L’oeil sur 2025 - 150 albums : #120 à #106 (par Rabbit)
Comme souvent avec mes classements annuels pour IRM, le format s’est imposé de lui-même : 150 albums car me limiter davantage devenait trop frustrant, et sans classification au regard des difficultés ressenties l’an dernier à devoir ranger dans des cases, toutes approximatives et malléables qu’elles puissent être, des sorties souvent inclassables. Je suis donc allé au plus simple : mes albums préférés de l’année, avec pour seule règle de n’en mentionner qu’un par artiste, à moins qu’il ne s’agisse de différents projets ou collaborations... et l’espoir cette fois encore de voir quelques-uns de ces coups de coeur frapper avec la même intensité l’un ou l’autre de nos lecteurs.

120. Mike Shabb - Fight The Power !
Décidément passionnant, le MC et beatmaker canadien avait ouvert les hostilités en 2025 avec un Shabbvangogh gourmand et luxuriant publié début mars, terminant il y a à peine deux semaines un run assez parfait sur l’étonnant album instru melted faces, vol. 1, pas si éloigné par moments des beat tapes psyché aux incursions dub du regretté Ras_G. Néanmoins, c’est probablement sur ce Fight the Power ! que culminait cette année le talent insolent de ce Québécois rappant en anglais, entre sampling baroque tenté par le collage post-moderne, hip-hop soulful, gangsta rap en apesanteur, digressions électroniques ou reggae, on en passe et des meilleures. Une sortie redoutable de concision et de fluidité, dégageant une impression de facilité qui n’est sans doute pas pour peu de chose dans l’addiction qu’elle a provoquée chez moi, les singles TANK et crickets ! en tête. Seul bémol, ces pénibles onomatopées en guise de gimmicks au début de la plupart des morceaux, une tendance qui se multiplie dans le sillage des productions Griselda, Mike Shabb ayant notamment fricoté avec Boldy James ou le surcoté Westside Gunn.
119. Deaf Center - Reverie
"Si le piano d’Otto A. Totland, plutôt impressionniste et tout en échos oniriques (en particulier sur Rev avec ses cascades d’arpèges évanescents), s’avère ici plus atmosphérique et coupé de la lumière du jour que les miniatures mélodiques de ses sorties solo, ces deux longs titres improvisés live en studio par les deux Norvégiens ne font cette fois que flirter avec l’abîme dark ambient cher au compère Erik K. Skodvin aka Svarte Greiner, dont les nappes de guitare, de violoncelle et de synthés aux textures dronesques tantôt éthérées (Erie) ou presque dystopiques (la seconde moitié de Rev, avec son ambiance de SF rétro-futuriste à la "Blade Runner") combleront à n’en pas douter les amateurs de bandes originales imaginaires à fort pouvoir d’évocation."
< avis initialement publié ici >
118. Andrew Nolan - Monochrome Vol. 1 : House Of Flying Daggers
"L’Écossais basé à Toronto traîne ses guêtres depuis bientôt 30 ans dans tout ce que les musiques extrêmes (indus et noise avec Intensive Care, metal de toutes obédiences, hardcore punk, power electronics, etc) ont de plus expérimental, lo-fi et malaisant - tout en étant adepte du dub (cf. les deux derniers morceaux de l’album qui nous occupe ici), ou encore du hip-hop instru sous l’alias Wolfagram. Sans surprise donc, on est ici dans un hip-hop funeste (le bien-nommé Darkside Of The Force) à la fois squelettique et aux atmosphères paradoxalement très prenantes (The Wheel, Mandrake), qui sample allégrement Vincent Price dans "Le masque de la mort rouge" de Corman pour donner le ton (Revenge), ose quelques incursions de guitares abrasives (Fed To Pigs) voire carrément metal (sur fond de flow pitché et d’infrabasses bien lourdes avec Duck Season) ou même un peu de ragga des enfers à la The Bug (Penny Mobs), et n’hésite pas à déglinguer salement ses productions à coups de distos et de saturations bien senties (Empire Boulevard). Du pur Andrew Nolan, en somme !"
