Will Samson - Harp Swells

1. Beatrijs’ Theremin
2. For Rubi
3. Always
4. And Yet
5. Double Bass
6. Bamboo Uher

2023 - 12k

Sortie le : 8 septembre 2023

Will Samson sachant chasser sans son chant

Avec une dizaine de longs-formats depuis 2010 (en comptant son défunt alias HIMALAYA) à la croisée de la pop, de l’ambient et de l’electronica, Will Samson n’a jamais vraiment eu le temps de nous manquer. Toutefois, après une paire d’albums aux mélodies vocales plus lyriques et aux productions moins texturées lorgnant sur un beatmaking hédoniste, Harp Swells fait assurément figure de retour à la facette que l’on préfère du Britannique, celle où l’atmosphère méditative et les nappes cotonneuses aux humeurs saisies dans le givre prennent le pas sur les vocalises haut perchées. Autant dire que ça n’est pas complètement une surprise, 10 ans après l’excellent EP Lua où figurait notamment une collaboration avec le grand Benoît Pioulard, de le voir de retour du côté du label 12k, dont le patron Taylor Deupree se charge du mixage et du mastering.

Disque-somme, quelque part, capable passer d’une ambient épurée à la Celer mâtinée ici de choeurs célestes évoquant Sigur Rós (Beatrijs’ Theremin, qui doit son titre à la violoniste et vocaliste Beatrijs De Klerck, fidèle collaboratrice) ou là de guitare acoustique et de field recordings (For Rubi), à une ballade orchestrée façon Orca (duo du sus-nommé Benoît Pioulard avec Rafael Anton Irisarri) dont il partage le chant avec Michael Feuerstack de Bell Orchestre et avec l’Irlandaise Maia Nunes aux harmonies vocales (And Yet), ou encore au genre de méditations électro-acoustiques aux accents folk dont nous régalaient chez 12k il y a encore quelques années les Japonais de Minamo (Double Bass), Harp Swells bénéficie en outre du grain de l’enregistreur à cassettes des années 70 dont le Britannique a usé pour sa captation, renouant ainsi avec les sonorités plus organiques d’HIMALAYA.

À la mélancolie qu’on lui connaît généralement se substitue une forme de sérénité lumineuse voire chaleureuse, l’album, enregistré au Portugal où réside désormais l’auteur de Balance, ayant été pensé comme une bulle de réconfort dont l’harmonie d’ensemble prend le pas sur les morceaux, 6 seulement et beaucoup plus longs et immersifs qu’à l’accoutumée, fluides et spontanés comme le mouvement de la rivière que le musicien voit couler depuis son studio, une sensation qu’incarne à le perfection ce Bamboo Uher final au piano évanescent et aux reverbs craquelantes. Un vrai retour en grâce.


( RabbitInYourHeadlights )


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