Sortie le : 30 octobre 2018

Bande-son tourmentée et chef-d’oeuvre hanté pour la violoncelliste lisboète

Si les chansons et les instrumentaux intenses et dépouillés de Cavalos Vapor il y a deux ans recelaient leur lot de dissonances, de zones d’ombre et d’incursions chamaniques, insufflant un peu de dynamisme et la clarté d’une production plus détaillée dans les requiems de chambre feutrés que l’on connaissait à Joana Guerra depuis le beau Gralha (2013), ces morceaux ne laissaient pas forcément présager de la dimension profondément hantée que pouvaient revêtir les tourments de la violoncelliste portugaise, croisée depuis en renfort ponctuel du génial Alvaret Ensemble de Greg Haines et des frères Kleefstra.

On retrouve ainsi sur OsSo cette dramaturgie des crins et ces vocalises liturgiques et plaintives, naissant ici de souffles susurrés et autres cris primaux dans le quasi-silence pesant aux cordes et percussions égrenées de Calcificação. Mais cette fois, composée pour une installation de la chorégraphe Marina Nabais, la musique se suffit à elle-même et ses atmosphères suintent plus que jamais l’angoisse et le mal-être, rappelant rien de moins que les fantasmagories orchestrées de Kreng, des stridences anxiogènes du final horrifique de ce long titre d’ouverture aux frottements fatalistes et discordants de Natureza de Pedra dont les idiophones sonnent un peu comme des ossements ballotés par les vents mauvais.

Quant à Humidades, il clôt ce petit chef-d’œuvre sur 7 minutes et demie de violoncelle solo tour à tour névrotique, affligé, menaçant mais le plus souvent borderline entre les trois, bande-son d’une psyché qui tenterait tant bien que mal de garder le contrôle sur ses troubles anxieux voire malveillants.


( RabbitInYourHeadlights )


- 05.12.2018 par RabbitInYourHeadlights
 


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