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117. Western Skies Motel - Trails
"Ce projet instrumental du guitariste expérimental René Gonzàlez Schelbeck (Rodeo), auteur d’une poignée d’EPs et d’albums sortis entre 2013 et 2016 dont un LP chez Lost Tribe Sound, n’avait plus rien publié de neuf depuis 9 ans. Partagé entre guitare acoustique, piano, synthés et manipulations sur bandes, le Danois est ici épaulé à la batterie et aux percus sur quelques titres par son compatriote Jakob Høyer (collaborateur récurrent de Trentemøller), ainsi que par le violoniste Nils Gröndahl (Under Byen, Efterklang), le bassiste Jens Hein et même l’invitée de marque Julia Kent au violoncelle le temps d’un Nightfall contemplatif et onirique judicieusement positionné en milieu de disque. Lorgnant tantôt sur un slowcore aux nappes entêtantes (Stranded), une ambient au réverbs éthérées (Psalm, Windswept, Coda) ou même un mix de drone metal et d’americana à la manière de Earth (All is Gone, Black Desert), l’univers du bonhomme s’avère d’une belle richesse et donne envie d’en découvrir davantage de la part de ce projet aux soundscapes évocateurs."
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116. Yugen Blakrok - The Illusion of Being
Repérée dans nos pages il y a 6 ans à la sortie du prometteur Anima Mysterium dont le rap sombre et downtempo émaillé de cuivres insidieux avait déjà de jolis faux airs trip-hop (surtout sur un certain sommet avec Kool Keith en guest), la Sud-Africaine au flow inquiétant confirme brillamment avec ce 3e long format toujours mis en musique par son compatriote Kanif The Jhatmaster, dont les écrins de lumière noire frappent par leur magnétisme et leurs échos très deep aux discrets accents dub, évoquant par moments quelque chose de l’indépassable Mezzanine de Massive Attack (Osiris Awakens), y compris pour ses élans mystiques (Fighter Mantra) ou électriques (Being Here), et jusque dans le beatmaking au cordeau et les choeurs éthérés des superbes Milario et Grand Rising. Tricky non plus n’est pas loin sur Tessellator, le timbre rauque du rappeur Cambatta aidant, et même dans ses incursions relativement lumineuses (Regrettably), The Illusion of Being semble avoir digéré le son de Bristol au point de d’ores et déjà faire office de porte d’entrée idéale sur un hip-hop de qualité pour les habituels allergiques au genre.
115. Will Samson - Songs Of Beginning And Belonging
"Après une paire d’albums dont la joliesse électro-pop béate au chant proéminent m’avait moins emballé, j’espérais du Britannique Will Samson qu’il remette au service de morceaux plus méditatifs et contrastés son sens de la pop en suspension aux écrins d’ambient cotonneuse. Capté sur de vieux enregistreurs à bande au grain 70s dans l’ancien studio du musicien près de Lisbonne aux abords du Tage, Songs Of Beginning And Belonging est cette fois intégralement instrumental et d’une richesse musicale assez subtile (cordes et saxophone étant d’ailleurs discrètement de la partie). Entre ambient à synthés saisie dans le givre au bord de l’eau (I Will Sing Again Soon, intitulé en forme de profession de foi), modern classical impressionniste sur fond de textures évanescentes et de percussions étouffées (Loshult), rêveries cristallines d’une sensibilité désarmante (Welcome Ella, Faris And The Olive Buds), folk minimaliste caressée par l’éther (Still Trains) et electronica finement ciselée et arrangée dont les pulsations sonnent comme autant de souffles délicats (For Now), l’auteur de Balance parvient ici à rendre chaleureuse voire même apaisante sa solitude et son sentiment de non-appartenance."
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114. Funki Porcini - Modern Hymns For Modern Things
"L’artwork de Modern Hymns For Modern Things met la barre hors de portée de la concurrence en matière de mochette, avec son espèce de cousin bavarois de Jack Sparrow pinte à la main sur fond de haie mal défrichée. Les ravages de la bière d’outre-Rhin ? Ce nouvel opus, heureusement, n’en laisse rien percevoir, énième variation élégante sur le genre d’ambient évanescente et de downtempo impressionniste aux rythmiques jazz feutrées que l’ancien pensionnaire de Ninja Tune affectionne. Du pur easy listening électro-ambient rythmé aux balais jazz (Bee Bop Aluha) jusqu’au breakbeat mâtiné d’atmosphères à la Badalamenti période "Twin Peaks" (The Unpleasantness Will Pass) en passant par la stratosphère Eno-esque (le patiemment métamorphe Switch, puis l’éthéré Visualised Bass), l’intrigant Theme From God dont la tension menace sans jamais lâcher les chevaux ou les sombres recoins aux sautes de tempo instables de Brian’s Discomfort At The Party, le musicien n’est pas avare en compositions plus subtiles et évolutives qu’il n’y paraît sur ce 15e opus qui n’a décidément rien de la bande-son de vos futures beuveries d’Oktoberfest."
