;background-color:#">M83 - Digital Shades Vol. 1

1. Waves, Waves, Waves
2. Coloring The Void
3. Sister (Part 1)
4. Strong And Wasted
5. My Own Strange Path
6. Dancing Mountains
7. Sister (Part 2)
8. By The Kiss
9. Space Fertilizer
10. The Highest Journey

2007 - Gooom

Sortie le : 3 septembre 2007

A travers l’espace et le temps avec M83

Quatrième album de M83, fer de lance du succès d’estime critique et commercial du label parisien Gooom à défaut d’en avoir été tout à fait le groupe le plus emblématique (Cyann & Ben) ou le plus talentueux (Abstrackt Keal Agram), Digital Shades Vol. 1, premier opus quasi-entièrement instrumental d’une série de disques parallèle aux albums "officiels" du groupe antibois, est de fait passé relativement inaperçu au milieu de l’actualité foisonnante de cette rentrée plus que chargée.

Etonnant malgré tout pour une formation qui, repérée par les "college radios" américaines puis le label Mute Records, était parvenue à s’exporter avec son précédent album Before The Dawn Heals Us, devenant l’un des seuls groupes français à connaître un relatif succès aux Etats-Unis. Dommage surtout pour son fondateur Anthony Gonzalez, seul aux manettes depuis le sus-nommé Before The Dawn Heals Us, qui fait fi cette fois des collaborations et livre peut-être bien là, armé de ses seuls claviers, le sommet de la discographie de M83, en tout cas sa plus belle réalisation depuis le méconnu premier album éponyme du groupe sorti en 2001 et sa digne suite Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts (2003), un concentré (35 minutes à peine) de quelques-unes des plus fascinantes expériences musicales atmosphériques des années 70 à nos jours, de Brian Eno à Stars Of The Lid en passant par les premiers Tangerine Dream, les bandes originales lynchiennes d’Angelo Badalamenti, celles de John Barry (auxquelles le merveilleux Dancing Mountains et sa mélodie piquée à Out Of Africa constitue un hommage évident) ou les extraordinaires trips métaphysiques de Dave Pearce aka Flying Saucer Attack.

Exit donc cette fois les réminiscences d’électro torturée marquées par Autechre ou Boards Of Canada, les claviers new wave saturés, murs de guitares abrasives à la Mogwai et autres samples cinématiques inquiétants qui hantaient jusqu’ici l’univers partagé entre cauchemar éveillé et naïveté salvatrice des albums de M83. Ici au contraire, une mélancolie futuriste aux accents nostalgiques vient enlacer l’auditeur, comme perdu dans le silence d’un satellite oublié en orbite autour d’une Terre si belle et pourtant hors de portée... Et si parfois les dernières traces d’un héritage au goût discutable viennent rappeler à notre (mauvais) souvenir les digressions pataudes de Jean-Michel Jarre ou Vangelis (sur My Own Strange Path par exemple), elles ne suffisent jamais à briser l’envoûtement d’un album solaire et organique aussi planant que rafraîchissant. M83, qui tire son nom d’une galaxie spiralée de la constellation de l’Hydre Femelle, ne l’aura jamais aussi bien porté qu’avec ce Digital Shades Vol. 1, dont on attend déjà la suite avec impatience.


( RabbitInYourHeadlights )

- 15.11.2007 par RabbitInYourHeadlights
 


Articles // 13 décembre 2016
La Shitlist 2016 de Rabbit

Préparez vos mouchoirs, c’est l’heure de la shitlist (d’avance toutes nos excuses aux défenseurs de l’exception française, on n’avait pas assez de Moltonel pour Paradis et PNL).



Le streaming du jour #718 : M83 - 'Oblivion OST'

Qui n’a pas rêvé, en songeant avec nostalgie au somptueux Digital Shades Vol. 1 (2007 déjà), de voir Anthony Gonzales se faire une seconde jeunesse au cinéma, laissant derrière lui son obsession pour les romances adolescentes au profit d’une inspiration plus sombre et dramatique ? Eh bien c’est désormais chose faite avec Oblivion, blockbuster SF (...)