Borko + Sin Fang Bous + It’s A Musical - Point Ephémère (Paris)
le 2/06/2009
Borko + Sin Fang Bous + It’s A Musical - Point Ephémère (Paris)
A mon plus grand bonheur, le formidable label allemand Morr Music proposait le 02 juin dernier la date parisienne issue de sa tournée européenne entamée récemment. Rendez-vous donc au Point Éphémère pour assister à cette affiche on ne peut plus alléchante avec le duo germano-suédois It’s a Musical, la révélation islandaise de l’année dernière Borko et la sensation (toujours islandaise) du moment Sin Fang Bous.
Première surprise de la soirée, le faible nombre de gens ayant répondus présent, moi qui pensais que le récent succès de l’album Clangour allait rameuter les foules, me voilà accoudé à la scène avec une quarantaine de personnes seulement autour de moi.
It’s a Musical ouvre le bal, l’occasion pour moi de découvrir enfin Ella Blixt, ne jurant que par sa voix depuis que je l’avais croisée sur l’album Everybody Loves… de Bobby & Blumm sorti l’année dernière. Une belle joie de vivre et d’être sur scène se dégage nettement de cette formation et surtout de ce petit bout de femme visiblement très à l’aise dans ses baskets. Les morceaux joués sont tous issus de de leur premier album et son petit lot de pop songs sucrées dont les Pain Song et The Music Makes Me Sick en sont probablement les plus beaux représentants. Mise à part une petite frayeur d’entrée de jeu avec un son plutôt désagréable, le set se déroule sans accroc, dans la douceur suscitée par la voix d’Ella Blixt et dans la fraîcheur accentuée par son jeune compère batteur avec le support d’un bassiste de circonstance et du trompettiste évadé de Borko.
Le repos est de courte durée pour ce dernier puisque c’est justement Borko qui investit la scène à son tour, loin d’avoir le look d’une rock star, c’est plus à un ours polaire bedonnant que l’on pense lorsque l’on découvre Björn Kristiansson. Généreusement entouré de quatre autres musiciens c’est avec Continental Love, tout comme il le fait sur son album, que les choses commencent. Des « ha ha ha » vocaux martelés accompagnés de tapements du pied, la vision est quelque peu amusante et fait penser bizarrement à une certaine pub pour Duracell que nous avons tous vue et revue. Alors ours ou lapin ? Ni l’un ni l’autre à vrai dire, on se rend rapidement à l’évidence qu’il se dégage de cet islandais un certain charisme et un talent naturel qui font de lui l’un des meilleurs auteurs compositeurs actuels doublé d’un homme de scène parfaitement crédible. S’en suit Dingdong Kingdom, l’une des pièces phares de Celebrating Life et qui tient toutes ses promesses dans une version légèrement revisitée sur son final par des rythmiques de guitares empruntées au reggae. On nous annonce alors trois nouveaux morceaux, l’occasion d’obtenir un premier aperçu d’un deuxième album d’ores et déjà prometteur avec cet enchaînement d’une ballade dont le jeu de guitare rappelle fortement les quelques essais acoustiques du leader de Sigur Rós entendus sur Hvarf/Heim , d’une épopée mystique dotée d’un final post-rock endiablé et d’une embardée aux allures guerrières non moins intense. L’exercice n’est pas de tout repos, il faudra un Spoonstabber bien plus posé pour voir le flot de sueur émanant du front de Björn Kristiansson se réduire, tandis que Ella Blixt vient se coller à moi afin de bénéficier du même angle de vue et d’obtenir quelques jolis clichés souvenirs.
Il ne reste plus alors que Hondo & Borko pour ravir à nouveau nos oreilles absolument pas déçues du voyage, moment choisi par l’ensemble des protagonistes de la soirée pour envahir la scène et se mettre à l’unisson pour un feu d’artifice vocal et instrumental final.
Quinze minutes plus tard c’est au tant attendu Sin Fang Bous que revient le privilège de clôturer cette bien belle soirée. La prestation est assez brève et constitue une semi déception, il faut dire que les atmosphères brillamment créées sur Clangour apparaissent particulièrement difficiles à retranscrire en acoustique. Sindri Mar Sigfusson impose qui plus est une certaine distance avec le public de par son côté un peu froid et ses expressions très personnelles qui transparaissent lors des passages chantés (yeux entrouverts comme sous l’emprise de substances illicites). Une fois ce constat établi il nous reste cependant ces belles mélodies auxquelles on s’attache si rapidement, conservées intactes avec ces boucles vocales qui aspirent à être reprises en chœur. Ici aussi le schéma de l’album a été conservé, le set principal, engagé avec les titres Advent in Ives Garden et The Jubilee Choruses, se referme sur un Lies bien pauvre en émotion, démuni notamment de son merveilleux entrain au piano. Par chance le rappel redonne, lui, toutes ses couleurs à l’univers du leader de Seabear avec Catch the Light, morceau originellement dépourvu de sonorité électronique et qui semble être le seul à être correctement taillé pour la scène. La soirée se clôture en rythme avec un sentiment largement positif sur l’ensemble de cette fête organisée, avec l’envie tout bonnement de remettre ça dès que possible et de savourer un peu plus encore les talents inépuisables qui émergent de ce label de qualité, just Morr music.
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