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113. Outstraight x Verb T - Dual Odyssey
"J’ai pris mon pied du début à la fin au rythme de ce groove dressant un pont entre grisaille britannique et décontraction presque californienne, joliment agrémenté ici et là du genre d’enluminures électroniques dont je suis friand (l’irrésistible Who ?), texturé juste ce qu’il faut dans ses samples de piano et autres beats lo-fi aux entournures (Topsy Turvy) et lorgnant même par moments sur les productions plus insidieuses et hachées chères au versant futuriste du label High Focus (Contrast). Parfois classique lorsqu’il opte pour une dynamique typiquement UK (Say My Name, ou le très Lee Scott Kursed) et tout autant finalement dans sa fascination pour le boom bap enlevé du début des 90s, qu’il soit sombre ou léger (Visions et Creative Freedom respectivement), c’est dans cette seconde veine que je préfère le disque, lequel ne démérite pas pour autant dans ses moments plus downtempo qui se jouent de la gravité sans avoir l’air d’y toucher (Accelerate, Spliffin). Pour résumer, encore une belle échappée loin des Four Owls pour Verb T, et surtout la découverte à la production de ce collectif irlandais, Outstraight, dont les sorties se multiplient depuis une paire d’années sur leur label du même nom."
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112. Latchwork - contrakilter
Le beatmaker virginien, toujours fidèle au label floridien Schematic, perpétue sur contrakilter l’IDM urgente et concassée aux synthés malaisants qu’on avait découverte l’an passé à l’occasion de la sortie de l’EP this.array quelque part à la croisée de l’univers des patrons Phoenecia et de celui des géants Autechre, entre deux incursions ambient massives et saturées. Un sommet de tension qui se démarque par la relative économie de moyens de sa production déstructurée, loin des pénibles démonstrations tape-à-l’oeil de geeks d’Ableton dont les musiques électroniques semblent regorger aujourd’hui, et même par une certaine humilité comme en témoigne l’accalmie acid à l’ancienne de Re Cyc, tandis que le reste du disque s’avère finalement assez aride dans ses sonorités par-delà la complexité des compositions et de leurs rythmiques aux rebonds épileptiques.
111. Telemachus - In Thailand
"Comptant parmi les producteurs phares du label britannique High Focus, le Londonien Chemo a notamment à son actif des collaborations récurrentes avec Jam Baxter, Fliptrix, Sonnyjim et on en passe. Une casquette déjà reconnue depuis pas mal d’années qui en cache néanmoins une autre, plus discrète : celle de beatmaker instru sous l’identité Telemachus, le fameux Télémaque de la mythologie grecque et de "L’odyssée" d’Homère. On trouve aussi bien sur ce très chouette enregistrement dépaysant du downtempo ethnique aux effluves narcotiques façon Heliocentrics ou The Gaslamp Killer (Love Lost, Buakaw, Khlong Water) que des bribes de fééries évoquant Teebs ou Take à la grande époque du glitch-hop (Arrival), du beatmaking lo-fi de backpacker pur jus (Calling You) que des plages de spoken word aux instrumentations méditatives (les Tale of the Sea Spirit) ou encore ces synthés rétrofuturistes au spleen onirique typiques des meilleures productions du bonhomme pour Jam Baxter (celle-ci en particulier, enregistrée justement à Bangkok comme l’intégralité de l’album), par exemple sur The Emerald Buddha, tout ça entre deux passages plus chillout à la manière du Ninja Tune des années 2000 (Kalasin Odyssey, Satja’s Lament)."
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110. Ivan The Tolerable - Nocturnes
"Projet à géométrie variable quoique le plus souvent solitaire, Ivan The Tolerable voit le Britannique Oli Heffernan explorer depuis le début des années 2010 une lo-fi mélangeuse des plus évocatrices, avec parfois plus d’une douzaine d’albums et d’EPs en l’espace de 12 mois. Nocturnes, sa première sortie de 2025, s’est rapidement imposé comme un cru inventif et des plus attachants, à l’image de son artwork aux couleurs contrastées quelque part entre BD surannée et art naïf. Pas de chant ici, mais un groove hip-hop toute basse en avant sur fond d’atmosphère de forêt vénusienne et d’arrangements chamber pop plus ou moins oniriques ou carillonnants (Confessionals, A Serious House), une vibe de library music jazzy/psyché très 70s (Heavy Flowers, Too Much Moonlight, Into Leaf) ou de kosmische musik organique aux textures denses et magnétiques (Silver Knife, Brain & Eye), des incursions dub bien digérées et autres samples radiophoniques (Redcaps, Scentless Weightless, The Long Hills), le tout au service d’un univers singulier devant autant au Ninja Tune 90s qu’aux compositeurs exotica ou pourquoi pas aux guitares sinueuses et aux percussions boisées de Tortoise."
