Sin Fang Bous - Clangour

Leader de la discrète formation islandaise Seabear, Sindri Már Sigfússon s’échappe le temps d’un album solo et adopte le pseudonyme énigmatique de Sin Fang Bous. Avec Clangour, le jeune expatrié emprunte une voie un peu plus expérimentale et donne naissance à une freak folk comparable en partie à une autre démarche solitaire rencontrée en 2007, celle de Panda Bear et de son Person Pitch.

1. Advent in Ives Garden
2. The Jubilee Choruses
3. Catch the Light
4. Sunken Ship
5. Melt Down the Knives
6. Clangour and Flutes
7. We Belong
8. Carry Me Up to Smell Pine
9. A Fire to Sleep In
10. Fafafa
11. Poirot
12. Lies

date de sortie : 11-02-2009 Label : Morr Music

Un nouvel horizon qui n’oublie pas de convier des arômes de son île natale. Ainsi, Advent in Ives Garden en entame de disque, fait appel à une subtile et fine électronique en tout point ressemblante à ce que l’on a pu entendre sur le Go Go Smear the Poison Ivy de Múm. Un peu plus tard, lorsqu’arrive Catch the light et ses percussions martelées, c’est au récent Gobbledigook de Sigur Rós que l’on pense aisément.

Mais n’allez pas croire à un cruel manque d’originalité, car outre ces quelques sentiments familiers, la musique de Sin Fang Bous se révèle à la fois personnelle et surprenante, faisant notamment appel à divers ingrédients finement sélectionnés. Les arrangements acoustiques de guitares, de glockenspiels et autres modestes instruments côtoient fréquemment les bizarreries électroniques de l’islandais, forgeant cette identité musicale peu commune et en tout point charmante qui habite l’intégralité de cet album. Le doux chant de Sindri Már Sigfússon et ses envolées vocales qui s’enroulent autour d’une même syllabe étirée et répétée pour l’occasion, participent à la sensibilité de son œuvre et lui octroient une esthétique forte.

Un parcours certes habité par cette recette attachante mais qui comporte son lot d’agréables surprises rencontrées au détour d’une brève escapade rock (Melt down the Knives), d’une flûte exploitée telle un sifflement d’oiseau (Clangour and Flutes) ou d’un décor de Western insolitement planté au milieu de terres glacées (Carry Me Up to Smell Pine). On croise au passage le non moins étonnant Sunken Ship, épopée à quatre temps où s’enchaînent rythmiques et orchestrations diverses, passant d’une ouverture frénétique qu’on croirait extraite d’une vieille console de jeux des années 90, à des passages acoustiques apaisés pour finir sur la légèreté d’un clavier. L’itinéraire prend des allures de féerie et n’oublie pas de s’achever en apothéose avec l’émouvant Lies, porté par un piano qui nous délivre petit à petit de la pesanteur et nous entraîne dans son final percutant et haletant.

Le côté expérimental n’effraiera en rien celui qui s’y essaiera car ce premier effort aventureux, aux agréables saveurs islandaises, est avant tout harmonieux, mélodieux et finalement très accessible. On pense alors à Sufjan Stevens dont la musique possède des propriétés en grandes parties similaires à celle de notre homme du Nord. Nul doute n’est ainsi permis quant à la capacité de cet opus, pas encore complètement renversant mais assurément charmant, à aller séduire un large public.

Chroniques - 12.02.2009 par Pol
 


Articles // 26 décembre 2011
2011 au peigne fin

Le mois de décembre atteint, ce n’est plus de dinde ou de chocolat dont on friserait l’indigestion, mais de tops annuels. C’est devenu depuis quelques années un rituel. Aussi, à l’idée de pondre le mien, je n’ai pas résisté à la curiosité de revenir sur celui que j’avais réalisé l’an passé. Sans conteste, 2010 était un bien joli cru musical dont on puisera (...)



Un super-groupe islandais pour ensoleiller 2017

Le concept de super-groupe est de plus en plus à la mode. Il admet son lot de grosses déceptions à l’instar de Sisyphus (Son Lux, Serengeti et Sufjan Stevens) mais aussi quelques bonnes surprises comme la formation Minor Victories composée notamment de Rachel Goswell de Slowdive et Stuart Braithwaite de Mogwai. Ce phénomène touche de plus en plus (...)



Chroniques // 21 février 2017
Sin Fang

Avant de s’acoquiner avec Sóley et Örvar Smárason (múm) pour un projet qui nous accompagnera toute l’année, Sin Fang publiait en 2016 son quatrième disque signé chez Morr Music. Une habitude chez ce fidèle dont le dernier effort s’inscrit néanmoins dans une veine légèrement différente des précédents et de l’essentiel du catalogue du label (...)