Funki Porcini - Modern Hymns For Modern Things

1. Bee Bop Aluha
2. San Luis Obispo
3. Theme From God
4. Slow Ipcress
5. Nervous Breakdown in Sainsbury’s
6. Faro
7. Unseen Things
8. New Plums
9. Swirl
10. Switch
11. Visualised Bass
12. The Unpleasantness Will Pass
13. Brian’s Discomfort At The Party

2025 - Autoproduction

Sortie le : 5 septembre 2025

0 pointé en marketing, 17/20 en musique

C’est la hantise du chroniqueur : se prendre de passion pour un album dont on a surtout pas envie de mettre la mochette en avant sur son site. Au regard de la productivité de Funki Porcini, la probabilité était raisonnablement élevée de voir ce cas de figure se présenter un jour (remember la compil Incredible Vinyl et sa cover d’extrait de catalogue Ikea), mais force est d’avouer que l’artwork de Modern Hymns For Modern Things met la barre hors de portée de la concurrence en la matière, avec son espèce de cousin bavarois de Jack Sparrow pinte à la main sur fond de haie mal défrichée. Les ravages de la bière d’outre-Rhin ? Ce nouvel opus, heureusement, n’en laisse rien percevoir, énième variation élégante sur le genre d’ambient évanescente et de downtempo impressionniste aux rythmiques jazz feutrées que l’ancien pensionnaire de Ninja Tune affectionne.

Plus Where The Sauce Is Deluxe que Conservative Apocalypse, l’album pourrait d’abord sembler un brin pépère pour le Britannique (cf. San Luis Obispo ou l’ambient cotonneuse et sans grosses aspérités de l’enchaînement Slow Ipcress, Faro et Unseen Things), voire manquer quelque peu d’audace et de contrastes pour tirer son épingle du jeu de l’une des discographies électroniques les plus brillantes et constantes dans la qualité des 30 dernières années (même avec le plus sombre et dynamique Nervous Breakdown in Sainsbury’s, pas de la plus grande originalité). Toutefois, que peut-on vraiment exiger de plus singulier de la part d’un musicien que de ne ressembler qu’à lui-même ? Il n’y a qu’à écouter Swirl un peu attentivement, de prêter l’oreille à la finesse de son crescendo electronica tout en arrangements volatiles et en intrigues subliminales (ces éclats de cuivres insidieux) pour convenir qu’il suffit d’un rien à l’auteur du séminal Love, Pussycats & Carwrecks pour basculer sans avoir l’air d’y toucher de la routine au chef-d’oeuvre (hormis, donc, sur le plan visuel).

Et justement, du pur easy listening électro-ambient rythmé aux balais jazz (Bee Bop Aluha) jusqu’au breakbeat mâtiné d’atmosphères à la Badalamenti période "Twin Peaks" (The Unpleasantness Will Pass) en passant par la stratosphère Eno-esque (le patiemment métamorphe Switch, puis l’éthéré Visualised Bass), l’intrigant Theme From God dont la tension menace sans jamais lâcher les chevaux ou les sombres recoins aux sautes de tempo instables de Brian’s Discomfort At The Party, le musicien n’est pas avare en compositions plus subtiles et évolutives qu’il n’y paraît sur ce 15e opus qui n’a décidément rien de la bande-son de vos futures beuveries d’Oktoberfest. Un disque pour fans probablement, mais si vous ne l’êtes pas encore, il est encore grand temps de ne pas rater votre vie !


( RabbitInYourHeadlights )


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