Paul Mosley ou les cochons dans l’espace

L’ex-Moses révèle sa passion pour les sons synthétiques dans trois nouveaux EP : douze échantillons de folk-pop rétro-spatiale...

Monkeyboy

1. How I Became the Monkeyboy
2. Hayfever
3. Firebelly Vampire
4. Moonshine

Pigboy

1. Pigboy Forever
2. Voltage
3. Bitch/Dog Fight
4. Underneath the Other Moon

Wolfboy

1. Wolfboy & Me
2. Asteroids
3. Yes Yes Yes
4. Sonar Waves

date de sortie : 26-10-2008 Label : Autoproduction

2007 aurait dû être l’année Paul Mosley : l’ex-Moses se lançait alors dans l’aventure solo avec deux très beaux albums. Mais, tout comme les disques du groupe qu’il menait avec son frère David, ses chansons doucereuses et mélancoliques semblaient appelées à rester confidentielles. Qu’importe, Paul continue vaillamment son chemin en toute indépendance. L’automne 2008 l’a vu revenir avec pas moins de 3 EP autoproduits : Monkeyboy, Pigboy et Wolfboy, soit douze nouvelles chansons.

Si certains titres suivent le sillon pop-folk aux riches arrangements de piano, harpe, violon et autre mandoline creusé depuis les début de Moses, on découvre surtout ici un Mosley fan de sons synthétiques, qui parsème ses compositions de bips spatiaux, de voix robotiques et de synthétiseurs. "C’est très étrange d’avoir toutes ces idées et tous ces sons dans la tête sans que personne ne le sache, commente le Londonien. J’adore mes petits EP, mais ils sont passés complètement inaperçus. D’habitude je me fiche de ce genre de chose, mais j’étais si satisfait de tous ces sons que j’espérais les faire entendre à un peu plus de monde qu’avant."

Dommage en effet pour les réfractaires, ne serait-ce que parce qu’ils louperont le merveilleux Asteroids, touchant constat de rupture sur fond d’imagerie spatiale, avec blips et vocoder. C’est aussi la préférée de son auteur : "J’adore les choeurs robotiques, ils sont si amicaux."

Quand Paul pousse à son extrême sa nouvelle passion, cela donne l’étrangeté discoïde Sonar Waves, toute habillée de synthés rétro. Mais il sait aussi l’oublier complètement et s’appuyer sur une harpe profondément mélancolique et des cuivres discrets pour accompagner sa voix de miel (Voltage).

La plupart des autres titres font joliment la synthèse de l’organique et du synthétique, à l’image du bouleversant Moonshine qui, sur un thème éminemment mosleyen (en gros "restons en vie encore un peu"), associe mandoline, flûte et discrets effets électroniques à de superbes harmonies vocales.

Côté "tube en puissance", le fringant Firebelly Vampire s’impose d’emblée comme le titre le plus immédiatement "pop" et accrocheur que Paul ait écrit jusqu’à présent. Mention spéciale à Pigboy Forever, qui mêle instruments "folk" (mandoline, violon, claquements de mains) aux synthés et à un sample de voix trouvé par hasard. Secouez bien pour obtenir un refrain qu’on se surprend à fredonner sous la douche.

Mais la plus grosse surprise du lot est encore le guilleret Bitch/Dog Fight, évocation épicurienne du célibat retrouvé sur un rythme aux parfums de Caraïbe. "Le reggae, ou tout au moins le calypso et le ska, sont merveilleux, dit Paul. J’adorerais faire tout un album dans ces styles, mais je ne connais pas beaucoup de musiciens qui les pratiquent."

Quant aux paroles, on retrouve ce savant dosage de confession et d’autodérision, souvent dissimulé dans de désarmantes métaphores animalières peuplées de cochons, lions, loups et autres singes. Le tout est saupoudré d’une salutaire touche d’humour distancié : "I like a party like everyone else / I like the part where I get left by myself" ("J’aime faire la fête comme tout le monde / J’aime surtout le moment où on me laisse tout seul") confie-t-il par exemple dans Sonar Waves. Mais c’est avec le doux-amer Hayfever, petite ballade violoneuse, qu’il atteint des sommets d’ironie quasi-morrisseyens : "But the flowers aren’t romantic / They’re just flowers, they can’t help it / It’s not sad if you don’t look at it like that" ("Mais les fleurs n’ont rien de romantique / Ce sont seulement des fleurs, elles n’y peuvent rien / Ce n’est pas triste si tu ne le vois pas comme ça")...

"Mais je sais", conclut-il, "que tu ne peux pas t’empêcher de le voir comme ça." Le constat s’applique à Paul Mosley lui-même, indécrottable inquiet, désolé à l’idée que ses "petits EP" aient pu décevoir ses auditeurs.

Qu’il se rassure : on le suit sans hésiter dans l’espace. Cochon qui s’en dédit !


Myspace : www.myspace.com/paulmosley
Site officiel : www.paulmosley.com

Chroniques - 18.12.2008 par jediroller
 


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