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109. DEAD PERRY - Acoustic Shadows
"J’avais déjà dit par ici tout le bien que je pensais de The Art Of Reanimation, c’est donc un plaisir de voir Dead Perry - dont Discogs nous dit qu’il viendrait de la baie de San Francisco, fief justement des Hieroglyphics dont Casual est un membre éminent et accessoirement du label Anticon en son temps - confirmer avec ce disque toujours défendu par le label hollandais Below System Records son talent pour des productions à la fois tendues et d’une noirceur magnétique (Facelift, You’re DEAD, ’83 Canadian Hollow Tips) ou parfois plus décalée (les accents gothiques appuyés de Maximum Overdrive, ou Call Me Snake avec ses synthés façon score de slasher). Une atmosphère résolument funèbre qui n’empêche pas pour autant quelques pas de côté plus mélancoliques à l’image du piano affligé samplé sur Overkill avec Hus Kingpin au micro, des allures de soundtrack rétro à la John Barry de Head Hunters ou encore du final tristounet Writing On The Wall, autant de contributions à la finesse et à la richesse de cet Acoustic Shadows."
< avis initialement publié ici >
108. Eddie Palmer - We Recorded The Sound To Find Out What Wasn’t There
Eddie Palmer était déjà mentionné par ici en tant que moitié d’Ocean Teeth avec Innocent But Guilty, et repointera le bout de son nez beaucoup plus haut dans ce classement sous un autre alias bien connu désormais, du moins ose-t-on l’espérer, des fidèles de nos colonnes. En attendant, c’est avec ce 3e long format signé sous son vrai patronyme, assez démesuré du haut de ses 30 titres pour environ 1h45 de musique, que l’on retrouve le New-Yorkais, comme souvent en grande forme, dans une veine plutôt insaisissable aux confins de l’electronica stellaire voire de la techno aérienne, d’une ambient aux pulsations minimales ou aux samples éthérés et d’une électro-acoustique plus ou moins atmosphérique ou dynamique, avec force arpeggiators de synthés, percussions cristallines et nappes embrumées. On est ainsi clairement dans la lignée des opus précédents, autant dire que les amateurs des instrus trip-hop cinématographiques aux beats syncopés et aux basses saillantes des autres projet de l’Américain n’y trouveront pas forcément tous leur compte, au contraire, assurément, des aficionados de Jon Hopkins, 36 ou Rival Consoles.
107. Blonde Redhead - The Shadow of the Guest
"Après le retour à l’hypersensibilité mélancolique d’un Sit Down For Dinner un chouia inégal mais poignant dans ses plus beaux moments, Kazu Makino et les frères Pace entérinent le geste sur ce 11e album solo en un peu plus de 30 ans, qui a pour spécificité de réinterpréter en ouverture 3 des plus beaux titres de l’opus précédent, réenregistrés avec un choeur d’enfants d’une grâce infinie (le Brooklyn Youth Chorus). Entre un medley francophile des plus envoûtants accommodant sur 11 minutes l’hypnotique Kiss Her Kiss Her, Before et Snowman dans leurs versions Kazu, deux relectures assez merveilleuses du crève-coeur For the Damaged Coda (conclusion de Melody of Certain Damaged Lemons qui fêtait justement le quart de siècle cette année), la première ourlée des mêmes choeurs désarmants et la seconde, plus étonnante encore, entre cuivres mariachi et orchestrations de toute beauté (Oda a Coda), et enfin le diptyque ambient-pop bucolique Good Morning Sunshine/Good Night Til Tomorrow, la suite du disque est tout à fait du même tonneau et vient rappeler 15 ans après le sous-estimé Penny Sparkle que Blonde Redhead a toujours brillé dans l’épure."
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106. The Expert - Vivid Visions
"D’une dimension pop et jazzy comparable à celle du petit bijou produit l’an passé par le beatmaker de Dublin pour le rappeur new-jersiais NAHreally (ici en featuring sur deux titres au milieu de cadors comme Buck 65 ou Blu et de figures montantes telles qu’AJ Suede, Milc, Duncecap, Defcee, Lungs ou bien sûr nos chouchous ShrapKnel), ce 3e "solo" de The Expert pourra d’abord sembler un peu léger du fait de sa prédilection pour les samples acoustiques caressants, mais s’impose rapidement par le groove de ses basses et son sens de l’atmosphère baroque aux télescopages électroniques et, plus encore, psychédéliques (les "visions éclatantes" du titre) d’une remarquable finesse."
< avis initialement publié ici >
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